ESSAI RÉTRO Volkswagen Coccinelle 1949 : les débuts d’une légende

En 1948, la firme belge D’Ieteren début l’importation de Volkswagen dans notre pays. Unique modèle de la marque à cette époque, cette que l’on surnommait « Coccinelle » allait très rapidement connaître un succès phénoménal.

Publié le 23 avril 2023
Temps de lecture : 5 min

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ESSAI RÉTRO Volkswagen Coccinelle 1949 : les débuts d’une légende

Malgré ses 74 ans, la Volkswagen Coccinelle « Split Windows » de la D’Ieteren Gallery, la collection de l’importateur VW en Belgique, est toujours bien fringante. Ce très rare exemplaire de 1949 a été restauré il y a bien longtemps et affiche une patine sublime.

Il s’agit surtout du modèle le plus pur, le plus original puisqu’il date du lancement de Volkwagen en 1945, alors sous tutelle de l’armée britannique. Développée dans l’urgence sur la base de KDF Wagen, voiture du peuple voulue par Hitler, l’allemande ne s’embarrasse pas de fioritures : seuls les pare-chocs, les poignées et les enjoliveurs sont en chrome.

Pour le reste, on a droit à de la tôle peinte et à une ligne simple et fluide, toute en rondeurs. Suivant les canons esthétiques de l’époque, la VW n’a pas une lunette arrière, mais bien deux demi-lunes qui ne favorisent ni l’entrée de la lumière dans l’habitacle, ni les marche arrière !

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Très étroit, l’habitacle est néanmoins capable d’accueillir 2 adultes à l’avant et 2 enfants à l’arrière, le place aux jambes y étant très limitée.

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L’atmosphère y est très art déco avec un recouvrement des sièges et des panneaux de portes en tissu ligné, quelques commandes en bakelite à la forme « streamline » et un unique compteur de vitesse placé presque au centre de la planche de bord en tôle emboutie.

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Pour le rangement, il faut compter sur le coffre à bagages situé derrière la banquette arrière mais sans accès à l’extérieur, sur les deux boîtes à gants sans portes ou sur le petit coffre avant qui renferme également le réservoir.

Pour faire le plein, il convient d’ouvrir le capot avant et de ne pas perdre une seule goutte d’essence, sous peine de « parfumer » les objets qui s’y trouvent et l’habitacle par la même occasion !

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L’éloge de la simplicité

Ce qui a fait le succès presque immédiat de la Volkswagen, c’est son extrême simplicité qui la rendait fiable et très facilement réparable soi-même.

Situé à l’arrière, le moteur est un 4 cylindres à plat refroidi par air, d’une cylindrée de 1.113 cc, développant 25 malheureux chevaux ! Celui-ci est associé à une boîte de vitesses à 4 rapports non synchronisés.

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Imaginée par Ferdinand Porsche, la Coccinelle est un mélange d’idée novatrices pour l’époque comme les quatre roues indépendantes et de recettes plus anciennes (pour diminuer les coûts de production sans doute) comme les freins à tambours commandés par câbles.

Pour démarrer l’engin qui fonctionne en 6V, il faut tourner une petite clé placée dans le bas du compteur, puis appuyer sur un gros bouton trônant sur la planche de bord.

Très vite, le petit quatre cylindres s’ébroue joyeusement, avec une sonorité reconnaissable entre toutes ! Décalé sur la droite à cause du passage de roue proéminent, le pédalier articulé au plancher est plutôt serré et mieux vaut ne passer chausser du 46, sous peine d’écraser deux pédales à la fois.

L’accélérateur est en plus plutôt bizarre, puisqu’il consiste en une simple roulette métallique montée sur une tige métallique.

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Pas facile à conduire

Le plus défi auquel on doit faire face pour conduire cette Coccinelle est le maniement de son levier de vitesses.

Pour ne pas faire craquer la boîte, il faut le manipuler en prenant soin de bien décomposer les mouvements, ce qui n’est pas toujours facile car le « H » de sa commande est assez flou, tout en veillant à ne pas perdre trop de temps pendant la manœuvre.

En effet, même si la voiture ne pèse que 725 kg, la très faible puissance de son moteur combinée à un étagement très moyen, fait que le moteur se retrouve facilement à la peine.

Cependant, passer une vitesse supérieure est l’exercice le plus facile de cette Volkswagen car sa boîte de vitesses non-synchronisée requiert un double-débrayage pour rétrograder.

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Mieux vaut anticiper car si vous n’avez pas le temps de vous plier à cet exercice, les freins à la puissance très relative ne vous aideront qu’à décélérer tout au plus.

Cependant, on s’habitue à cette mécanique d’une autre époque au fil des kilomètres et la conduite gagne rapidement en fluidité. Un autre détail cocasse de cette voiture sont ses sémaphores électriques, ancêtres des clignotants.

En pratique, il faut tourner un bouton placé sur la planche de bord qui commande une flèche lumineuse qui sort de la carrosserie, du côté où vous souhaitez vous diriger.

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Cachées de part et d’autre de la voiture dans les montants de la carrosserie, ces dispositifs aiguisent particulièrement la curiosité des automobilistes d’aujourd’hui qui n’imaginent pas que cette frêle et antique Coccinelle fait partie des quelques modèles populaires de l’après-guerre qui ont démocratisé l’automobile.

Devenue iconique, la Volkswagen a connu une énorme carrière qui s’est achevée en 2003 avec plus de 21.500.000 exemplaires produits. Un exploit unique en son genre qui prouve que cette voiture répondait parfaitement à un véritable besoin de mobilité.

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Par Maxime Hérion Journaliste

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