Des « criminels » ou des « pirates de la route » : voilà comment sont considérés les chauffards par la majorité, une situation qui se renforce évidemment avec le drame survenu à Strépy-Bracquegnies où 6 personnes ont trouvé la mort en marge du carnaval.
L’affaire fait grand bruit à travers tout le pays et elle montre aussi combien la justice est parfois déficiente vis-à-vis des chauffards et, pire encore, dénuée de moyens lorsqu’il s’agit de traiter le cas de récidivistes. Pour le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), il y a beaucoup de travail pour les autorités afin de modifier les comportements dangereux. Pour le ministre, il y a beaucoup de pistes actuellement sur la table pour pouvoir améliorer les choses et tendre vers l’objectif de zéro mort sur la route d’ici 2050 (All for zero). Cela dit, elles ne plairont pas à tout le monde.
Former d’abord
Pour le ministre, la priorité est à donner à la formation des conducteurs et particulièrement pour les récidivistes. « Les études montrent que les sanctions peuvent avoir un effet, mais c’est surtout la formation et la prise de conscience qui y est liée qui font changer durablement les comportements » a indiqué Georges Gilkinet à Sud Info. Et de rajouter « On ne peut pas juste se dire qu’il suffit du paiement d’une amende, d’un retrait temporaire de permis avec obligation de repasser son permis.
Il faut vraiment un trajet qui vise à une prise de conscience, par exemple le fait d’être confronté à la réalité tragique des victimes d’un accident de la route et aux conséquences physiques ou psychologiques avec lesquelles elles vivront le reste de leurs jours ».
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Or actuellement, la formation n’est pas obligatoire et, devant le tribunal, les contrevenants ont le choix de soit payer l’amende, soit de suivre la formation. Étonnamment, certains choisissent de payer l’amende. Il faudrait aussi changer les choses pour le coût de la formation qui est actuellement aux frais… de la justice. Il faudrait donc que ce soit le chauffard qui paie le prix.
L’instauration d’un permis à points ?
L’idée du permis à points comme en France a souvent été évoquée. Et, en toute logique, elle revient sur la table. Elle est désormais portée par le CD&V et Vooruit dont les députés ont plaidé à la Chambre. À noter que cette proposition figurait dans la déclaration de politique générale de Vincent Van Quickenborne (Open Vld). Or ce dernier n’est toutefois pas revenu avec ce point. Le ministre plaide en effet plutôt pour la mise en place du fameux parquet de la sécurité routière et dont la création a été votée à la Chambre en décembre 2021.
Cela dit, l’idée du permis à points reste plus que jamais sur la table. Le ministre de la Sécurité routière a en effet demandé à VIAS une étude sur ce qui se fait de mieux dans les pays limitrophes. « Les études sont en voie de finalisation » a-t-il indiqué à Sud Presse. « On a déjà reçu des éléments de conclusion. On constate les effets positifs du permis à points, mais ils sont limités dans le temps. »
Qu’en penser ? Et bien que la porte au permis à points est toujours ouverte en Belgique et qu’il faudra voir ce que le gouvernement décide suite aux conclusions de l’étude VIAS. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que le projet reçoit manifestement une adhésion de plus en plus large des différents groupes politiques.
Et le limiteur de vitesse ?
Autre monstre du Loch Ness dans la répression de la vitesse sur nos routes : l’instauration d’un limiteur de vitesse. La Commission européenne rendra d’ailleurs obligatoire ce limiteur de vitesse automatique dans toutes les voitures neuves à partir de juillet 2022. Ce système détectera les limitations et avertira le conducteur par des signaux sonores et lumineux, voire réduira de lui-même la vitesse s’il n’y a pas de réaction. Cela dit, le dispositif reste désactivable.
Georges Gilkinet ne pense toutefois pas que l’idée soit intéressante, car ces dispositifs de limitation connaissent des avaries et produisent un certain nombre d’erreurs, interprétant des panneaux qui n’ont parfois pas lieu d’être… D’autres technologies existent déjà, comme le démarrage par éthylotest, mais, encore une fois, c’est actuellement une solution adoptée après un passage devant la justice…
Des sanctions plus fortes et un retrait définitif du permis
Bien entendu, certains politiciens prônent aussi la mise en place de mesures plus fortes et de sanctions plus dures. Chez Les Engagés (ex-CDh), on milite par exemple pour des retraits définitifs de permis voire de la confiscation définitive des véhicules.
Mais est-ce réaliste ? Ce qui est clair, c’est qu’il faudrait agir de manière plus préventive et notamment en utilisant mieux les réseaux sociaux qui sont très tôt les témoins des comportements inappropriés sur la route. Avec une meilleure prévention, une meilleure surveillance et des formations plus impactantes, on pourrait en effet déjà faire beaucoup…
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