Les cas de conducteurs « fantôme », c’est-à-dire roulant à contresens – le plus souvent sur une autoroute – restent trop fréquents sur nos routes. Certes, tous ne provoquent heureusement pas un accident. Mais lorsque c’est le cas, les conséquences sont, la plupart du temps, extrêmement graves, car il s’agit généralement de collisions frontales à des vitesses élevées qui laissent peu de chances aux occupants des véhicules.
Or, ce phénomène met un temps fou à être signalé actuellement, car il faut que ledit conducteur soit déjà à l’œuvre, qu’il croise un autre usager sans provoquer d’accident et que ce dernier donne l’alerte, à condition qu’il le fasse.
Des détecteurs dans les bretelles
La Région wallonne a dès lors décidé d’équiper ses bretelles d’autoroute d’une nouvelle technologie de caméra qui interagit avec l’équipement lumineux. Ce projet s’inscrit dans le plan « Lumière 4.0 ». Concrètement, dès qu’un conducteur « fantôme » est détecté à contresens sur une bretelle, l’éclairage se met à clignoter tandis qu’une alerte est transmise au centre de contrôle routier (Perex).
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Si aujourd’hui, 61 systèmes de détection équipent déjà 44 sorties, il est attendu qu’on passe à 300 bretelles équipées dès septembre 2023. Mais selon le ministre de la Mobilité, Philippe Henry (Écolo), ce dispositif pourrait en outre être renforcé grâce à l’usage de toutes les autres caméras ANPR (automatic number plate recognition) qui surveillent les autoroutes. Car leur technologie serait actuellement sous-exploitée.
Plus de caméras et de l’IA
Dans ce cadre, les autorités et les équipementiers explorent actuellement les possibilités offertes par l’intelligence artificielle qui pourrait analyser plus rapidement et finement les images envoyées par les caméras ANPR. Cette reconnaissance est déjà en cours pour l’utilisation du téléphone portable au volant et elle pourrait donc aussi être étendue aux conducteurs « fantôme ».
Ce dispositif pourrait donc venir compléter efficacement celui mis en place aux bretelles autoroutières, car actuellement, le système de détection reste limité à un tronçon d’éclairage bien précis. Et si le clignotement de l’éclairage ne dissuade pas le conducteur « fantôme », celui-ci risque de poursuivre sa route. Quid en outre en pleine journée, lorsque les signaux envoyés par l’éclairage est peu visible ? À suivre donc en espérant qu’un réseau intelligent puisse réduire ces cas de contresens. La police fédérale recense entre 350 et 400 conducteurs « fantôme » chaque année. Et au cours de la dernière décennie, ceux-ci ont provoqué 122 accidents corporels, soit 12 accidents par an qui provoquent en moyenne 22 blessés et 3 tués chaque année.
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