ESSAI McLaren 720S Spider : Un roadster nommé délire !

Décapsuler l’une des plus sublimes et des plus performantes supercars du marché et la rendre encore plus désirable, mission impossible ? Pas pour McLaren, qui le prouve avec sa 720 S Spider… qui n’a absolument rien à envier au coupé !

9 / 10
Publié le 14 mars 2019
Temps de lecture : 7 min

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ESSAI McLaren 720S Spider : Un roadster nommé délire !

Vous allez me dire que les goûts et les couleurs, hein… Mais franchement, difficile de ne pas succomber au charme de la dernière-née de la marque anglaise. Ses traits sont dictés par l’aérodynamisme avec, suivant l’angle sous lequel elle s’offre à notre regard, une inspiration qui semble provenir d’un requin, d’un avion furtif, voire même d’une batmobile. Sa ligne est à la fois fluide et agressive, musclée par ses galbes prononcés et fine par l’absence d’arêtes vives. Chaque fois qu’on la regarde, on découvre de nouveaux détails, eux-aussi très travaillés et tous dictés par une fonction bien précise. L’aileron mobile par exemple permet non seulement d’apporter un appui supplémentaire à haute vitesse, mais fait également office d’aérofrein. Avec beaucoup de brio, nous y reviendrons ! En vrai plus encore qu’en photo, cette 720 S Spider ne laisse personne indifférent ! Et l’ensemble n’est même pas dénaturé par une plaque d’immatriculation, non-obligatoire en Arizona, où s’est déroulé notre essai.

Toit électrochromatique

Le toit s’escamote en 11 secondes dans un espace dédié, entre le moteur et l’habitacle. Toute la partie arrière a été redessinée, et on saluera les originaux montants translucides qui permettent de profiter d’une excellente visibilité arrière. Bien sûr, l’adoption d’un toit rétractable a nécessité de redessiner la cellule centrale et les portières, qui conservent leur ouverture en élytre mais sont désormais dépourvues de montant. Ouvertes, celles-ci ne dépassent pas 1,89 mètre de haut, pour permettre un accès aisé même dans les parkings souterrains.

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Une fois fermé, le toit rend à l’auto son allure de coupé, mais permet toujours aux occupants de profiter de la couleur du ciel grâce au fait qu’il est électrochromatique. Une simple pression sur un bouton permet d’opacifier la vitre, chose qui se fait en outre automatiquement à l’arrêt afin d’éviter les regards indésirables dans l’habitacle (qui, hormis les commandes du toit et de la vitre anti-remous entre les sièges, reste identique à celui du coupé). De prime abord, l’ergonomie est donc un peu alambiquée, tout comme le système multimédia.

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Cellule de protection en carbone oblige,  l’espace à bord est des plus restreint, en dépit des 2,16 mètres de large à l’extérieur. En même temps, en attend-t-on vraiment plus d’un roadster de ce type !?

Etourdissante

Dans le décor de Western spaghetti des environs de Phoenix, on ne peut que sourire en repensant à la réplique « Question chevaux, on est un peu juste, on s’excuse » prononcée au début du film culte « Il était une fois dans l’Ouest ». Nous, on ne devrait pas avoir de problème de ce côté-là puisque comme sur le coupé, le moteur V8 4 litres bi-turbo délivre la bagatelle de 720 chevaux. Le couple est encore plus vertigineux : 770 Nm. Doit-on donc préciser que ce moteur pousse fort, très fort !? Non mais genre vraiment très, très fort ! Vous voulez des chiffres ? 2,9 secondes pour passer de 0 à 100 km/h et 7,9 secondes pour doubler cette vitesse. Des chiffres rendus possibles par une boîte de vitesses automatique à 7 rapports parfaite, dont l’enchaînement des rapports conserve juste ce qu’il faut de perceptibilité sans nuire aux performances. Launch Control activé, les accélérations sont d’une brutalité presque étourdissante… au sens propre du terme, et d’une efficacité qui laisse pantois. Comme vous l’aurez vu dans la vidéo diffusée sur notre page Facebook, la météo était loin d’être au beau fixe lors de notre essai. Et pourtant, la motricité des roues arrière chaussées de pneus Pirelli P-Zero n’a jamais été prise en défaut.

