YOUNGTIMER BMW Z1 : Retour vers le Zukunft

La BMW Z1 est une des voitures les plus iconiques des années 80 grâce à des solutions techniques singulières. Nous n’avons pas résisté à la tentation de l’essayer à l’occasion du trentième anniversaire de sa mise en production !

Publié le 31 mars 2020
Temps de lecture : 5 min

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YOUNGTIMER BMW Z1 : Retour vers le Zukunft

Nous aurions bien voulu nous transformer en petite souris pour assister à la réunion d’approbation du projet Z1 en 1988 : qu’est-ce qui a bien pu motiver les décideurs de BMW à valider une voiture aussi singulière et frivole, à cent lieues de ce que faisais le constructeur à cette époque ? Présentée pour la première fois au public en 1986, la Z1 est le premier travail de BMW Technik, petit département confié à une centaine de personnes dont le but était de lancer de nouvelles tendances. Il faut avouer que la surprise était grande car la maison munichoise n’avait plus commercialisé de roadster depuis la sublime 507 construite à seulement 254 exemplaires entre 1955 et 1959.

Si cette dernière était toute en rondeurs, la Z1 s’inscrivait quant à elle parfaitement dans les années 80 avec une ligne anguleuse taillée à la serpe. BMW Technik avait carte blanche pour créer quelque chose de futuriste et d’original (après tout, la voiture s’appelle Z pour « Zukunft », « futur » dans la langue de Molière). Après avoir envisagé plusieurs architectures, la décision de placer le moteur en position centrale derrière le train avant a été prise par les décideurs de la marque.

Délire d’ingénieurs

Décidemment en forme, l’équipe à la tête du projet Z1 décida de s’inspirer des roadsters de la première partie du XXe siècle, qui disposaient de portes en toile amovibles. Cependant, l’idée fut vite rejetée par manque de confort. C’est là que quelqu’un proposa de concevoir des portes escamotables. Bingo, c’était une idée géniale et inédite !

Du coup, il fut décidé que les panneaux de carrosseries seraient réalisés en plastique (par General Electric Plastics aux USA) et reposeraient sur un châssis monocoque en acier galvanisé construit chez Baur (vous savez, l’entreprise qui réalisait des Série 3 cabrios avant que BMW ne le fasse). Pour parachever le tout, la Z1 allait être dotée de protections sous caisse lui conférant un CX très intéressant.

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Par contre, la mécanique allait être quelque peu délaissée puisque le constructeur bavarois allait se contenter d’utiliser le moteur et la boîte de vitesses de la BMW E30 325i sans leur apporter de modifications particulières. Le six cylindres en ligne de 2,5 litres ne développait que 170 chevaux à 5.800 tr/min, ce qui peut faire sourire aujourd’hui !

Fragile

Acheter une BMW Z1 aujourd’hui relève de la profession de foi. Produite à seulement 8.000 exemplaires entre 1988 et 1991, la bête est rare et très recherchée. Cette convoitise se ressent dans les prix puisqu’il faut compter de 40.000 à 70.000 euros pour s’offrir un exemplaire en bon état, ce qui est primordial car de nombreuses pièces ne sont plus disponibles chez BMW. Le plus gros problème est la fragilité de l’engin, dont les portes nécessitent par exemple une main d’œuvre qualifiée pour en effectuer les réglages et le remplacement de courroies d’entraînement tous les 7 ans. Les panneaux de carrosserie vieillissent mal avec les rayons du soleil et se fendent à la longue. Très peu utilisables au quotidien à cause de leurs portes peu pratiques et de leur quasi-absence de coffre, les Z1 ont généralement peu de km car elles ont toujours servi de second véhicule de loisirs.

Let the sunshine in !

La Z1 de Benoît a été immatriculée pour la première fois en mars 1991. Vendue neuve en Belgique, elle est équipée de sièges en cuir au curieux revêtement façon « treillis militaire ». Passionné de voitures anciennes, notre homme a acheté sa BMW en 2012 avec seulement un peu plus de 33.000 km au compteur. Par chance, il fait un temps absolument magnifique le jour de notre essai.

Une simple pression sur le bouton-serrure placé à droite de la porte suffit pour la faire glisser dans le flanc de la voiture. La suite de la manœuvre est moins évidente puisqu’il faut enjamber la caisse, jeter la jambe droite en-dessous du volant, puis se laisser glisser tout en embarquant à bord la jambe gauche. Mais lorsqu’on y est installé, on est plutôt bien dans cette Z1. L’habitacle ne perturbera pas les habitués de la marque, qui y retrouveront bon nombre d’éléments déjà vu dans d’autres modèles de la même époque.

Très souple et musical, le « 6 en ligne » qui anime cette Z1 n’en fait pas un boulet de canon, loin de là. La faute à une boîte de vitesses à l’étagement beaucoup trop long. Du coup, les accélérations sont très douces, beaucoup plus que prévu. Qu’à cela ne tienne, la voiture est donc taillée pour le « cruising » et pas l’attaque. Dans ces conditions, elle est aidée par son couple, qui en fait une voiture taillée pour la balade. Pourtant, son châssis rigide aurait encaissé beaucoup plus de puissance. Alpina a d’ailleurs développé à l’époque une version 200ch produite à seulement 66 exemplaires.

Première incursion maladroite dans l’univers des roadsters pour BMW, la Z1 a servi d’amorce aux Z3 et Z4, bien moins complexes, qui ont connu le succès. Pas un coup dans l’eau, loin de là…

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Par Maxime Hérion Journaliste

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