La ministre de la Mobilité bruxelloise, Elke Van den Brandt (Groen), a donc donné une longue interview à nos confrères de La Libre Belgique. Elle y explique ses combats et pourquoi elle les mène.
La ministre s’est notamment exprimée sur la taxe kilométrique en lien avec l’exhortation de l’Union wallonne des entreprises qui prône un système national et pas régional. Elke Van den Brandt se veut tout d’abord rassurante et elle explique qu’elle est en contact avec les autres régions du pays et que, selon elle, les organisations patronales ont raison : une taxe kilométrique à l’échelon national a plus de sens.
Elle indique toutefois que si la Flandre semble sur la même longueur d’onde, la Wallonie tend à bloquer sur ce dossier. Est-ce en raison de la réalité socio-économique ? La ministre ne s’est pas aventurée sur ce terrain, mais c’est potentiellement une des possibilités, sachant par ailleurs que la Wallonie souhaite aussi entamer une grande réforme de la taxation automobile en 2023.
Raccourcir les autoroutes
La ministre entend aussi limiter l’usage de la voiture à Bruxelles. Et donc son accès, ce qui ne sera pas sans poser quelques problèmes pour les navetteurs. C’est dans ce cadre que la ministre a d’ailleurs annoncé récemment la transformation de la fin de l’A12 (qui rentre dans Bruxelles via Laeken) en boulevard urbain.
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Elke Van den Brandt défend ce projet, mais indique qu’il devrait être mis en lien avec l’infrastructure du Heysel et ses 12.000 places disponibles. Pour la ministre, se parquer au Heysel facilitera encore plus la vie des navetteurs puisque le métro arrive jusque-là.
Reste à voir si tout cela pourra être mis en place et à quel tarif à la fois financier (prix du parking) et en temps, car changer de moyens de transport nécessite un niveau d’offre élevé que Bruxelles ne rencontre probablement pas jusqu’à aujourd’hui. Elke Van den Brandt est en tout cas consciente de la nécessité d’un parking de délestage digne de ce nom, vu l’affluence par cet axe.
Développer les transports en commun
La ministre rappelle en outre que l’objectif du plan de mobilité Good Move à Bruxelles est de réduire de 24% le nombre de voitures en ville. Dans ce cadre, Elke Van den Brandt évoque le projet de l’élargissement du Ring porté par la Flandre. L’accord de gouvernement actuel n’en veut pas, mais cela ne signifie toutefois pas que certains aménagements ne peuvent avoir lieu.
Il y a toutefois des pourparlers sur les aménagements potentiels du Ring entre les deux régions, qui se parlent depuis les débuts de la législature de manière très fréquente et collaborent sur de nombreux sujets. Pour Elke Van den Brandt, il faut en tout cas que les options fluidifient et le trafic, mais qu’elles n’accroissent pas la pression automobile sur la ville.
Enfin, la ministre prend position sur le clivage politique et social autour de la voiture. Le tout à la voiture serait-il une vision de droite uniquement ? « Pas du tout », répond Elke Van den Brandt qui plaide la mixité et l’accès à la mobilité pour tous. Pour elle, « une ville moderne n’est pas une ville où les pauvres ont une voiture, mais une ville où les riches prennent les transports en commun », une position exprimée par le maire de Bogota, une ville de Colombie jadis dominée par les narcotrafiquants, mais qui a su entamer sa mue et devenir une ville modèle, notamment en termes de mobilité.
Pour Elke Van den Brandt, la Belgique cultive une tradition trop monomodale du déplacement. Il faut donc changer cela même si, au début, ça fait un peu mal…
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