En quelques années, l’intelligence artificielle s’est imposée. Il ne se passe pas une journée sans qu’une nouvelle fonctionnalité, un nouvel outil ou un nouveau service ne soit dopé par cette technologie. Mais il ne se passe pas un jour non plus sans que celle-ci ne soulève le débat. Car l’intelligence artificielle ne fait que se nourrir de nos paroles, actions, comportements et de finalement tout ce que l’homme crée.
Certes, l’intelligence artificielle permet – et permettra encore – nombre d’avancées spectaculaires. Comme en santé pour la détection de maladies ou la recherche autour de nouveaux traitements. Mais l’intelligence artificielle s’infiltre partout, y compris dans les smartphones ainsi que dans les automobiles avec la promesse de faciliter la vie de ses utilisateurs. Pour de vrai ?
Intégration
Il n’y a pas un seul constructeur automobile qui ne travaille pas aujourd’hui avec une plate-forme d’intelligence artificielle. En janvier dernier, Mercedes a d’ailleurs présenté une toute nouvelle version de son interface MBUX dopée à l’IA. Mais pour quoi faire. Selon le constructeur interrogé par Sud Info, l’idée était de permettre aux occupants de poser une foule de questions à leur voiture : informations sur la ville traversée ou sur une recette de cuisine. De quoi pouvoir véritablement échanger avec son automobile, comme on tient une conversation avec un humain.
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Cette fonctionnalité dopée par ChatGPT arrivera dès l’an prochain sur les Mercedes livrées en Belgique. Et selon le constructeur, le MBUX sera même anticipatif sur les désirs de son maître : l’utilisateur au volant appelle sa femme tous les jours à 8h30 ? L’interface proposera d’office le numéro à composer. L’automobiliste est sur le chemin du travail ? Plus besoin de brancher la navigation. Celle-ci le fera automatiquement pour vous communiquer l’heure d’arrivée. Mercedes n’est pas le seul à travailler sur l’IA. Toutes les marques le font, car il y a une tendance à ne pas rater. VW le propose sur les ID.4 et ID.7, Honda s’est associé avec Sony et Renault avec le spécialiste Reno.
Quel intérêt ?
Selon les interlocuteurs interrogés par Sud Info, l’implémentation de l’intelligence artificielle vise dans un premier temps à pallier les problèmes d’accessibilité aux commandes d’une voiture. Car il faut bien reconnaître que ces dernières années, les boutons physiques ont disparu au profit de menus parfois labyrinthiques et qui complique nettement l’accès à une simple commande de chauffage. C’est pour cela que les assistants par intelligence artificielle sont d’abord intégrés dans les commandes vocales. L’objectif est ainsi de rendre les voitures plus humaines en privilégiant les interactions, même si celles-ci se font par l’intermédiaire d’une machine. Car il est plus facile de donner un ordre oralement. C’est donc ça le progrès.
Cela dit, l’intelligence artificielle a fait son entrée dans d’autres fonctionnalités, comme celles liées à la sécurité. C’est en effet l’IA qui détecte si le scénario rencontre peut mettre un piéton ou un cycliste en danger. Et c’est elle aussi qui permet de piloter de manière plus sûre le véhicule lorsqu’il va se parquer tout seul.
Flicage ?
Cela dit, les utilisateurs doivent aussi avoir conscience que l’intelligence artificielle ne rate rien. Qu’elle capte tout. Et donc forcément aussi tout ce qui est dit en dehors des ordres donnés au véhicule. Car l’IA est aussi l’occasion pour les constructeurs de récolter les préférences des utilisateurs pour les aider à la conception des modèles futurs. Certains constructeurs travaillent aussi au concept de maintenance adaptative dans le sens où des capteurs analysent l’usure des pièces de sorte que la voiture ne soit rappelée que lorsque c’est vraiment nécessaire.
Cette écoute permanente pose évidemment la question de la vie privée et de l’utilisation des données. VIAS voit d’ailleurs dans l’intelligence artificielle le moyen de monitorer le comportement des conducteurs et d’évaluer leur aptitude à prendre ou non le volant (alcool, etc.), y compris en cas d’accident de santé (AVC ou autre). Le véhicule pourrait ainsi être arrêté par l’électronique en cas de danger. Personne ne fait allusion par contre au fait que le véhicule appelle directement la police. Encore heureux !
Cela dit, VIAS soulève aussi la question des véhicules venus de Chine et qui utilisent l’IA. Pour l’Institut, ce n’est pas un secret que l’Empire du Milieu se soucie peu des règles européennes en matière de protection de la vie privée. VIAS n’accuse pas, mais indique qu’il faut rester prudent. Car la Chine pourrait utiliser ses voitures comme des chevaux de Troie qui balaient tout l’environnement et peuvent parfois alors transmettre des informations d’ordre militaire. Cette préoccupation est partagée par des spécialistes informatiques qui indiquent que tant que le code d’un programme n’a pas été disséqué, personne ne sait vraiment de quoi il en retourne. Le risque d’espionnage est donc entier, d’autant que la Chine est bien plus en avance que les entreprises européennes sur la question de l’intelligence artificielle. Et d’interpeller la Commission européenne sur ce point, car rien (ou presque) n’a encore été pris pour protéger les automobilistes de l’IA censée leur faciliter la vie…
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