L’Europe s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de sécurité routière : zéro tué sur les routes du vieux continent dès 2050. Cela dit, il apparaît aujourd’hui que cette perspective n’est pas très réaliste. En effet, la Cour des comptes européenne vient de dénoncer le retard de l’Europe en la matière autant que ses carences : l’argent n’est pas dépensé là où il le faudrait tandis que les chiffres montrent de la trajectoire d’évolution est deux fois moins efficiente qu’espéré.
Cela dit, du côté des technologies et des systèmes de sécurité dans les voitures, le feuille de route a été fixée depuis longtemps. Et dès le 7 juillet 2024, un nouvel accessoire fera son entrée : une caméra de surveillance du conducteur censée détecter les moments d’inattention ou de somnolence. L’objectif est évidemment de « réveiller » les conducteurs derrière le volant, sachant que l’inattention constitue l’une des causes principales d’accidents en général et d’accidents mortels en particulier.
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Une aide en plus
Cette échéance du 7 juillet 2024 concerne tous les véhicules nouvellement homologués, c’est-à-dire les nouveaux modèles qui arriveront sur le marché. Ceux qui sont déjà commercialisés ne doivent pas encore modifier leur équipement de bord, cette échéance était fixée pour ces voitures en juillet 2026.
Cette mesure est intégrée au cadre règlementaire nommé GSR2 (pour General Safety Regulation 2). La directive prévoit que le conducteur qui quitte la route des yeux plus de 6 secondes entre 20 et 50 km/h soit averti. Au-delà des 50 km/h, la durée tombe à 3,5 s. Concrètement, ces dispositifs examinent surtout le visage et le « mesurent » à différents points : la position de la tête, son orientation, mais surtout les yeux comme le taux de fermeture des paupières ou le clignement des yeux.
L’automobile va payer
Naturellement, cet équipement ne sera pas gratuit. Car c’est la technologie infrarouge qui sera probablement privilégiée par les constructeurs étant donné qu’elle est la plus efficace. Et elle a clairement un coût. Il n’y a pas encore d’estimation du surcoût à l’heure actuelle. Mais, comme toujours, le prix sera répercuté sur la facture du client. Le prix pourrait être d’autant plus élevé que les constructeurs seront probablement tentés d’y adjoindre un dispositif qui pilote une ambiance musicale (volume sonore) ou la luminosité des écrans, estime l’équipementier français Forvia.
La somnolence reste problématique, car elle multiplie par 3 ou 4 les risques d’accident. Reste que si ce nouvel équipement permetra probablement de sauver des vies, il énervera aussi nombre d’automobilistes. Car ces détecteurs sont en fait très intrusifs, ce qui transforme la voiture en boîte à alertes. Chez certaines marques qui le proposent déjà, on ne peut même plus tourner la tête pour regarder si une voiture approche que le système sonne dans tous les sens. Le mieux est parfois l’ennemi du bien…
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