En réponse à une prolifération des SUV, appelés aux Pays-Bas « asobak », La Haye étudie l’instauration d’une nouvelle taxation liée à la taille des voitures. Selon Arjen Kapteijns, Conseiller à la ville, ces véhicules encombrants représentent une véritable problématique : « ce sont des voitures qui occupent un espace démesuré dans une ville où chaque centimètre est précieux. » En effet, selon les données de l’organisme national RDW, plus de 730 voitures à La Haye dépassent les 5,5 m, rendant les emplacements traditionnels inutilisables.
La mesure envisagée aux Pays-Bas est toutefois différente de celle de Paris où les voitures qui dépassent un certain poids (1,6 tonne) sont surtaxées au stationnement. À La Haye, la taxation ne serait pas simplement calculée en fonction du poids, mais également de la taille du véhicule. En scannant la plaque d’immatriculation, les autorités pourraient en effet obtenir instantanément les dimensions du véhicule et ajuster le tarif de stationnement.
Équitable ?
Cependant, cette initiative n’est pas sans poser des questions, à la fois techniques et législatives. Les critères exacts qui détermineront quels véhicules seront visés par cette taxe restent dès lors à affiner. D’autant plus que certaines exceptions devront être envisagées pour les utilitaires ou les camionnettes de livraison qui sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises.
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Amsterdam avait déjà envisagé une mesure similaire basée sur le poids des véhicules. Mais la ville avait finalement renoncé à l’idée en raison de la législation nationale néerlandaise. Mais les autorités de La Haye espèrent toutefois contourner cet obstacle en basant sa taxation sur d’autres paramètres que le poids, comme la longueur ou la hauteur des voitures. Il ne s’agit actuellement encore que d’un projet qui nécessitera encore du travail pour être intégré dans la réglementation existante. Néanmoins, la pression exercée sur le gouvernement par la ville pourrait accélérer les discussions et aboutir à des changements de législation qui rendront la chose possible. Car, ce type d’initiative sert aussi les affaires du gouvernement qui est tenu à des objectifs CO2 au niveau européen. Forcément, la réduction du nombre de SUV contribuera à les atteindre.
Paris et d’autres villes européennes
Pour rappel, La Haye s’inspire partiellement des mesures qui entre actuellement en vigueur à Paris, où la maire Anne Hidalgo entend freiner ce qu’elle qualifie d’ « obésité automobile ». Dans la capitale française, les tarifs de stationnement ont été ajustés en fonction du type de véhicule. Les SUV non électriques doivent désormais payer jusqu’à 18 euros par heure dans certains quartiers, une augmentation considérable destinée à dissuader les conducteurs de ces véhicules de venir en ville. Pour un stationnement de six heures, les propriétaires de grosses voitures peuvent même débourser jusqu’à 225 euros.
Avant d’instaurer cette mesure, Paris a procédé à une consultation citoyenne qui a vu 54% des votants approuver l’augmentation des tarifs de stationnement. Ce qui n’est pas étonnant, car les Parisiens qui utilisent des SUV ne sont pas concernés, la surtaxe ne s’appliquant qu’aux véhicules visiteurs.
Une tendance qui se généralise
En Allemagne, la ville de Koblenz a déjà introduit une mesure similaire avec des tarifs de stationnement qui varient selon la taille du véhicule, mais à la différence que cette taxe s’applique aussi aux habitants de la ville. La base annuelle s’élève à 23,40 euros à laquelle s’ajoute un montant supplémentaire en fonction des dimensions du véhicule.
En Belgique, des villes comme Bruxelles et Gand s’interrogent aussi sur la manière de limiter la circulation des SUV. Mais ça, c’était avec le précédent gouvernement (Ecolo/Groen à Bruxelles notamment) et il faudra voir comment les nouveaux élus envisagent les choses. Dans certains quartiers de Gand, l’hostilité envers les SUV a même pris une forme plus radicale : les pneus de ces véhicules y sont régulièrement crevés.
Il n’empêche que le projet de La Haye pourrait bien faire école. Dans un contexte où les villes cherchent à réduire leur empreinte écologique et à optimiser l’espace disponible, la limitation de la circulation des SUV est perçue comme une solution presque incontournable et il est probable que dans les années à venir, on assiste à une généralisation de ces mesures à travers toute l’Europe. Mais pour éviter que chaque ville travaille dans son coin et que les règles soient trop variables, ne faudrait-il pas une législation commune ?
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