Le Jogger, c’est ce crossover mi-break mi-SUV qui remplace la Logan MCV. Lancé l’an dernier en 2022, cet engin peut déjà se targuer d’un joli succès, car Dacia en a déjà écoulé plus de 100.000, un engouement qui s’explique à la fois par les prix toujours très attractifs, mais aussi par un espace intérieur immense et la possibilité de 7 places.
Depuis quelque temps déjà, Dacia a entamé sa mue et produit des voitures à l’esthétique plus soignée. Le Duster (SUV) a été le premier à démontrer qu’on pouvait faire pas cher et attractif. Et c’est ce qu’a fait aussi la nouvelle génération de Sandero dont dérive ce Jogger.
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Moderne et généreux
Techniquement, ce véhicule familial aux allures de break baroudeur repose sur une plate-forme de Clio 5 (soit celle du modèle actuel), ce qui lui permet de ne plus être le parent pauvre sur le plan technologique. Si on se souvient bien, Volkswagen a exactement fait pareil avec Skoda il y a 25 ans – maintenir la marque en retrait technologique pendant un temps avant de la laisser recoller aux plus récentes.
Fini donc les dotations sommaires : le Jogger peut avoir droit à l’accès mains libres, à la caméra de recul, à la clim automatique ou encore au frein de stationnement électrique. Le côté rustique est donc totalement oublié, ce qui se vérifie aussi dans la présentation : la planche de bord fait certes usage de plastique durs, mais elle est dessinée avec goût et articulée de façon moderne puisqu’elle est surmontée en son centre d’un écran central tactile qui peut aussi proposer la navigation si on coche pour l’option Media NAV (520 euros).
L’interface est compatible Bluetooth et même Apple Car Play ou Android Auto, mais uniquement par le biais d’une connexion câblée. L’ensemble fait donc son effet, même si on se rend très rapidement compte de la très faible résolution de l’écran de même que son caractère illisible dès qu’il est exposé au soleil.
Familles nombreuses
Le grand avantage du Jogger, c’est évidemment son rapport prix/habitabilité/polyvalence ; Ce crossover offre en effet un espace intérieur gigantesque avec ses 4,55 m de long et il est le seul 7 places encore abordable sur le marché puisque les grands monospaces type Ford S-Max n’existent plus…
Et justement, en intégrant sa batterie sous le coffre, le Jogger Hybrid 140 offre le même espace habitable que les autres versions, notamment pour le volume de chargement gigantesque qui atteint 829 litres en version cinq places. En option, 7 places sont proposées au prix coquet de 900 euros. Ces sièges sont assez logiquement à réserver à de tout jeunes ados. Notons que les passagers arrière des 2e et 3e rangs ne disposent ni d’aérateurs ni de prises de recharge. Mais on s’y attendait. En 7 places, les deux sièges arrière sont extractibles assez facilement, car ils présentent un poids réduit. Reste qu’il faudra les stocker et que lorsqu’ils sont en place, mais repliés, ils sont plus encombrants qu’autre chose.
Pour finir avec l’habitacle, il faut encore souligner le fait que le 2e rang propose 3 sièges de taille identique implantés plutôt haut, ce qui, familialement parlant, est plutôt un avantage. Le reste de l’habitacle est bien conçu avec des espaces de rangement nombreux et généreux, ce qui rend ce modèle particulièrement pratique à l’usage. Les versions haut de gamme peuvent en outre se targuer de tablettes « aviation » au 2e range et de rangements supplémentaires, mais pas de pare-soleil intégrés aux portes.
Hybride
La gamme Jogger se décline donc aussi en une version hybride. S’agissant de Dacia, la marque a toutefois retenu la première génération de technologie E-Tech de Renault pour des raisons de coûts.
Concrètement, le moteur 4 cylindres atmosphérique 1.6 (Nissan) développe 91 ch et il est couplé à deux moteurs électriques. Le premier moteur électrique est un alternodémarreur qui permet de lancer le moteur, de rouler à basse vitesse et de recharger la batterie lithium-ion. Le second est un moteur électrique classique de puissance (36 kW).
L’ensemble détermine une puissance cumulée plutôt intéressante de 142 ch. J’ajoute une batterie d’une capacité de 1,2 kWh qui alimente les deux blocs électriques, permettant soit de se passer de moteur thermique à basse vitesse, soit de le soulager à une vitesse plus soutenue. Originalité : la transmission est assurée par une boîte de vitesses automatique à crabot dite « multimode » et qui compte quatre rapports pour le thermique et deux pour l’électrique.
Ultrasobre
Le Jogger hybride se conduit comme n’importe quel autre Jogger automatique. Il suffit de laisser la gestion opérer pour se mouvoir et constater que l’engin fonctionne assez souvent sur le mode électrique. La stratégie d’hybridation semble assez différente de chez Toyota par exemple, car dès que le moteur thermique tourne, il recharge systématiquement la batterie. Résultat : les zones de fonctionnement électrique sont élargies y compris sur autoroutes à 120 km/h où à intervalles réguliers, le véhicule ne fonctionne que sur le gros moteur électrique sur plusieurs centaines de mètres. Et c’est aussi logiquement le cas aux vitesses plus faibles, en ville ou sur les routes nationales.
