2024 a-t-elle été une bonne année pour le marché automobile belge ?
« 2024 n'a certainement pas été la meilleure année automobile. Nous avons terminé avec 6 % d'immatriculations de voitures particulières neuves en moins que l'année précédente (448 277 immatriculations en 2024 contre 476 675 en 2023, NDLR). Ceci est principalement dû au déclin du marché des véhicules de société. Normalement, il s'agit d'un marché « mathématique » dont on sait qu'il revient tous les quatre ans. Mais pendant confinement, des événements atypiques se sont produits, tels que des prolongations de contrats et des problèmes de livraison de voitures. Le marché a été secoué et nous en subissons encore les conséquences. La modification de la taxation des voitures à partir du 1er juillet 2023 a également joué un rôle sur le marché des véhicules de société. Des commandes que nous n'avons pas pu honorer en 2024 ont été reportées. C'est donc une combinaison de facteurs qui a rendu l'année 2024 plus difficile pour les véhicules utilitaires.
Le marché privé a de nouveau surperformé en 2023. Il y a plusieurs raisons à cela. Dans le sillage de Corona, de nombreux particuliers ont retardé leur décision. De même, le passage à l'électrique a créé de l'incertitude. Mais à un moment donné, votre voiture arrive à maturité et vous faites quand même le nœud. C'est ce qui se passe actuellement. En Flandre, la prime à l'achat d'une voiture électrique a également fait grimper le marché. 2024 n'a pas été un grand cru, mais certainement pas une année désastreuse non plus. »
Quelles sont vos prévisions pour 2025 ?
« Je m'attends à ce que le marché des véhicules de société se normalise en 2025. Pour l'instant, je n'ai pas non plus l'impression que des contrats de location plus longs soient systématiquement conclus pour les voitures de société. Dans l'ensemble, je m'attends à ce que 2025 soit une meilleure année pour les voitures particulières que 2024. Pas de manière spectaculaire, mais il y aura à nouveau de la croissance, surtout lorsque le marché des voitures de société se normalisera. La seule chose qui pourrait bloquer est le climat économique général et l'évolution de l'emploi. C'est pourquoi je ne m'attends pas non plus à ce que 2025 soit une année exceptionnellement bonne. »
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Point positif, le Salon de l'automobile a lieu à nouveau cette année. Comment se fait-il que le Salon puisse revenir ?
« Nous sommes très heureux que presque toutes les marques soient présentes au Salon. Il n'y a pas eu de Salon en 2024 parce qu'il y avait des doutes sur le fait qu'un tel salon de l'automobile soit encore un outil de marketing approprié. C’est bien que les marques aient néanmoins compris que le Salon est l'événement par excellence pour rapprocher le produit voiture de l'utilisateur final, qu'il s'agisse de particuliers ou d'entreprises. Aujourd'hui, il est plus difficile de motiver les gens à venir dans la salle d'exposition d'un concessionnaire.
Mais ils ont toujours envie de visiter un événement comme le Salon de l'auto, nous l'avons vu en 2023. Nous attendons environ 300 000 visiteurs au Salon. C'est une excellente occasion pour les fabricants de rapprocher leurs produits de l'utilisateur final. Tout le monde a beaucoup misé sur le numérique, pensant que les gens commanderaient leurs voitures par internet. C'est en partie le cas, mais ils utilisent principalement l'internet pour configurer leur voiture ou s'informer. Les gens veulent aussi sentir et voir une voiture. Le salon de l'automobile est l'occasion idéale pour cela. C'est aussi l'occasion de découvrir de nouveaux modèles ou de nouvelles marques. Il y a beaucoup de nouveaux venus au Salon. »
Aujourd'hui, les acheteurs de voitures disent souvent qu'ils ne savent pas quelle voiture choisir. Comment le Salon peut-il les aider ?
« Le Salon peut faciliter ce choix. Lors de la précédente édition en 2023, les marques ont mis l'accent sur leurs voitures à zéro émission et ont présenté presque exclusivement leur gamme supérieure. C'est également le cas aujourd'hui, mais les marques présentent également davantage de produits à la portée d'un public plus large. Les voitures électriques sont plus abordables. Vous pouvez également découvrir des voitures à essence très efficaces, des hybrides, etc. Vous pouvez découvrir un large éventail de produits. Il s'agit certainement d'une différence par rapport à l'édition précédente du salon. Les constructeurs ont indiqué qu'ils voulaient donner la liberté de choix. Je suis convaincu que les gens trouveront une voiture qui correspond à leur budget et à leurs besoins. »
En 2024, 28,5 % des voitures nouvellement immatriculées étaient entièrement électriques. Quels sont les obstacles à la conduite électrique ?
« Les doutes d'il y a quelques années concernant l'autonomie et l'infrastructure de recharge s'estompent. Les conducteurs qui roulent à l'électricité aujourd'hui ne signalent pas de problèmes majeurs. Pour certains profils d'utilisation, il est préférable de se tourner vers une autre technologie, mais pour la plupart des gens, la conduite électrique est parfaitement possible aujourd'hui. Il s'agit simplement de faire en sorte que la voiture électrique corresponde au budget.
En tant que particulier, vous ne pouvez plus prétendre à la prime en Flandre. Toutefois, cela sera compensé par de nouveaux produits qui seront de toute façon plus avantageux et qui arriveront sur le marché cette année. De ce point de vue, il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure. D'autres formes de financement viendront de plus en plus compléter ce dispositif. Pensez par exemple à la location privée, qui permet de ne pas avoir à débourser le prix d'achat en une seule fois. Aux Pays-Bas, un marché automobile qui n'est pas beaucoup plus grand que le nôtre, il y a environ 200 000 voitures en leasing privé sur les routes. Le potentiel de croissance est donc bel et bien présent. »
Le salon de l'automobile est de retour en 2025. L'avenir est-il assuré pour les années à venir ?
« Nous avons vraiment fait de notre mieux pour en faire une fête et jeter de bonnes bases pour l'avenir. Bruxelles a toujours été un centre de vente où les marques incitent les clients à acheter une nouvelle voiture. C'est toujours le cas, même si les ventes se font physiquement chez les concessionnaires depuis plusieurs années. Avec la disparition des salons automobiles européens comme celui de Genève, nous espérons combiner le meilleur des deux mondes. Nous donnons au Salon une dimension européenne, y compris avec l'élection de la Voiture de l'année. Il s'agira toujours d'un salon de vente, mais avec une couche européenne au-dessus, afin de construire un modèle durable pour le Salon à l'avenir. S'agira-t-il du même concept chaque année ? Je n'en sais rien. Il n'a pas été décidé qu'il reviendrait en 2026 ou 2027. Mais je pense que nous avons posé de bonnes bases sur lesquelles nous pouvons nous appuyer. »
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