Il y a quelques mois, les autorités avaient annoncé que de nouvelles caméras – autre que les ANPR – seraient bientôt capables d’identifier les comportements dangereux et interdits. L’idée court en réalité depuis 2020, mais d’ici quelques semaines, le dispositif sera fin prêt à traquer les contrevenants qui n’auront plus aucune chance.
Du point de vue de la sécurité routière – et de la vague répressive qui s’installe progressivement sur notre territoire –, il s’agit d’un véritable changement de paradigme, car les infractions ne pouvaient jusqu’ici être constatées que par des policiers assermentés. Mais ça, c’était avant que l’Institut VIAS ne teste avec succès un nouveau type de caméra intelligente capable de détecter les infractions.
Le téléphone surtout
Bien entendu, ces caméras sont surtout calibrées pour détecter un type bien précis d’infraction : l’usage du téléphone au volant. On sait que le phénomène est en recrudescence, et ce malgré les multiples avertissements des autorités et les 50 morts que ce comportement entraîne chaque année.
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L’an dernier, pas moins de 114.000 automobilistes sont été verbalisés pour l’usage du téléphone portable au volant, et ce alors que le tarif de l’infraction a nettement augmenté depuis mars dernier (174 euros). Et certaines communes vont encore plus loin : dans l’arrondissement de Hal-Vilvorde, la tolérance zéro est de mise et elle mène carrément à un retrait de permis. Cela dit, la détection de l’usage du téléphone portable au volant ne sera pas la seule infraction identifiable par le dispositif. Il y en a 11 autres…
Explosion des amendes en vue ?
VIAS a indiqué avoir mené un projet « test » avec ces caméras dans la région d’Anvers et, selon l’Institut, 1,5 % des conducteurs auraient pu recevoir un PV. S’agissant d’un test, ça n’a pas été le cas. Actuellement, le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), a demandé une deuxième phase de tests, afin de vérifier que toutes les données recueillies peuvent bien être exploitées par la police.
Au total, les caméras intelligentes seraient capables d’identifier pas moins de 12 infractions verbalisables : téléphone au volant, mais aussi l’emprunt d’un sens unique, le dépassement d’une hauteur maximale autorisée, le franchissement d’une ligne blanche, les véhicules qui s’engagent dans des carrefours déjà encombrés et bloquent l’endroit, les véhicules qui empruntent des bandes de circulation pourtant indiquées comme fermées par une croix rouge au-dessus de la route ou encore es automobilistes qui ne respectent pas les panneaux interdisant de tourner à droite ou de faire demi-tour.
Mise en fonction dès 2023
Selon le cabinet du ministre, le marché vient d’être attribué et la deuxième salve de tests débutera dès janvier 2023 dans cinq zones de police locale, deux en Wallonie, deux en Flandre et une à Bruxelles. VIAS se félicite de cette mise en fonction, car lors des tests, les statistiques ont montré qu’un conducteur sur sept avait mis son smartphone sur ses genoux pour pouvoir l’utiliser. Il est surprenant de constater à quel point ces caméras sont indiscrètes…
En pratique, pour l’usage du téléphone portable, quatre photos sont prises : la première de la plaque, la seconde de l’environnement en général, la troisième de l’habitacle et la quatrième du conducteur. C’est ensuite à l’examen des clichés qu’un policier se prononcera sur la verbalisation ou non. Le dispositif est donc censé rester basé sur l’analyse humaine. On espère que cette règle sera suivie, car on a des doutes, par exemple pour les amendes infligées par les scan-cars.
Ces caméras de contrôle seront mobiles et elles pourront intervenir par exemple depuis un pont. Les autorités indiquent que ce sont d’abord les autoroutes qui seront concernées par ces caméras, car la vitesse y est plus élevée et que la tentation est plus grande que les automobilistes consultent leur téléphone. Si le fait de téléphoner au volant a diminué ces dernières années (40% au lieu de 60% grâce au Bluetooth qui s’est généralisé), aujourd’hui, 60% des personnes verbalisées le sont parce qu’elles envoient des messages (ou les lisent) en conduisant.
Il semble que les campagnes de sensibilisation ne soient pas suffisantes. D’où, selon les autorités, le déploiement de nouveaux moyens de répression. Un de plus serait-on tenté de dire. À ce rythme, on se demande d’ailleurs si la première source de revenu de l’État ne sera pas bientôt les amendes…
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