ESSAI Mazda CX-5: de plus en plus désirable

“Si c'est pas cassé, ne le répare pas”, disent les anglo-saxons. Une maxime bien intégrée par Mazda dont le nouveau CX-5 n'est pas 100% nouveau, mais bien amélioré tout de même!

Publié le 16 mai 2017
Temps de lecture : 6 min

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ESSAI Mazda CX-5: de plus en plus désirable

Des SUV vraiment “S”, il y en a assez peu sur le marché. D'entrée de jeu, ceux de Mazda ont mérité le qualificatif de sportifs. Et plus les ingénieurs remettent l'ouvrage sur le métier, plus ils sont convaincants. Pourtant, pour le “tout nouveau” CX-5, ils ne sont pas repartis d'une feuille blanche. Un peu à la façon de VW, dont les nouveaux modèles sont parfois des demi-nouvelles générations utilisant une bonne partie de la base technique du modèle sortant, ce CX-5 est plus à voir comme une évolution assez profonde.

A l'usure 

Pour ce qui est du look, admettons qu'il faut connaître un peu les voitures pour remarquer immédiatement que les choses ont bougé. Globalement, les formes et les proportions sont toujours celles du CX-5 mais les designers ont réellement transformé le visage et la poupe du véhicule pour lui donner un regard plus assertif, plus “sûr de soi”, ainsi qu'un profil et une face arrière plus dynamiques. Et si sa nouvelle allure ne vous fait toujours pas l'effet “amour au premier regard”, dites-vous que les Mazda ont souvent la faculté de vous avoir à l'usure. Ce qui est sûr, à notre humble avis, c'est que le CX-5 compte parmi les SUV ayant le plus de personnalité. Même si celle-ci met un certain temps à s'imprimer dans votre esprit.

A l'intérieur aussi, ça bouge un peu. De manière générale, j’ai tendance à trouver que les habitacles Mazda sont un peu trop “scolaires”, trop comme il faut, qu'ils ne reflètent pas assez l'âme réellement engageante que les voitures manifestent sur la route. On salue donc l'évolution de la planche de bord qui affiche enfin quelques sursauts créatifs. Pas créatifs façon Citroën mais bon, les ouïes de ventilation centrales et la décoration horizontale par exemple témoignent d'un peu plus d'intentions. Mais s'il reste un truc sur lequel le constructeur peut travailler encore, c'est ça : l'ambiance à bord. Dommage car la qualité y est dans la bonne moyenne, l'ergonomie est soignée, l'équipement est à la page – le CX-5 gagne par exemple un cruise control intelligent pouvant amener le véhicule jusqu'à l'arrêt complet dans un bouchon – et la taille du coffre qualifie ce SUV pour les longs voyages en famille. C'est déjà plutôt très bien.

Jinba Ittai

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Vous avez peut-être déjà lu ces mots dans l'un ou l'autre essai Mazda. Elle désigne la philosophie du constructeur et serait une expression japonaise décrivant l'unicité entre un cavalier et sa monture. Mazda veut donc nous dire que ce qu'ils poursuivent est une parfaite communication entre le conducteur et la voiture, pour obtenir un feeling parfait et un sentiment de confiance absolue. Les modifications apportées à cette “nouvelle” génération ont pour seul but de renforcer le Jinba Ittai. Rien de nouveau côté moteurs ou boîte (si ce ne sont de menues reprogrammations peut-être) : on n'a travaillé “que” sur la plateforme, les trains roulants et la maîtrise des bruits/vibrations. Car ce dernier point ne joue pas que sur le confort, il permet aussi d'éliminer des “distractions” et participe au sentiment que tout se passe bien.

Plus lourd

Côté plateforme (et coque), les ingénieurs ont fait en sorte de rendre plus rigide encore un CX-5 qui était déjà un modèle du genre, quitte à aller à contre-courant – une habitude chez Mazda ! – en ajoutant quelque 40 kilos au véhicule. Ils ont aussi revu la direction, les suspensions avant et arrière ainsi que les freins pour augmenter le toucher de route. Et ça veut vraiment dire quelque chose car là encore, le CX-5 était déjà l'une des références du segment. Enfin, le véhicule reçoit à son tour le système G-Vectoring, un système de vectorisation du couple visant à optimiser les trajectoires, mais un peu différent des autres. Celui-ci ne travaille pas en association avec l'ESP comme dans la plupart des cas, ni avec des embrayages indépendants sur certaines roues, comme sur la Focus RS par exemple, mais en lissant directement le couple envoyé par le moteur. Mieux ou moins bien que les autres ? Difficile à dire. En tout cas, c'est d'une efficacité magistrale!

En communion

Nous avons pris la route avec l'une des versions les plus performantes du CX-5, moteur 2.2 turbo diesel 150ch et 4 roues motrices. Vous dire si c'est supposé aller vite dans les virages ! Et pour multiplier les occasions de “parler” avec la voiture, nous avons opté pour la boîte manuelle plutôt que la boîte auto (+2.000€). Avant même de nous trouver devant une route “sérieuse”, on constate déjà (Mazda ayant eu la bonne idée de nous faire conduire les anciens CX-5 le premier jour), que le travail sur l'insonorisation et les vibrations porte vraiment ses fruits. Même dans les situations où un diesel tend à secouer, tout à bord reste pratiquement imperturbable. C'est vraiment du très haut niveau de filtrage.

Mais le vrai bonheur arrive quand monte le tempo, quand les lignes droites sont de plus en plus courtes. Premièrement, on note qu'en dépit d'un centre de gravité relativement élevé, inhérent au concept de SUV, le roulis est minime. Ensuite, il y a bien sûr la tenue de route de premier ordre, les trajectoires quasi imperturbables que suit le CX-5, même dans des enchaînements de courbes très rythmés. Les appuis sont toujours tip-top et s'il y a une chose à redire, c'est peut-être que les pneus Toyo montés sur nos voitures seraient avantageusement remplacés par d'autres gommes plus mordantes. Quoi qu'il en soit, le CX-5 transmet à son conducteur un niveau de confiance digne – et je pèse mes mots ! – de certaines authentiques sportives. Une vraie machine pour les amoureux de la conduite (très) engagée!

Conclusion 

Le Peugeot 3008 est le nouveau boss de la catégorie. Il est sexy, original et très enthousiasmant à conduire. Mais est-il aussi parfaitement compétent que le nouveau CX-5 ? Pas sûr…


Les plus

Comportement de très haut niveau

Silence, confort de marche

Confiance totale au volant

Look plus assertif

Les moins 

Ambiance à bord trop ordinaire

Choix des pneus de série?

Le CX-5 Skyactiv-D 150 AWD en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres turbo diesel, 2.191cc; 150ch à 4.500tr/min; 380Nm de 1.800 à 2.600tr/min

Transmission : aux 4 roues

Boîte : manuelle 6 rapports

L/l/h (mm) : 4.550/2.115/1.675

Poids à vide (kg) : 1.520

Volume du coffre (l) : 477 – 1.620

Réservoir (l) : 58

0 à 100 km/h (sec.) : 9,6

Prix : 30.890 € TVAC

Puissance: 150 ch

V-max : 199 km/h

Conso mixte : 5,4 l/100km

CO2 : 142 g/km

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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