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Skoda Favorit Eltra 151L : Nul n’est prophète…

Si l’Enyaq marque le début de la nouvelle offensive électrique de Skoda, ce n’est pourtant pas la première fois qu’une Skoda carbure aux électrons. Retour en 1992, avec la Favorit Eltra 151L…

Nicolas Morlet Nicolas Morlet | Publié le 1 août 2020 | Temps de lecture : 6 min

De nombreux constructeurs se sont lancés dans des projets balbutiants d’électrification de leurs citadines dans les années 90. La plupart sont rapidement tombés à l’eau à une époque où le réchauffement climatique n’était qu’une sombre notion de quelques illuminés et que le pot catalytique allait de toute façon purifier l’air des grandes villes ! Si le destin de cette Skoda fut aussi funeste que celui de ses contemporaines, son histoire est toutefois un peu différente.

Initiative privée

La Skoda Favorit Eltra 151L n’est en effet pas née dans les ateliers de Skoda proprement dits. Elle est l’œuvre de la société Eltra appartenant la filiale Skoda de Pilsen. L’entreprise s’est fait connaitre en présentant en 1990 un concept de Skoda électrique sur base de Favorit raccourcie, judicieusement baptisée Shortcut. Séduit, un commerçant suisse en commandera une version de série, qui sera terminée l’année suivante en reprenant cette fois la robe de la Favorit à l’identique. L’Eltra 151L est née ! Et les modifications sont étonnantes. La charge de la voiture se fait via une trappe située à l’avant derrière la calandre, où le câble de charge profite d’un espace de rangement dédié, une solution « Simply Clever » chère à Skoda avant l’heure puisque nombre de voitures électriques modernes ne disposent toujours pas de ce « raffinement » ! Toutefois, la trappe à essence de la Favorit 1.3 donneuse est préservée : le chauffage est en effet confié à un petit moteur thermique pour éviter de grever l’autonomie de la batterie.

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Boite manuelle !

Plus que le bond dans les années 80 qu’il implique, l’habitacle étonne par la présence d’un levier de boite… manuelle. A notre grand étonnement, les concepteurs ont effectivement conservé la boîte d’origine à quatre rapports sur cette version électrique. Toutefois, sans indication de régime moteur, ni visuellement ni auditivement, difficile de trouver le moment idéal pour passer les rapports ; ce que je fais donc lorsque le moteur fait mine de s’étouffer, tout électrique soit-il ! C’est une sensation assez étrange, d’autant que du haut de ses 15,5 kW (21 chevaux !) les accélérations sont nettes (merci au couple instantané) mais d’une longueur sans fin. Surtout compte tenu du poids de l’auto, qui se fait ressentir lors des manœuvres sur la direction non-assistée. Mais comme sur un véhicule thermique, cette lourdeur disparait au fur et à mesure que la vitesse augmente, jusqu’à atteindre les 80 km/h, maximum permis par le moteur. La capacité de la batterie, positionnée à plat au fond du coffre, est inconnue mais un afficheur à cristaux liquides permet d’en surveiller le niveau de charge depuis l’habitacle. L’autonomie était annoncée à 80 km, valeur honorable compte-tenu de la compacité de la pile.

Succès d’estime…

La voiture étant aboutie, Eltra tentera de lui trouver d’autres clients. Pour mettre toutes les chances de son côté, une version utilitaire est également créée sur base de la Skoda Pick-up 1.3. Et les modèles rencontreront leur petit succès, notamment en Suisse, qui avalera la plupart de la production. En épublique tchèque en revanche, la sauce ne prend pas vraiment, mais Eltra parviendra toutefois à en écouler quelques modèles auprès du service des postes pour leurs livraisons de colis en centre-ville. N’est-ce pas pour la même raison que les utilitaires électriques d’aujourd’hui vantent leurs mérites !?

… et fin précipitée

Combien d’exemplaires ont réellement été construits ? Difficile à dire, les sources varient de 200 unités dont quelques pick-up à « 10 exemplaires par jour » entre 1992 et 1993. La production sera en effet de courte durée. En 1993, Skoda est en plein bouleversement. Le constructeur vient d’être racheté par l’Allemand Volkswagen, qui ne s’intéresse guère aux travaux d’Eltra alors que lui-même propose un produit similaire avec la Golf CityStromer. L’arrivée de la Felicia sonnera donc le glas de la Favorit électrique. Eltra se trouvera alors un nouveau partenaire avec Tatra, pour la construction d’une fourgonnette électrique qui sera produite jusqu’en 1997.

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