Le prix du méthane amplifie le risque de pénurie d’AdBlue

Le conflit en Ukraine pourrait bien provoquer une pénurie d’AdBlue, ce liquide nécessaire à la dépollution des moteurs Diesel depuis 2016. 

Publié le 14 septembre 2022
Temps de lecture : 3 min

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Le prix du méthane amplifie le risque de pénurie d’AdBlue

On vous en parlait en février dernier : la guerre en Ukraine risque fort de provoquer une pénurie d’AdBlue, ce liquide désormais devenu essentiel à la dépollution de nos moteurs Diesel (véhicules particuliers comme camions). Pour rappel, l‘AdBlue est un additif composé à 32,5% d’urée et à 67,5% d’eau déminéralisée et destiné à réduire les émissions d’oxyde d’azote (NOx) responsables des pluies acides ou encore des problèmes respiratoires. Concrètement, cette solution est injectée dans un catalyseur spécifique qui assainit à 90% des NOx et donc les rejets polluants dans l’atmosphère.

Bien entendu, il faut faire régulièrement le plein d’AdBlue. Selon le modèle et son réservoir, cela varie entre 15.000 à 20.000 km. Un simple passage en station-service suffit. Facile ! Sauf que, depuis la guerre en Ukraine, l’AdBlue pourrait bien nous manquer. Et rapidement. En février dernier, Gocar posait déjà la question.

Et aujourd’hui, l’inquiétude grandit. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’ammoniac nécessaire à la fabrication d’urée est produit à base de méthane dont les prix ont explosé ces dernières semaines. Résultat : une augmentation des prix et un risque de pénurie qui avait pu être évité grâce à la reprise post-covid en Asie, une région du monde qui avait alors pu compenser la réduction de production ukrainienne.

Une production à l’arrêt

Oui, mais voilà, avec la hausse des coûts de l’énergie en général et du méthane en particulier, plusieurs producteurs européens ont décidé de stopper purement et simplement leur production d’ammoniac. Et ça, c’est un paramètre totalement nouveau qui n’avait jamais été observé, pas même lors de la crise de 2008. Le plus grand producteur allemand, SKW Piesteritz, qui produit 40% de l’AdBlue vendu en Allemagne a ainsi interrompu sa production.

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Cette situation inédite va considérablement compliquer la situation et expose à de vrais risques de pénuries. Car il ne faut pas oublier que la consommation d’AdBlue est élevée étant donné que 90% des camions en utilisent aussi et que le transport routier est en constante augmentation. Or, lorsqu’il n’y a plus d’AdBlue dans une voiture, celle-ci refuse de démarrer pour obliger le propriétaire à faire le plein.

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Que faire ? Il est possible de remplacer l’AdBlue par de l’eau pour tromper le dispositif de sécurité, mais ce n’est clairement pas une solution, car l’eau va accélérer rapidement la corrosion de la ligne d’échappement.

Dans la mesure du possible, la solution viendrait probablement plutôt d’un stockage de quelques bidons lorsque cela est possible. Loin de nous l’idée d’encourager des ruées sur certains produits (comme pour le papier w.c. lors du premier confinement), mais la situation semble tellement critique qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Un moteur Diesel consomme de 1 à 2 litres d’AdBlue pour 1.000 km. Un ou deux bidons de 20 litres devraient suffire à parer à toute éventualité pour les mois qui viennent.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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