Hier, un porte-parole de l’Institut VIAS s’est exprimé à la radio. Cet homme s’est réjoui de la décision de supprimer les marges de tolérance pour les « flashs » et les radars tronçons, car “ainsi, il y aura moins d’accidents (graves)”. Le présentateur de l’émission n’était pas tout à fait d’accord. Il prétendait être un conducteur exemplaire qui n’avait pas reçu une seule amende ces dernières années, mais il en a soudainement reçu quatre en quelques semaines, chaque fois au même endroit (près de la E314, où des travaux routiers sont en cours). Ce dernier a admis qu’il roulait trop vite par rapport à la signalisation temporaire, mais a immédiatement ajouté que la limite de vitesse maximale était fixée à un niveau irréaliste, si bas en fait qu’il ressentait la pression des chauffeurs de camions. Il pensait (à juste titre ?) que c’était moins sûr que de rouler à 70 km/h dans un endroit où pas une âme ne travaillait à ce moment-là.
D’une lenteur irréaliste ?
Hier, la page Facebook de Gocar.be a été inondée de réactions concernant les nouvelles décisions de notre gouvernement, plus précisément celles de Lydia Peeters et Vincent Van Quickenborne, respectivement ministres de la mobilité et de la justice et tous deux membres de l’Open Vld actuellement très discuté (à cause de l’affaire Sihame El Kaouakibi, ndr). Si l’on analyse la majorité des réactions, nos lecteurs ont l’impression d’avoir reçu un coup de poignard dans le dos.
Est-ce même justifié ?
Tout d’abord, permettez-moi de préciser que je suis en faveur d’une plus grande sécurité routière. Les pommes pourries, les récidivistes obstinés et les conducteurs qui conduisent sous l’emprise de l’alcool, doivent être sanctionnés. D’autre part, il est vrai de nos jours (je parle d’expérience personnelle) que les conducteurs ont de moins en moins l’œil pour la route et davantage pour leur smartphone ou leur compteur de vitesse. Si vous êtes souvent sur la route, vous remarquerez que de nombreuses personnes conduisent à une vitesse inférieure à la vitesse autorisée par peur de se faire prendre ou simplement parce qu’elles sont distraites.
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Mais plus lentement, c’est plus sûr, non ?
En théorie, oui, et comme l’a souligné l’Institut VIAS, cela réduira le nombre de blessures graves. Logique aussi, car plus on roule vite lors d’un impact, plus le coup est violent et donc les conséquences. Ma réserve est que nos dirigeants ne voient pas d’inconvénient à ce que les nouvelles voitures atteignent de plus en plus les 2 tonnes et plus, ce qui est tout sauf une amélioration de la sécurité. Ce problème ne semble s’aggraver qu’avec le passage à la conduite électrique, car les hybrides et les voitures électriques pèsent (beaucoup) plus que les voitures équipées uniquement d’un moteur à combustion interne et dépourvues de batteries lourdes – le type de véhicule que le G7 veut que nous conduisions tous bientôt.
Ces voitures ont un système de freinage d’urgence, n’est-ce pas ?
Oui, et c’est une bonne chose, mais une fois encore, cela peut être utilisé par les conducteurs “paresseux” comme une excuse pour faire moins attention. On pourrait presque appeler cela un réflexe naturel, car lorsque vous savez que votre voiture peut réagir elle-même en cas d’urgence, vous serez enclin à faire moins attention à la circulation que lorsque vous conduisez une voiture ancienne ou une moto. Encore une fois, je parle d’expérience.
En ce qui concerne les marges de tolérance…
L’abolition des marges de tolérance peut compter sur peu de compréhension de la part des lecteurs de Gocar.be. “A cause du Corona, ils ont besoin d’argent”, a été l’une des nombreuses remarques. C’est aussi le sentiment qui prévaut : c’est devenu un spectacle où l’on s’acharne sur le bon citoyen qui travaille dur. Les personnes qui roulent à 72 au lieu de 70 km/h seront dorénavant sanctionnées, mais soyons honnêtes : elles ne sont pas le vrai problème. Les conducteurs qui pianotent en permanence sur leur téléphone portable, qui freinent soudainement et sans raison, qui ont un comportement agressif ou qui pensent que le code de la route ne s’applique pas à eux, ainsi que les cyclistes imprudents, les conducteurs qui évaluent mal le trafic (conducteurs sur la voie centrale, personnes qui font des manœuvres inattendues), etc., mais aussi certaines infrastructures routières dangereuses : ce sont les cas qui doivent surtout être combattus. Il faut aussi savoir que la différence de vitesse est plus dangereuse que la vitesse elle-même (leçon numéro un pour ceux qui font du karting), donc en fait il serait plus logique de décider que tout le monde roule à la même vitesse. Récemment il a été décidé que la vitesse minimale sur les autoroutes belges ne serait pas augmentée car cela “prêterait trop à confusion”…
Tout le monde ne dispose pas d’un affichage tête haute, il faudrait peut-être le rendre obligatoire pour s’assurer que tout le monde garde les yeux sur la route à tout moment. Et aussi : peut-être les gouvernements devraient-ils envisager de supprimer les limites de vitesse excessivement basses à certains endroits, comme l’a souligné l’animateur de l’émission de radio. Lorsque des travaux sont effectués, nous avons toute notre sympathie pour cela, mais sur certaines routes, la limite est tout simplement ridicule. De telles dispositions ne font que créer un faux sentiment de sécurité, avec pour conséquence que l’attention se porte sur d’autres choses, comme le téléphone portable, les nuages, le panorama… Encore une fois, je parle d’expérience.
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