Le contexte économique mondial de crise fera-t-il bientôt ses premières victimes ? On peut le penser, car chez Tesla, Elon Musk a envoyé un email à ses employés. Dans cette missive, le patron de la marque la plus emblématique de voitures électriques s’inquiète du contexte économique mondial et il annonce qu’il va déjà geler les recrutements. Le petit coup de vent avant la tempête ?
Cette communication va encore plus loin, car, outre le gel des recrutements (l’email était d’ailleurs intitulé « « gel des recrutements partout dans le monde »), Elon Musk partage ses pensées avec ses employés et il estime qu’il faudrait que Tesla se sépare de 10% de ses effectifs. L’homme indique qu’il a actuellement « un très mauvais pressentiment » sur les perspectives économiques des mois à venir. Manifestement, les performances exceptionnelles de Tesla au cours du premier trimestre de cette année (hausse des ventes de 68% à 310.000 véhicules) ont déjà été oubliées par le patron.
10.000 licenciements ?
Si Musk met à exécution ses pensées, cela pourrait donc mener à un licenciement de plus de 10.000 personnes puisque Tesla emploie actuellement près de 100.000 travailleurs. Cette annonce intervient dans un contexte très sensible, car Musk entend que ses salariés reviennent au bureau. Ceux qui ne souhaiteraient continuer à télétravailler devront alors quitter l’entreprise de leur chef. Pour Musk, il faut que tout le monde passe un minimum de 40 heures au bureau par semaine.
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On se demande bien ce qui justifie la position d’Elon Musk qui a fait des profits record au premier trimestre, et ce alors que la marque prévoit l’ouverture de nouvelles implantations comme à Austin (Texas) ou à Berlin (USA). Certes, l’usine de Shanghai a connu de nombreux ratés en raison de la politique épidémique chinoise (fermeture) ce qui ne manquera pas de peser sur les comptes de l’année 2022, mais de là à licencier 10% des effectifs alors que la demande pour les voitures électriques ne cesse de croître…
Déjà en 2018
Il faut se souvenir qu’en 2018, Elon Musk avait déjà procédé de la sorte. Il avait déjà supprimé 9% de ses effectifs expliquant alors que c’était alors pour remédier au problème de rentabilité systémique de la marque. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Aujourd’hui, le problème se situerait plutôt au niveau de l’inflation spectaculaire qui frappe les constructeurs, spécifiquement les fabricants de voitures électriques lesquels sont plus exposés aux ruptures dans les chaînes d’approvisionnement en matières premières. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Elon Musk envisage l’achat d’une mine de lithium. Cette situation menace manifestement à nouveau la rentabilité de Tesla comme l’indiquait récemment le directeur financier, Zachary Kirkhorn : « environ 10 à 15% de notre structure de coûts est exposée aux matières premières ».
En agissant de la sorte, Musk pense probablement enrayer une prochaine chute de cours de l’action Tesla en bourse. Ce qui est déjà le cas puisque depuis avril 2022, le titre a dévissé de 32%. Tout ceci ne serait donc à nouveau qu’un jeu de dupes pour séduire les marchés.
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