L’avantage d’avoir de la famille au Canada, c’est que l’on peut souvent essayer des modèles non importés en Europe. Malheureusement pour moi, la plupart de mes cousins n’apprécient pas les voitures américaines. Ils préfèrent les japonaises ou les coréennes, considérées là-bas comme plus fiables. Cela dit, cette année, j’ai eu une merveilleuse surprise en débarquant à Ottawa, l’épouse de l’un d’eux ayant récemment acquis une Tesla Model 3. Il ne m’a donc pas fallu longtemps pour la convaincre de me prêter non pas sa clé, mais bien son Smartphone, seul outil nécessaire pour réveiller la berline californienne !
Inspiration « S »
Evidemment, avant de partir pour un essai digne de ce nom, impossible d’échapper au tour de la propriétaire et à ses nombreuses explications et recommandations ! Ces dernières ne seront pas vaines. Car cette berline se distingue à bien des égards de sa grande sœur Model S. La première chose qui saute aux yeux est bien sûr la ligne. Si cette Tesla – dans sa robe rouge vermeil – reprend le profil général du Model S, elle se révèle un rien plus courte (4.694 mm contre 4.978), a droit à une malle quelque peu rabotée et s’offre un regard distinct.
Cela dit, l’ensemble des codes esthétiques confère à cette berline une certaine sportivité qui n’a rien à envier à son aînée. En plus, cette Tesla occupe une belle surface sur la route grâce à ses roues repoussées aux quatre coins de la carrosserie et à un empattement s’élevant à 2.875 mm. Bref, elle devrait faire tourner bien des têtes si elle débarque bien sur le Vieux Continent en 2019.
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Centre de contrôle
Une fois à bord, l’ambiance Tesla, plus que jamais minimaliste, fait son effet. A l’avant, à l’exception d’un écran tactile de 15,4 pouces, des commandes des vitres et du volant entouré par un levier de boîte et un autre pour activer les clignotants, il n’y a aucune commande directe à portée de main. La raison ? Tous les réglages (essuie-glaces, rétroviseurs, ouverture des portes ou encore de la boîte à gants, activation des phares…) se font à partir de l’écran qui est situé à bonne hauteur sur la console centrale (ce qui est profondément débile NDLR).
Cet écran est bien sûr aussi le centre de contrôle de toutes les autres fonctions liées à la conduite en elle-même. Dans l’onglet « Driving », on peut ainsi choisir entre trois modes pour la direction, deux pour la réponse à l’accélérateur et deux autres pour la récupération d’énergie. Intéressant, non ? Par contre, on regrettera amèrement l’absence d’un tableau de bord « classique », le conducteur étant amené à quitter la route des yeux pour se référer à l’écran central. Il faudra donc savoir évaluer la vitesse à laquelle on évolue.
Douceur de vivre
Question « vie à bord », on est loin d’être déçu. L’habitacle se dote d’une finition qui ne craint pas trop la critique (seuls quelques plastiques sont moins flatteurs à l’œil) et accueille sans stress le conducteur et trois passagers.
A l’arrière, l’espace aux jambes est correct et la garde au toit est loin d’être ridicule. Tous les gabarits devraient donc s’y retrouver. Un quatrième passager pourra éventuellement s’installer sur la place du milieu à l’arrière, mais se sentira vite à l’étroit. Berline premium oblige, cet intérieur s’apparente aussi à un salon cosy. Et ce, surtout si l’on opte pour une sellerie en cuir et pour un toit panoramique, une dernière option qui renforce le sentiment d’espace à bord. Enfin, d’un point de vue purement pratique, il faut noter que les dossiers de la banquette arrière se rabattent selon le principe 1/3 – 2/3 et que le coffre bien dessiné dispose d’un volume utile d’environ 500 litres. Véhicule électrique oblige, on peut aussi compter sur un second coffre pour des petits bagages. Celui-ci est logé sous le capot avant.
Agile et vive !
Alimenté par une batterie de 75 kWh, le moteur électrique de notre Model 3 développe une puissance de 306 chevaux (et 563Nm), une puissance envoyée aux seules roues arrière. Considérée comme la version « autonomie étendue », cette Model 3 peut donc en théorie parcourir entre 450 et 500 km sur une seule charge. Et en rechargeant cette variante sur un Superchargeur, on peut logiquement récupérer 270 km d’autonomie en 30 minutes. Pas mal !
Lors de notre prise en main, nous n’avons bien sûr pas eu l’occasion de vérifier cette donne. Par contre, nous n’avons pas pu remettre en question le dynamisme de cette berline. Grâce aux batteries logées dans le plancher, on dispose en effet d’un centre de gravité bas et d’une bonne répartition des masses. Bref, dès que les virages commencent à s’enchaîner, on réalise que la berline de 1.741 kg est plaquée au sol certes, mais surtout que la direction offre un retour d’informations correct.
Les accélérations, pour leur part, sont vives, conducteur et passagers pouvant même être cloués à leur siège en cas de pression vive de l’accélérateur. Tesla, pour sa part, laisse entendre que le 0 à 100 km/h est expédié en 5,1 secondes et que la vitesse de pointe s’élève à 225 km/h. En outre, quelle que soit la configuration choisie, la récupération d’énergie ne se veut pas « brutale » lorsqu’on lève le pied de l’accélérateur. Pour couronner le tout, le conducteur et ses passagers ne souffrent pas trop des imperfections de la route, les suspensions de la Model 3 offrant un bon compromis entre souplesse et fermeté. Cette Tesla apparaît donc comme une invitation à un voyage paisible, le silence de fonctionnement en étant la cerise sur le gâteau.
Le modèle essayé a coûté à sa propriétaire environ 43.000€, prix final incluant quelques options et la déduction de la prime de l’Ontario (14.000 dollars canadiens, soit un peu moins de 10.000 €). Evidemment, comme cette Tesla ne laisse pas indifférent, on se dit que son arrivée en Europe pourrait quelque peu troubler la concurrence avec un rapport « prix / design / prestations » plus que favorable. Mais les problèmes de Tesla ne sont pas un très bon signe : que feront les propriétaires de ces autos en cas de faillite de l’entreprise ?
Conclusion
Une fois de plus, Tesla produit là une voiture très intéressante même si elle n’est pas exempte de défauts. De là à prendre le risque de prévoir de l’acheter alors qu’on ne sait pas quand (et si) elle va arriver en Europe…
Le Model 3 en quelques chiffres…
Moteur : Electrique à induction sans balais, 306 chevaux, 563 Nm
Transmission : roues arrière motrices
Boîte : automatique à 1 rapport
L x l x H (en m) : 4,67 × 1,82 × 1,42
Volume du coffre (l) : 500
Poids à vide (kg) : 1.741
0 à 100 km/h (sec.) : 5,1
Prix : +/- 53.000€ TVAC
Puissance : 306 ch
V-max : 225 km/h
Conso. mixte : 0 l/100km
CO2 : 0 g/km
- Design extérieur et intérieur
- Performances / Autonomie
- Prix
- Certains détails de finition
- Absence d’un vrai tableau de bord
- Ergonomie stupide
- Visibilité ¾ arrière
- Risque de faillite de l’entreprise
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