La Belgique est une grande habituée des blocages politiques communautaires. Et c’est une nouvelle fois le cas avec le permis à points qui est en passe de s’imposer chez nous, mais dont l’instauration est actuellement bloquée par deux partis francophones : le PS et le MR. En l’occurrence, ces deux partis pensent que le permis à points ne résoudra rien, comme cela a été démontré dans d’autres pays qui l’appliquent. De ce fait, PS et MR plaident plutôt pour un dispositif qui se concentrerait sur la répression ciblée des récidivistes.
Mais cela ne plaît pas à certains partis flamands qui avaient trouvé un accord pour le permis à points au point que celui-ci devait être implémenté pour mi-2024 au plus tard. Particulièrement irrité par la situation, le député Joris Vandenbroucke (Vooruit) a exprimé son mécontentement, accusant même le PS et le MR d’être responsables des morts sur les routes belges. « Il y a des gens qui meurent sur les routes parce que le PS et le MR refusent de prendre des mesures pour améliorer la sécurité routière », a-t-il lancé dans l’émission De Ochtend, sur Radio 1.
Une contre-proposition populiste ?
Joris Vandenbroucke voit dans le comportement des deux partis francophones une crainte de perdre des électeurs. Il invitera d’ailleurs ces deux partis gouvernementaux à s’expliquer prochainement à la Chambre. Vooruit continue de soutenir ce projet de permis à points, car une étude a été menée pour mesurer son impact. Et elle est positive, ce que contestent le PS et le MR qui ont mené aussi leur enquête. Celle-ci conclut que le système du permis à points n’est pas efficace à 100%.
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La N-VA souhaite, elle, aller plus loin encore. Elle qualifie la contre-proposition du PS et du MR de blocage communautaire et elle entend constituer une majorité de substitution pour faire aboutir le projet, sans le PS et le MR cette fois. La ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters (Open Vld), déplore ce jeu politique et elle croit elle aussi dur comme fer à l’utilité du permis à points. « On parle ici de gens, pas de chiffres. Le permis à points est l’approche idéale à l’égard des auteurs irréductibles d’infractions routières, il faut le mettre en œuvre d’urgence », a-t-elle déclaré.
Le MR s’est fendu d’un communiqué à la suite des propos de Joris Vandenbroucke qu’il qualifie de « grotesques ». Du côté du PS, Paul Magnette a déclaré sur Twitter que « Vooruit est notre parti frère. Mais l’expression de Joris Vandenbroucke est inacceptable. Tout le monde est d’accord, il faut améliorer la sécurité routière. Mais le permis à points n’est pas la solution. Nous demandons la proportionnalité des amendes, plus efficace et plus juste ». Le dossier reste donc ouvert…
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