ESSAI Kia Niro: hybride incognito

Quand on observe les hybrides nées comme telles, on constate une certaine similitudes dans les formes. Chez Kia, on a depuis longtemps décidé de faire du design une marque de fabrique, donc on ne fait pas comme les autres.

Publié le 7 septembre 2016
Temps de lecture : 7 min

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ESSAI Kia Niro: hybride incognito

Regardez les différentes générations de Toyota Prius, rappelez-vous la Honda Insight, voyez la toute nouvelle Hyundai Ionic et vous verrez que ces porte-drapeaux de l'hybridation affichent des formes très comparables de berlines compactes profilées. Des formes dictées par des recherches aérodynamiques très poussées et qui ont manifestement toutes donné des résultats identiques. Et bien Kia a décidé que les torpilles roulantes, non merci. La marque sœur de Hyundai a logiquement repris les bases roulante et mécanique de la Ioniq, mais a choisi de l'habiller d'une carrosserie au style très en vogue ; le Crossover.

Pot-pourri

En terme de design, la Niro est en effet une sorte de compilation des tendances actuelles. En longueur et en hauteur, elle se situe presque précisément entre les dimensions du SUV Sportage et celles de la berline compacte Cee'd. Pour le look, on lui a greffé des bas de caisses, bas de boucliers et contours de passages de roues noirs, façon pseudo-baroudeurs. Le profil tire vers le SUV, avec une partie arrière relativement verticale et une ceinture de caisse assez haute, mais on peut aussi voir un break compact. Enfin la garde-au-sol n'a rien de particulier et ramène la Niro dans le monde de la voiture classique. Bref, on se retrouve face à une sorte de fourre-tout esthétique, si bien qu'on ne sait pas trop à quel genre de véhicule on a affaire. Ce qui est sûr, c'est que le véhicule n'affirme pas haut et fort son statut d'hybride. Et quand on sait que Toyota par exemple vend plus d'Auris hybrides que de Prius, car il y a plus de conducteurs prêts à tenter l'hybride que de conducteurs voulant en faire le prosélytisme, on se dit que c'est peut-être bien vu de la part de Kia.

Ambiance feutrée

S'il égare un peu l'analyste, le design a en tout cas le mérite de donner des dimensions intérieures supérieures à la moyenne. On parle en tout cas de l'habitacle qui, grâce à un beau dégagement à la tête et à des places postérieures réellement généreuses, procure un réel sentiment d'espace. Légère déception par contre en ce qui concerne le coffre, qu'on aurait espéré d'autant plus logeable qu'il n'y a pas l'excuse de devoir loger les batteries du système hybrides. Celles-ci sont placées sous la banquette arrière, on aurait donc pu gagner quelques litres dans la malle. à moins que la Kia soit, comme sa sœur technique Ioniq, prête pour les variantes hybrides plug-in et 100% électriques… Ce n'est pas confirmé mais bon, hein! On se doute bien. Nous en finirons avec l'habitacle en lui attribuant quelques bonnes notes. Une première concernant la qualité de finition, qui confirme la bonne réputation de la marque.

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Une autre bonne note va au contenu technologique. Le système d'info-divertissement est ultra-complet, est compatible Android Auto et Apple CarPlay, propose un rechargement sans fil de Smartphone et on en passe. Côté sécurité, pareil : Kia propose un ensemble d'aides à la conduite regroupées sous l'appellation Drive Wise, qui comprend entre-autres la surveillance de changement de bande avec correction de cap active et le Cross Traffic Alert à l'arrière. On ne manque de rien. Et la dernière bonne note, c'est le confort général de la Kia Niro. Bon maintien des sièges, ambiance feutrée et excellente insonorisation, voilà un véhicule dans lequel il fait bon cruiser tranquillement. D'ailleurs, on comprend vite que c'est ce qu'on a de mieux à faire.

Tranquille… ou paresseux ?

