On le sait, la situation énergétique dans notre pays est particulièrement critique. Enfin, quand on dit critique, cela concerne non plus l’approvisionnement, mais bien les prix qui ont littéralement explosé ces derniers mois. Les prix du gaz et de l’électricité notamment ont doublé voire triplés dans certains cas, une inflation qui met à rude épreuve le portefeuille des ménages belges.
Dans ce cadre, le Groupe des dix (c’est un des hauts lieux de la concertation sociale qui traite notamment des dossiers interprofessionnels, là où se réunissent les instances dirigeantes des organisations syndicales et patronales) s’est réuni afin de pouvoir rendre avis au gouvernement fédéral sur une enveloppe budgétaire pour soutenir financièrement les travailleurs dans leurs déplacements professionnels.
Fin avril 2022
Les travaux sont donc en cours et l’avis est attendu pour la fin avril 2022. Il est attendu du Groupe des dix une prise de position sur l’enveloppe de 30 millions d’euros promise par le ministre de l’Emploi et du Travail, Pierre-Yves Dermagne (PS), pour mieux indemniser les travailleurs lors de leurs déplacements domicile-travail. Il faut dire que ces dernières semaines, l’envolée des prix a entraîné une situation pour le moins inédite pour les travailleurs qui doivent parfois choisir entre aller travailler et se nourrir…
Cette enveloppe est notamment destinée aux travailleurs qui ne peuvent se passer de voiture pour rejoindre leur lieu de travail. C’est typiquement le cas d’aides-ménagères, d’aides-soignantes, d’ouvriers ou d’employés qui ne disposent naturellement pas de voiture de société. La FGTB estime que ce sont 1,2 million de travailleurs qui sont concernés par cette situation.
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Le vélo aussi
À côté de cette enveloppe de 30 millions destinée aux travailleurs utilisant des automobiles, le Groupe des dix doit aussi statuer sur une autre enveloppe qui pèse, elle, 240 millions d’euros sur 3 ans et est proposée par le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), pour soutenir les cyclistes qui utilisent leur vélo pour se rendre sur le lieu de travail. Il s’agit là aussi de mieux indemniser ces déplacements. À ces fins, le gouvernement a soumis une liste de 12 questions au Groupe des dix pour qu’ils puissent ajouter leurs idées pour mieux stimuler cette mobilité douce.
Réaliste ?
On est franchement curieux de découvrir d’ici deux bonnes semaines les résultats du travail du Groupe des dix. Et leurs recommandations. Car il semble déjà évident que l’enveloppe est plus que légère. En outre, on peut s’étonner que celle consacrée au défraiement des déplacements automobiles soit si réduite par rapport à celle consacrée au vélo. Car il est évident qu’à 99% des cas, une aide-ménagère ou un ouvrier par exemple seront dans l’impossibilité de pouvoir aller travailler à vélo.
Quoi qu’il en soit, on risque d’assister à un vrai bras de fer entre patrons et syndicats, les premiers défendant l’idée qu’on ne tienne pas compte des déplacements de moins de 5 ou 10 km rapporte le journal économique l’Écho. Le patronat estime en effet que même en écrémant la moitié des travailleurs qui pourraient être concernés, on aurait la capacité de donner une indemnité de 2 ou 3 euros par travailleurs, ce qui est bien entendu largement insuffisant.
Pour rappel, en 2018 déjà, le Conseil central de l’Économie (CCE) indiquait déjà que les travailleurs assumaient personnellement et a minima 72% des frais de leurs déplacements domicile-travail. À suivre…
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