Acheter une voiture d’occasion a été un acte plus fréquent ces derniers mois alors que les constructeurs rencontraient des difficultés à livrer des voitures neuves. Le marché de la seconde main a de ce fait explosé en 2020 et 2021, mais il est retombé récemment avec la stabilisation et la reprise de la production de voitures neuves.
Selon une étude de CarVertical, une plate-forme spécialisée dans la certification et la traçabilité de voitures d’occasion, les fraudes au compteur kilométrique restent malheureusement trop nombreuses. La Belgique a toutefois pris des mesures pour limiter ce type de fraude. Depuis 2006 en effet, le Car-Pass permet de tracer l’origine d’une automobile, les opérations menées sur celle-ci ainsi que son kilométrage réel.
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Bien entendu, le risque zéro n’existe pas et en 2021, on avait épinglé quelques 1.578 cas de fraude au compteur et dont la place de numéro un revenait à un Renault Kangoo dont le compteur était passé de 643.976 km à 157.736 km. Cela dit, chez nous le nombre de fraudes reste relativement contenu grâce au Car-Pass, car il faut se souvenir que le marché de l’occasion voit s’échanger près de 700.000 voitures par an.
Attention aux voitures étrangères
Soyons clairs : le risque de tomber sur un exemplaire trafiqué est essentiellement le fait des voitures en provenance de l’étranger. Si le Car-Pass est obligatoire en Belgique, seulement 48,5% des voitures d’occasion importées disposent d’un Car-Pass. Ce qui reste trop peu.
Spécialisé dans la traçabilité des voitures sur base de leur numéro de châssis, CarVertical a analysé au cours des 12 derniers mois, l’historique de plus de 1,1 million de véhicules échangés au sein de 24 pays, dont les États-Unis, mais aussi une grande partie des pays européens. Il en ressort que le modèle le plus trafiqué est l’Audi A8 avec 30,6% d’exemplaires falsifiés, soit un modèle sur trois.
Selon CarVertical, 6 des 10 voitures les plus trafiquées sur le marché de l’occasion seraient « des véhicules allemands coûteux ». Cela vaut donc pour l’A8, mais aussi l’A7, la BMW X5, la BMW Série 7 ou encore le Volkswagen Touareg. Et c’est logique : plus chers à l’achat, ces véhicules représentent aussi un potentiel profit élevé pour le revendeur.
Mais les voitures allemandes ne sont pas les seules victimes des commerçants peu scrupuleux. On trouve également la Ford Mustang avec un taux de 25,7% de falsification, la Ford Fusion (plus vendue chez nous) avec 22% de tromperie, la Volvo XC70 (21,1%) ou encore l’Opel Insignia (19,5% de falsification).
Les voitures électriques aussi concernées
Bien que plus récents sur le marché, les voitures hybrides et électriques ne sont pas épargnées par les cas de fraude. Ainsi, CarVertical relève que 27% des VW Jetta hybrides (modèle typiquement américain) sont trafiquées contre 24,1% des versions Diesel et 22,4% pour les modèles essence. Pourquoi ? Car les voitures hybrides sont fortement recherchées aujourd’hui tandis qu’elles coûtent aussi plus cher à l’achat.
Or, prévient CarVertical « l’achat d’une voiture électrique de seconde main avec un kilométrage falsifié peut entraîner des factures de réparation lourdes, car cela peut impliquer la dégradation d’éléments coûteux comme la batterie par exemple ». Dans ce cas de figure, connaître le kilométrage exact est absolument nécessaire.
On ne s’en doute pas, mais les pertes financières engendrées par les fraudes au compteur kilométriques sont abyssales, car une voiture trafiquée voit forcément sa valeur baisser. Le Service de recherche du Parlement européen estime d’ailleurs les pertes liées à ce type de fraude à 8,77 milliards d’euros par an.
*Sources tableaux : Car Pass & CarVertical
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