Le système hybride de la Niro se compose évidemment d'un moteur électrique, et d'un bloc essence 1.6, le tout délivrant 141 chevaux et 265 Nm. L'ensemble est accouplé à une boîte auto double-embrayage 6 rapports. Une fiche technique laissant à priori deviner des prestations dans la bonne moyenne, surtout parce que la boîte a le bon goût de ne pas être une CVT, assez typique des hybrides. Hélas, la cavalerie tient plus du poney Shetland que du pur-sang arabe. La mécanique ne montre aucun empressement à donner ce qu'elle a, même lorsqu'on la brutalise ou qu'on tente la finesse en gardant le moteur dans les zones idéales du compte-tour. Et pas plus quand on bascule la commande de boîte vers le « S », ou qu'on joue en manuel. Et c'est d'ailleurs là qu'on salue les efforts portés sur l'insonorisation car au-delà des couches isolantes, on perçoit une sonorité lancinante qui n'a rien à envier, malgré la boîte double-embrayage, aux hybrides à CVT de chez Toyota. Bref, quand ça veut pas, ça veut pas. C'est grave, docteur? Bah ! Pas tant que ça, car il y a le reste.

Peu dynamique

Le reste, c'est d'abord le comportement routier. Le constructeur a généreusement arrosé le dossier de presse du mot « dynamisme » mais il est davantage présent sur le papier que dans la voiture. Le train avant n'est pas franchement mordant et lâche même prise un peu tôt, la direction ne renvoie pas vraiment d'information et si on ne peut pas dire que la Niro soit marquée par la prise de roulis, on ne peut pas dire non plus qu'elle motive le conducteur à se lancer dans un exercice plus engageant.

Hybride intelligent

Le reste, c'est aussi ce qu'est capable de faire ce système hybride. Et là, on pardonne complètement la paresse du châssis et des performances. En l'état actuel des choses, ce système est déjà un modèle dans sa façon de gérer les phases de roulage hybride ou 100% électrique, et celles de rechargement. Notez au passage qu'il n'est pas possible ici de « forcer » le mode 100% électrique, c'est la voiture qui décide. Mais grâce à cela déjà, il ne faut se donner aucun mal pour se contenter d'une moyenne de 5,5 l/100 km, plus que respectable pour un engin pas si petit, et qui boit de l'essence. à vitesse autoroutière stabilisée, on peut même se lancer le défi d'une moyenne de 4,5 litres. Et Kia promet encore mieux à l'avenir. Les ingénieurs mettent en effet la dernière main à des systèmes capables de prédire la conduite en fonction des habitudes du conducteur, de la configuration de lieux et de l'état du trafic. Ces systèmes pourront par exemple pré-charger les batteries avant une montée, ou conseiller au conducteur de lâcher les gaz en approche d'un virage, d'un ralentissement ou de tout autre obstacle qu'il n'a même pas encore en vue.

Conclusion 

Avec leur 1.6 diesel, les ingénieurs de Hyundai-Kia avaient déjà prouvé qu'il ne faut pas être spécialiste d'un genre depuis des décennies pour faire mieux que les références. Avec ce système hybride, ils le prouvent à nouveau.

+

Gestion du système hybride

Consos remarquables

Insonorisation, confort

Hybride qui ne ressemble pas à une hybride


 
Look un peu fourre-tout?

Performances moyennes

Comportement paresseux

La Kia Niro en quelques chiffres 

Moteur : moteur électrique + 4 cylindre essence, 1.580cc; 141ch à 5.700tr/min; 265Nm entre 1.000 et 2.400tr/min

Transmission : aux roues avant

Boîte : auto double-embrayage 6 rapports

L/l/h (mm) : 4.355/1.805/1.535

Poids à vide (kg) : 1.425

Volume du coffre (l) : 427-1.425

Réservoir (l) : 45

0 à 100 km/h (sec.) : 11,5

Prix : 26.390 € TVAC

V-max : 162 km/h

Conso mixte : 3,8 l/100 km

CO2 : 89g/km

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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