Les SUV sont dans le collimateur des autorités. Au départ, on les trouvait plus sécurisants avec leur position de conduite plus haute qui favorisait la visibilité. Mais cette époque est déjà bien loin et aujourd’hui, ces carrosseries sont vues comme trop encombrantes, trop lourdes, trop polluantes et trop dangereuses pour les usagers faibles.
C’est dans ce cadre que la Ville de Paris et sa mairesse, Anne Hidalgo (Parti socialiste), a soumis aux habitants un référendum pour savoir qu’ils étaient favorables à des tarifs de stationnement dissociés pour les SUV. Ces derniers devraient payer plus cher en raison sous prétexte de leur empreinte environnementale. Et pas qu’un peu : au lieu de 6 euros pour la première heure de stationnement dans les arrondissements centraux (soit du 1er au 11e arrondissement), les possesseurs de SUV qui ne résident pas à Paris paieront 18 euros. Et au sein du 12e et jusqu’au 20e arrondissement, le tarif sera de 12 euros au lieu de 4 euros aujourd’hui. Ainsi, pour un total de 6 heures de stationnement – la durée maximale pour un visiteur –, l’automobiliste concerné paierait entre 150 et 225 euros en fonction de l’arrondissement arpenté. Et pour les amendes ? Très simple : ce sera le plein tarif de stationnement.
Et les 6% de Parisiens qui ont été voter l’ont fait à 55% en faveur de cette mesure qui ne s’appliquera qu’aux non-Parisiens. Car les Parisiens qui roulent en SUV jouent à domicile et sont exemptés de cette surtaxe. Inévitable politique, sauf si Anne Hidalgo voulait déclencher une nouvelle révolution.
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Quels véhicules ?
On aurait tort de croire que les SUV sont les seuls véhicules concernés par cette mesure. En effet, les autorités visent en réalité toutes les voitures lourdes en ce compris les berlines, les breaks ou les monospaces (même si c’est plus rare) encombrants et polluants. Concrètement, tous les véhicules thermiques de plus de 1,6 tonne sont concernés de même que les véhicules électriques de plus de 2 tonnes qui mesurent plus de 1,80 mètre de large. Cela signifie donc qu’un Audi Q2, un C3 Aircross ou un Renault Captur ne seront pas concernés. Certains Volkswagen Tiguan devraient aussi échapper à la mesure, dépendant de leur motorisation. Par contre, les utilisateurs de X3 ou X5 payeront plein pot, tout comme un Peugeot 508 Hybrid ou une Skoda Superb hybride rechargeable qui dépasse très légèrement les 1,6 tonne. Équitable ? Pas vraiment.
Des exemptions
Il faut toutefois souligner qu’il y aura des exonérations. C’est le cas pour les familles nombreuses, les artisans et les professionnels en camionnettes de plus de 3,5 tonnes, mais à condition d’avoir enregistré le véhicule comme véhicule professionnel. De même, tous les véhicules d’urgence sont aussi exemptés. Logique. Il faut toutefois noter que pendant la nuit ainsi que le dimanche, la gratuité du stationnement est maintenue pour tous les véhicules.
L’entrée en vigueur de la mesure est prévue au 1er septembre 2024. Reste à voir dans quelle mesure cette disposition affectera le secteur du tourisme parisien. En effet, rien qu’en 2022, plus de 1,2 million de touristes belges ont visité la Ville Lumière, soit près d’un Belge sur dix. Il y aura certainement matière à réflexion, d’autant que les tarifs des péages ont aussi augmenté de +2,7% cette année en attendant une hausse de +6% en 2025 ont déjà annoncé les sociétés d’autoroutes. Et vous, encore envie d’y aller ? Et dire que Bruxelles commence à y penser…
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