De ce fait, la consommation de ce Jogger pourtant imposant sur le plan aérodynamique est tout bonnement stupéfiante puisque sur 1.000 km d’essai dont 65% ont été parcourus sur autoroute, notre relevé moyen s’est établi à 5,4 l/100 km. L’objectif est donc pleinement atteint, cette familiale jouant avec brio la carte de l’économie. Et de l’autonomie puisqu’il est possible de parcourir environ 850 km avec un seul plein. Bravo !
Seul l’agrément mérite quelques critiques. En effet, le système E-Tech montre régulièrement des hésitations et cela se ressent par des heurts dans la transmission, un peu comme si on ratait le passage d’un rapport. Bien qu’en progrès chez Dacia, l’insonorisation est aussi faiblarde, particulièrement sur les revêtements en béton plus rugueux où les bruits de roulement et aérodynamiques se combinent alors à celui du moteur qui reste assez présent.
Bon teint
En route, le Jogger révèle une qualité d’amortissement efficace qui supporte bien les états de charge (poids) du véhicule. En revanche, le filtrage du revêtement est plutôt sec. Question comportement, le Jogger joue les familiales bon teint : il n’est pas aussi précis d’une berline, mais sa direction est suffisamment bien centrée que pour lutter efficacement contre le vent traversier. N’attendez évidemment pas de lui qui coupe les trajectoires au cordeau. Il se montre parfaitement sûr et sain à défaut d’être hyperefficace. Notons encore que l’empattement important limite aussi l’agilité et la facilité en manœuvre. Logique.
Question performances, le Jogger signe un 0-100 km/h en 9,8 s, ce qui fait de lui la Dacia la plus rapide. C’est surtout vrai sur le papier. Dans la pratique, les sensations sont naturellement gommées par l’hybridation et la puissance suffit à faire face aux situations du quotidien. À pleine charge par contre, la puissance reste un peu juste, en dépit des 205 Nm disponibles.
Plus si démocratique
Une Dacia familiale ultra habitable et ultra sobre, serait-ce l’affaire du siècle ? Pas complètement, car cette version hybride (27.110 euros) dans la finition de base s’affiche 5.400 euros plus cher que l’Eco-G 100 et encore 5.000 euros plus cher que la TCe 110. Il faut déjà en mettre de l’essence pour combler la différence, même si c’est vrai qu’on gagne en agrément et probablement aussi en valeur de revente sur le long terme. Mais est-ce l’objectif des acheteurs de Dacia ? Pas certain. D’autant que la version LPG s’annonce déjà plus économique à l’usage.
À ce niveau de prix, l’équipement est complet, mais les plus exigeants devront encore passer par la case « options » pour disposer du Media NAV (520 euros), de la carte de démarrage « mains-libres » (220 euros), de la caméra de recul, de l’aide au stationnement avant et des capteurs d’angles morts (pack à 420 euros) et la clim auto (320 euros). Notre version d’essai était d’ailleurs affichée à plus de 28.000 euros… Plus très « Dacia », sauf si on considère que, pour une voiture 7 places, il n’y a plus vraiment de concurrence sur le marché.
Conclusion
La crème du pragmatisme : voilà comment on peut définir ce Jogger, particulièrement dans cette version hybride qui casse la consommation de carburant et la ramène à son strict minimum. Gigantesque et offrant jusqu’à 7 places, ce véhicule reste le grand ami des familles… sauf pour le prix qui n’est plus démocratique. Il n’est donc pas l’outil ultime pour les voyages low cost, cette fonction étant plutôt réservée à la version LPG. Par contre, il est vrai que l’hybridation apporte un net surcroît d’agrément au quotidien. À voir donc, selon l’usage.
Dacia Jogger Hybrid 140 : spécifications
Moteur : 1.6 litre + 2 moteurs électriques + 1 batterie (1,2 kWh), 142 ch et 205 Nm (puissance combinée)
Transmission : aux roues avant
Boîte de vitesses : automatique, 4 rapports
L/l/H (mm) : 4.547 / 2.007 / 1.691
Poids à vide (kg) : 1.357
Volume du compartiment à bagages (l) : 708-1819
De 0 à 100 km/h (sec) : 9,8
Vitesse maximale (km/h) : 167 km/h
Consommation mixte WLTP (l/100 km) : 4,8 – 4,9
CO2 : 108 – 110 g/km
Prix : 27.110 euros
Taxe de mise en circulation : Flandre : 95,46 € ; Wallonie et Bruxelles : 123 €
Taxe de roulage : Flandre : 234,93 € ; Wallonie et Bruxelles : 323,27 €
Écomalus Wallonie : 0 €
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