Paris va interdire les trottinettes électriques. Et à Bruxelles ?

Suite à un referendum, la ville de Paris a décidé d’interdire les trottinettes électriques partagées dans la capitale française. Une décision étonnante à l’heure de la défense de la mobilité douce, mais qui pourrait faire des émules. Jusqu’à Bruxelles ?

Publié le 4 avril 2023
Temps de lecture : 5 min

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Paris va interdire les trottinettes électriques. Et à Bruxelles ?

Les Parisiens ont répondu au referendum organisé par la Ville de Paris : ils se sont prononcés massivement (à 89,03%) contre les trottinettes en libre-service dans les rues de leur capitale. Au total, c’est un peu plus de 100.000 personnes qui ont répondu à cette sollicitation (7,46% seulement de la population inscrite sur les listes électorales) et la décision de la ville ne s’est pas fait attendre. D’ici 5 mois en effet – c’est-à-dire dès septembre 2023 –, 15.000 trottinettes mises à disposition par Dott, Lime et Tier Mobility vont disparaître des rues et des trottoirs parisiens.

Cette décision de supprimer les trottinettes partagées est surprenante à plus d’un titre, car ce mode de mobilité douce a été largement adopté par les Parisiens et les visiteurs. On estime en effet à 400.000 le nombre de personnes qui les empruntent quotidiennement. Cela dit, aussi pratiques soient-elles, les trottinettes électriques continuent aussi de poser beaucoup de problèmes en matière de sécurité routière, tant pour leurs utilisateurs que pour les autres usagers. Ainsi, selon les chiffres de la ville, les trottinettes partagées ont entraîné 408 accidents (répertoriés), 459 blessés et même 3 décès. Parmi les autres reproches, il y a également le parking sauvage qui empêche encore trop souvent les piétons de circuler, mais aussi les utilisations dangereuses ainsi qu’un bilan carbone qui ne serait pas aussi intéressant qu’escompté.

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Bien entendu, les opérateurs des trottinettes n’ont pas caché leur amertume : « Nous prenons acte de cette consultation inédite, dont la mobilisation aurait pu être plus large et représentative si les modalités de la votation avaient été différentes : plus de bureaux de vote, scrutin électronique, information municipale », ont-ils fait savoir par voie de communiqué. Il est vraiment, démocratiquement, on peut s’interroger sur l’issue – et la décision – qui fait suite à ce vote. L’opposition avait plaidé pour une représentativité d’au moins 25%. En vain…

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Et à Bruxelles ?

Si Paris est la toute première capitale européenne à prendre ce genre de décision, elle n’est toutefois pas la première grande ville à le faire. En effet, Barcelone s’est déjà séparée de ses trottinettes en libre-service (2018 déjà), tout comme Montréal. La question est donc de savoir si ce genre de décision pourrait aussi intervenir chez nous et notamment à Bruxelles où les comportements sauvages et à risque sont légion.

A priori, la fin des trottinettes électriques partagées n’est pas pour demain dans notre capitale. Contacté par L’Écho, les gestionnaires de l’opérateur Dott par exemple indique que « on n’en est pas du tout là », car les échanges avec les autorités pour continuellement améliorer les choses sont nombreux.

Du côté du cabinet de la ministre de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen), on confirme qu’une suppression de ces services n’est absolument pas à l’ordre du jour. Au contraire. Par contre, une nouvelle réglementation est en préparation et la liste de ces nouvelles règles devait passer en deuxième lecture parlementaire dans les prochaines semaines pour une mise en application à l’été 2023.

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(Encore) de nouvelles règles

Elke Van den Brandt qui pilote le projet en a dit un peu plus à nos confrères du Morgen.

Celle-ci indique ne pas vouloir suivre l’exemple parisien. Ou en tout cas pas tout de suite. En effet, « les nouvelles règles sont encore en cours de déploiement et nous voulons d’abord leur donner une chance », a indiqué la ministre. Cela dit, s’il s’avère qu’elles ne sont pas suffisamment efficaces, Elke Van den Brandt envisagera « certainement une interdiction ».

Parmi les nouvelles règles, il faut notamment épingler une limitation du nombre de trottinettes partagées, mais aussi une nouvelle organisation pour le stationnement (en dropzones) ainsi qu’un dispositif de verbalisation pour les machines mal stationnées. À Bruxelles, la vitesse des trottinettes a déjà été réduite de 25 à 20 km/h tandis qu’un test est actuellement mené pour limiter cette vitesse à 8 km/h dans les zones piétonnes.

21.000 trottinettes en libre-service

Actuellement, Bruxelles compte 21.000 trottinettes en libre-service. C’est évidemment énorme, mais ce nombre pourrait à l’avenir varier. Car les nouvelles règles prévoient aussi que les opérateurs plus vertueux puissent proposer plus de trottinettes partagées. Comment : tout simplement ceux qui arriveront le mieux à sensibiliser leurs utilisateurs autour de la problématique du parking et du nombre d’amendes.

Pour beaucoup de spécialistes, s’attaquer aux trottinettes partagées comme le fait Paris est un mauvais signal, car la population a besoin de ces alternatives de mobilité. C’est évidemment vrai, mais le public a aussi besoin de règles strictes pour éviter que les choses ne dégénèrent pour la sécurité routière.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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