La domination de la Chine dans le secteur de la voiture électrique n’est plus à démontrer. En quelques années, celle-ci est devenue tout simplement écrasante. Un succès que Pékin doit à sa politique d’anticipation, d’abord appliquée à son propre territoire. Car si en 2022, 25% des ventes de nouvelles voitures étaient électriques, HSBC prévoit selon Bloomberg que le taux de pénétration des voitures à batterie atteindra 90% d’ici 2030. Voilà qui contraste avec les résultats américains (1 voiture sur 7 est électrique) et européens (1 voiture sur 8 est électrique).
Selon Bloomberg, le pays représentera environ 60% des 14,1 millions de nouveaux véhicules électriques vendus dans le monde cette année si on inclut dans les calculs les voitures hybrides rechargeables. Et il n’y a pas que les ventes de voitures électriques qui se portent bien en Chine. Le pays est aussi passé maître dans leur fabrication : 50% des voitures électriques sont produites en Chine désormais, toujours selon HSBC.
Les raisons du succès
Il faut dire que le gouvernement chinois n’a pas ménagé ses efforts pour imposer la transition vers la voiture électrique dans le pays. Depuis plus d’une décennie, les automobilistes chinois ont bénéficié de larges subventions (jusqu’à 8.375 dollars). Celles-ci ont pris fin en 2022, mais dans certaines régions, il y existe encore des aides à l’achat.
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En outre, la Chine a aussi réduit son taux de TVA sur les voitures électriques : de 10% jusqu’en 2025 pour les voitures de moins de 300.000 yuans (environ 37.000 euros) puisque 5% en 2026 et 2027. L’accompagnement des consommateurs s’étale donc sur le très long terme. Enfin, la Chine a aussi largement soutenu son industrie et les constructeurs automobiles avec des aides financières, ce qui a permis à beaucoup d’entre eux de démarrer des projets. BYD en fait partie et le groupe rencontre un tel succès qu’il prend aujourd’hui le pas sur Volkswagen dont les ventes s’effondrent actuellement dans l’empire du Milieu.
Une tactique imitée
La tactique chinoise qui a fait sourire pendant de nombreuses années au nom du libre marché est aujourd’hui largement imitée. On le voit aux États-Unis avec l’Inflation Reduction Act (IRA) qui prévoit une manne de 270 milliards de dollars d’incitants fiscaux pour l’achat de véhicules électriques. C’est pareil en Nouvelle-Zélande (où il n’y a que 4 millions d’habitants toutefois), mais nettement moins en Europe où les aides à l’achat existent, mais restent moins ambitieuses qu’ailleurs. En Belgique, il n’y en a toujours pas, sauf pour ceux les entreprises ou bénéficiaires de voitures de société.
Cela dit, la Chine n’a pas fait que subventionner les voitures électriques et les fabricants. En effet, le gouvernement a aussi mis tout en œuvre pour rassurer les consommateurs, notamment en construisant un réseau de recharge solide qui vise à réduire le stress de la batterie vide. La Chine comptait 6,36 millions de chargeurs à la fin du mois de mai 2023 (649.000 ont été ajoutés rien qu’en 2022, soit 70% des installations de bornes dans le monde), soit plus que n’importe où ailleurs dans le monde. Et une grande partie fait partie du réseau d’État, preuve que la transition a été portée par Pékin. Là aussi, le contraste avec nos contrées est saisissant.
Et quelques freins pour le thermique
Pour mieux favoriser les voitures électriques, les autorités chinoises ont aussi mis des bâtons dans les roues des voitures thermiques. Notamment en mettant à la vente aux enchères les plaques d’immatriculation destinées aux voitures à moteurs à combustion. Les électriques, elles, y ont facilement accès et c’est nettement moins cher. En outre, il existe aussi un système de crédits à l’attention des constructeurs et qui sont distribués en fonction de la production. Ce qui peut mener d’ailleurs un constructeur à perdre beaucoup d’argent s’il laisse une voiture thermique dans sa gamme – et qu’elle rencontre un certain succès.
Enfin, le gouvernement chinois a lui aussi investi en convertissant ses flottes à l’électrique pour montrer l’exemple, ce qui est loin aussi d’être le cas chez nous. Avec pareille machine (économique) de guerre, on comprend que les politiques européennes très dispersées peinent à rivaliser. Pourtant, il suffit d’observer. Et d’agir…
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