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Alcool au volant : suppression du délai des 15 minutes pour souffler

Les règles pour les contrôles d’alcoolémie changent. En effet, l’usage de nouveaux appareils ne permettra plus aux automobilistes de bénéficier d’un délai de 15 minutes avant de souffler dans l’éthylotest.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 31 août 2023 | Temps de lecture : 5 min

La conduite sous l’influence de l’alcool reste un fléau en Belgique. Quotidiennement, ce sont 12 accidents qui se produisent en raison d’une trop grande consommation d’alcool, soit un sinistre toutes les deux heures. Et c’est sans compter les conducteurs qui sont identifiés comme positifs sans avoir eu de sinistre. On en dénombre 128 en moyenne chaque jour sur les routes de notre pays.

Le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), considère que des mesures doivent être prises pour lutter contre ce phénomène qui ne baisse pas. Et il n’est pas le seul, le ministre de la Justice a lui aussi déjà proposé plusieurs programmes pour renforcer la répression, notamment à l’encontre des récidivistes.

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Pour ce qui concerne les contrôles d’alcoolémie, l’automobiliste qui était invité à souffler dans l’éthylotest disposait jusqu’ici d’un délai de 15 minutes. Celui-ci avait été instauré pour les conducteurs qui venaient de boire afin que les vapeurs d’alcool se dissipent au niveau de la bouche et que la mesure ne soit pas faussée. On apprend aujourd’hui que ce délai est supprimé.

La fin du délai des 15 minutes

On aurait toutefois tort de croire que cette suppression découle d’une volonté de verbaliser davantage. En réalité, ce changement dans la procédure de mesure découle de l’arrivée d’une nouvelle génération d’appareils dont l’algorithme prend en considération ce phénomène. Il n’est dès lors plus nécessaire d’attendre pour un résultat qui sera d’office fiable. La situation sera aussi plus confortable pour les agents qui ne devront plus garder un œil sur les automobilistes qui patientent.

alcool-control

La nouvelle génération d’appareil apporte une autre modification : il faut désormais souffler beaucoup moins fort dans l’éthylotest pour obtenir le résultat. Il est clair que (presque) tous ceux qui ont un jour soufflé ont du s’y reprendre à plusieurs reprises tandis que cela posait aussi problème pour les conducteurs souffrant de déficiences pulmonaires. Ainsi, le volume d’air à expirer passe de 1,9 à 1,2 litre.

Plus de contrôles

Si ces deux modifications ne semblent pas d’importance, elles permettront aux forces de l’ordre de procéder à davantage de contrôles puisque ceux-ci seront plus rapides et plus fiables. Reste que ces modifications doivent encore être coulées dans un arrêté qui sera alors présenté à l’approbation des 3 Régions. Et, en théorie, aucune de celles-ci ne devrait s’y opposer. Le déploiement des appareils devrait donc en principe être effectif dès la fin de l’année 2023.

Rappelons que conduire sous influence de l’alcool expose à des sanctions plus dures depuis le 1er juin 2023. En effet, le seuil de tolérance qui ouvre le droit des autorités à un retrait de permis immédiat a été abaissé de 1,5 g à 1,2 g/litre de sang. Interrogé par Sud Presse, VIAS a salué la suppression de cette mesure des 15 minutes qui ne servait à rien, car les effets de l’alcool dans la bouche ne dureraient en réalité que quelques secondes. Il était donc inutile et les automobilistes étaient poussés à abuser de cette règle.

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