Réduire la dépendance aux marchés extérieurs pour ce qui touche aux semi-conducteurs, autrement dit, aux puces électroniques : voilà en substance l’objectif du grand plan européen « European Chips Act » qui sera présenté le 8 février 2022. Thierry Breton, commissaire européen chargé du marché intérieur a fait part de ce plan en expliquant que « nous ne sommes pas protectionnistes, car le projet de loi servira à compenser la dépendance de l’Europe vis-à-vis de l’Asie ».
Quand on dit, l’Asie, c’est surtout Taïwan qui est l’un des tout gros producteurs de semi-conducteurs dans le monde. Pour Thierry Breton, il s’agit maintenant de réaliser de gros investissements « pour renforcer la recherche, accueillir des méga-usines et disposer des outils pour garantir la sécurité des approvisionnements ». Bref, tout un programme !
Un écosystème européen
Si le contenu de l’European Chips Act n’est pas encore connu, on sait que l’idée est de créer un nouvel écosystème européen d’entreprises en mettant en commun les capacités de recherche, de conception et d’essai.
Concrètement, les étant membres seront invités par l’intermédiaire de leurs outils financiers respectifs (nldr les fonds d’investissement publics) à « coordonner les investissements nationaux et européens tout au long de la chaîne de valeur » comme l’avait indiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ce n’est que lorsque cet écosystème aura pu être créé que la sécurité d’approvisionnement pour les constructeurs, mais aussi pour les consommateurs pourra être assurée.
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Un savoir-faire européen qui doit le rester
Récemment, une entreprise allemande spécialisée dans les semi-conducteurs, Siltronic, était sur le point d’être rachetée par le géant taïwanais GlobalWafer pour 4,5 milliards d’euros. Mais l’entreprise restera finalement allemande, car au terme de manœuvres juridiques complexes, l’autorité antitrust chinoise n’a donné son feu vert à l’opération que vendredi 28 janvier 2022, quelques jours avant la date limite fixée, ce qui empêche du coup les autorités allemandes de vérifier les termes du contrat.
Certes, GlobalWafer pourrait faire une nouvelle offre dans les semaines qui viennent, mais avec la promulgation imminente de l’European Chips Act, ce serait dommage de faire tomber une telle entreprise dans l’escarcelle d’un groupe étranger qui plus est taïwanais. La proposition de rachat n’est certainement pas arrivée de nulle part : les Taïwanais avaient probablement bien compris la valeur que représentait Siltronic. Espérons aussi que les autorités européennes et propres à chaque pays soient aussi capables d’identifier et de sauvegarder leurs pépites !
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