Pourquoi les Chinois sont (aussi) en avance sur la conduite autonome

Se déplacer sans effort, en se faisant conduire et en pouvant vaquer à d’autres occupations : la conduite autonome semble le prochain Graal de l’automobile. Et il n’y a pas que Tesla qui est sur le coup. Au contraire, c’est même la Chine qui a (encore) pris l’ascendant dans cette matière.

Publié le 17 juillet 2024
Temps de lecture : 5 min

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Pourquoi les Chinois sont (aussi) en avance sur la conduite autonome

La conduite autonome automobile constitue le rêve de beaucoup d’entreprises. A commencer par ceux d’Elon Musk, le PDG de Tesla qui a investi tôt dans cette technologie, profitant d’ailleurs de la connectivité de ses voitures pour récolter quantités de données en vue d’améliorer son dispositif. Mais quand arrivera la conduite autonome ? Bien peu peuvent le prédire, car si celle-ci dépend de la technologie, elle dépend aussi des mesures juridiques qui l’encadreront. Ce qui est certain, c’est que l’émergence de l’intelligence artificielle accélèrera le mouvement. On pourrait donc voir la conduite entièrement autonome arriver un peu avant 2050. Si loin ? Probablement, car il faudra encore du temps.

Récemment, c’est un autre PDG qui a évoqué le sujet : Stefan Hartung, le directeur de Bosch qui a indiqué à Automotive News Europe que la conduite autonome de niveau 4 est toujours bien d’actualité pour les années à venir. Ce degré d’automatisation est tellement avancé qu’il permet aux voitures de maîtriser des situations de circulation urbaine très complexes. Même en ville et sans aucune intervention du conducteur. Le véhicule peut également conduire sans aucune présence humaine à son bord.

bosch

Cela dit, l’homme qui fournit du matériel aux constructeurs (caméras et lidars) estime que la question n’est pas tant de savoir si c’est techniquement faisable, mais s’il existe aussi un business case pour la conduite autonome. Autrement dit, si le consommateur est prêt pour cette évolution et que le matériel est payable. Or, rien n’est moins sûr, car les habitudes des consommateurs peuvent changer vite et elles deviennent donc difficilement planifiables, comme on a pu le voir avec le recul du marché de la voiture électrique.

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La Chine en avance

Mais une chose est sûre : c’est bien la Chine qui tient désormais la tête de la course à la voiture autonome, aussi probablement parce que le consommateur voit les choses différemment qu’un Européen ou un Américain. Et cela vaut pour tout. « Il y a beaucoup de nouveaux acteurs qui ont rendu ce secteur vraiment orienté vers l’utilisateur. Tout le monde essaie actuellement d’attirer les clients avec la meilleure valeur pour le consommateur, la voiture la plus intéressante, la fonctionnalité la plus intéressante et le design intérieur le plus intéressant ou l’intégration du téléphone portable », indique Stefan Hartung.

Les constructeurs chinois essayent en effet d’imposer déjà la conduite autonome de niveau 2 à grande échelle. Ce qui n’est pas le cas chez nous où les niveau 2 et 3 sont réservés aux voitures haut de gamme alors qu’en Chine presque toutes les voitures ont déjà droit au niveau 2. Il y a donc un effet de masse qui force le changement des habitudes. Ou facilite l’adoption, c’est selon. La Chine a donc pris le parti de rendre les technologies plus accessibles.

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Le niveau 5 pas pour demain

Stefan Hartung indique aussi qu’il va falloir se montrer patient, car la conduite autonome de niveau 5 n’est pas pour demain. Et il n’est pas sûr non plus qu’on y arrive, car la concurrence entre les constructeurs est forte et les approches ou les philosophies pour y arriver très différentes. Ce qui ne facilite pas le travail des équipementiers, comme Bosch qui doit envisager une large gamme de produits pour satisfaire la diversité de ces besoins.

Sans surprise, le CEO de Bosch indique que l’avenir est la voiture logicielle, celle qui disposera « de la bonne architecture, de la bonne structure des éléments électroniques et fonctionnels et de la meilleure couche logicielle de base. » Mais il faudra bien entendu que les fonctionnalités (logicielles) correspondent aux besoins ou aspirations des automobilistes. La Chine est aussi très avancée dans ce domaine et coiffe d’ailleurs des constructeurs historiques au poteau, comme Volkswagen qui s’est associé à Xpeng pour disposer plus rapidement d’une voiture qui réunit les critères d’achat en Chine. Il n’est pas le seul. Reste que la récente puissance chinoise met les autres industriels sous pression. Comme Bosch qui coupe aussi dans ses effectifs (1.200 postes) pour rester à un niveau acceptable de coûts et donc de prix des solutions proposées.

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Il faut noter qu’en Chine, le premier modèle grand public doté d’une conduite autonome de niveau 4 roule déjà. Il s’agit de la JiYue 01, une voiture conjointement développée par Geely et Baidu. Celle-ci est capable de se garer de manière autonome. Ses capacités d’autonomie sur la route ne fonctionnent que sur 90% des autoroutes chinoises et dans trois grandes villes : Hangzhou, Pékin et Shanghai. Mais d’ici la fin de l’année, la JiYue 01 devrait être capable de se débrouiller dans plus de 200 villes chinoises.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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