Danse de la pluie

Il faut croire que les tribus indiennes qui peuplent l’Arizona ont fait la danse de la pluie avant notre arrivée, car ce sont des trombes d’eau qui s’abattent sur la région le jour de notre essai. C’est avec le toit fermé que nous prenons donc la route vers les hauteurs du « Grand Canyon State ». Nous profitons des interminables « Interstate » à la linéarité d’un ennui sans nom avalées aux absurdes vitesses légales (70 mph, soit 112 km/h) pour constater que toit en place, l’insonorisation n’est pas le point fort de cette 720S Spider. Aux bruits aérodynamiques se mêle l’étrange sifflement de la pompe de direction. Car à cette vitesse, le V8 tourne pratiquement au ralenti, et se montre donc d’une discrétion absolue. Et pas question d’écouter les insupportables radios locales aux incessantes coupures publicitaires ! A ces vitesses, curseurs de réglage du moteur et du châssis sur Comfort, l’Anglaise reste par contre étonnamment confortable, et se montre même suffisamment docile pour envisager un usage Grand Tourisme… jusqu’à ce qu’on se souvienne que le coffre avant ne peut contenir que 150 litres. Un peu juste pour les bagages !

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Mais voilà que le soleil perce la couche nuageuse… et fait apparaitre d’importants reflets du tableau de bord dans le pare-brise. Pas le temps de s’attarder là-dessus : une brève halte pour décapoter, et nous voilà repartis cheveux au vent. Dans cette configuration, les passagers sont préservés du vent malgré quelques remous désagréables, vitre arrière en place ou pas. On s’en accommodera…

Nouvelle référence

Enfin les montagnes ! Et la route – déserte – qui commence à serpenter entre les cactus géants. On ne résiste pas bien longtemps à tourner les commutateurs sur « Sport », à prendre le contrôle de la boîte manuellement, et à lâcher la bride. Le moteur grimpe dans les tours dans un grondement musical, sans s’essouffler jusqu’à la limite de la zone rouge, avant qu’une traction sur la palette de droite n’engage instantanément le rapport supérieur. Toutes les commandes font preuve d’une instantanéité et d’une précision que je n’ai personnellement ressentie qu’au volant d’une création de l’ennemie juré de Maranello. Et encore ! Le plus marquant ? La réponse d’une immédiateté incroyable de l’accélérateur à la remise des gaz. Difficile de croire qu’un turbo se cache là-derrière ! Le train avant se montre lui aussi d’un mordant assez remarquable : quel que soit l’angle de braquage des roues lorsqu’on remet les gaz, il pointe dans la direction désirée sans jamais faire mine de se dérober.

Mais il y a mieux : le freinage. Comme expliqué plus haut, l’aileron arrière fait office d’aérofrein. En cas de freinage appuyé, il se dresse à la verticale pour peser de tout son poids face au vent. Et puisqu’il est combiné à des disques en carbone céramique et des étriers à 6 pistons (à l’avant), on a vraiment l’impression de s’arrêter net lorsqu’on tape dans les freins. La conduite de ce Spider confirme donc les dires des ingénieurs, qui expliquaient en conférence de presse être parvenus à le rendre aussi performant que le coupé. On n’a plus aucun doute là-dessus !

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Conclusion

La McLaren 720 S nous avait bluffés… le Spider nous a époustouflés. Cette 720S Spider est à n’en pas douter l’une des plus incroyables créations de la production automobile actuelle ! Ses performances et son comportement hors du commun auront vite fait de faire oublier ses quelques petits défauts !

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La 720 S Spider en quelques chiffres

Moteur : Huit cylindres, essence, bi-turbo, 3.994cc; 720ch à 7.500tr/min; 7700Nm de 5.500 à 6.500tr/min.

Transmission : aux roues arrière.

Boîte : automatique 7 rapports.

L/l/h (mm) : 4.544/2.161/1.194

Poids à vide (kg) : 1.468

Volume du coffre (l) : 150

Réservoir (l) : 72

0 à 100 km/h (sec.) : 2,9

Prix : 284.500€ TVAC

Puissance : 720 ch

V-max : 341 km/h

Conso. mixte : 12,2 l/100km

CO2 : 276 g/km

Qualités
  • Sensations/performances ahurissantes
  • Précision/réactivité des commandes
  • Style élégant, agressif et travaillé
Défauts
  • Bruits aérodynamiques et électroniques à bord
  • Importants reflets dans le pare-brise
  • Remous aérodynamiques un peu trop présents

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Par Nicolas Morlet Journaliste freelance

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