Il y a des drames qui sont difficilement supportables. Et l’accident survenu dimanche matin à Strépy-Bracquegnies lors du ramassage des Gilles pour le Carnaval en fait partie. Cela dit, si l’affaire fait grand bruit, c’est probablement aussi parce qu’une réalité apparaît : celle d’une justice qui, parfois, atteint ses limites et ne peut pas empêcher ce genre de drame.
Certes, les circonstances exactes du drame doivent toujours être établies, mais on constate que – et c’est rare –, à travers cet accident dramatique, une vraie réflexion de fond est occupée à émerger.
Ce qui est certain, c’est que le conducteur, Paolo F. roulait trop vite et que s’il n’est pas connu des services de police pour des frais graves, son casier judiciaire contient déjà un certain nombre de problèmes routiers dont une déchéance de conduite survenue en 2017.
À l’époque, l’homme s’était vu retirer son permis pendant 24 jours avec obligation de repasser les examens de réintégration pour pouvoir reconduire. Il les avait réussis, mais il ne cachait pas sa colère face à la peine qui lui avait été infligée.
En outre, l’homme ne semblait pas s’être calmé depuis cet incident, car il publiait régulièrement des posts sur les réseaux sociaux où on pouvait le voir dépasser allègrement les limites de vitesse et donc mettre les autres usagers en danger.
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« Les pirates de la route »
Le conducteur et ses passagers qui ont fauché la foule dimanche matin revenaient de discothèque et ils avaient trop bu. Paolo F. présentait en effet un taux d’alcool légèrement supérieur à la limite autorisée comme l’a confirmé officiellement Ignacio de la Serna, le Procureur général de Mons. On se demande en tous cas comment une telle chose a pu se produire. Et, surtout, comment un conducteur aussi dangereux qui ne se cache pas de ses actes peut encore conduire librement ?
Largement interrogé par les médias, l’Institut de sécurité routière (VIAS) indique qu’il n’y a pas vraiment de solution face à ce type de comportements. Selon VIAS des sanctions existent et sont mises en œuvre. Il existe notamment des programmes éducatifs et ils fonctionnent bien, car ils permettent selon les statistiques de réduire le taux de récidive de 50 %.
La mauvaise nouvelle, c’est que 45% tout de même des conducteurs condamnés pour une infraction routière (soit ceux qui passent devant le tribunal) récidivent. Pire : ces conducteurs sont impliqués dans un accident sur trois dans notre pays. Selon VIAS, les récidivistes ont 10% de plus de risques d’avoir un nouvel accident.
L’alcool le week-end
Les statistiques montrent en tout cas que les accidents de nuit sont plus graves que ceux qui surviennent le jour et plus particulièrement le week-end. Selon les chiffres relevés en 2019 (avant la pandémie donc), 24% des victimes de la route le sont suite à un accident de nuit. Et ça s’explique : le trafic moindre incite à la vitesse alors que la fatigue est plus présente et que la consommation d’alcool et/ou de drogues peut aussi se produire.
Selon la police, les contrôles effectués entre 7h et 18h ne débusquent pas beaucoup de contrevenants alcoolisés. En revanche, après 18h, leur part augmente considérablement pour culminer entre 2 et 4h du matin. C’est aussi dans cette tranche horaire que le nombre d’accidents impliquant un conducteur alcoolisé explose (44%). Notons encore qu’en semaine, « seulement » un quart des accidents corporels implique un conducteur sous influence alors que cette proportion grimpe à 46% le week-end.
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