Il y a quelques mois, l’Union européenne a ouvert une enquête visant à étudier la possibilité que le gouvernement chinois subsidie largement ses constructeurs automobiles afin de réduire leurs coûts de production et que ceux-ci puissent au final proposer des modèles plus compétitifs sur le marché. Au terme de cette enquête et de ses résultats, l’Union compte prendre des mesures, notamment celle d’augmenter les taxes à l’importation sur les voitures chinoises.
Les premiers résultats sont tombés il y a peu et les conclusions sont défavorables aux constructeurs chinois puisque les enquêteurs disposent manifestement d’éléments qui démontrent des transferts de fonds depuis le gouvernement chinois vers ses industriels et notamment vers le géant BYD qui aurait bénéficié de plusieurs milliards d’euros de soutien.
Des critiques
Jusqu’ici, la Chine était restée silencieuse face à cette enquête, mais les informations communiquées autour des premiers résultats ont entraîné la sortie de Shi Yonghong, Vice-Président de la Chambre de commerce chinoise pour l’importation et l’exportation de machines et des produits électroniques (CCCME) qui a déclaré qu’il craignait que les conclusions soient « déformées et non objectives ».
La CCCME, qui représente douze constructeurs chinois de voitures électriques dans cette affaire et qui a été entendue par la Commission européenne la semaine dernière, a indiqué que sa principale préoccupation concernait le choix de l’exécutif de l’Union quant aux entreprises à échantillonner. En l’occurrence, il s’agit entre autres, de BYD, de Geely, de MG et de SAIC. Mais selon certaines informations qui émanent notamment de l’organisme indépendant Transport & Environement (T&E), d’autres importateurs, comme Dacia, seraient aussi entendus.
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Mais il n’empêche, pour la Chine, l’Union a délibérément visé trois des plus grands exportateurs de voitures électriques et son enquête n’est donc pas représentative de la réalité. « Cette sélection biaisée de l’échantillon entache l’ensemble du processus d’enquête », a déclaré Shi Yonghong. Et ce n’est pas tout : la Chine accuse aussi l’Europe d’avoir caché les noms des constructeurs européens qui auraient donné des informations au sujet des subsides chinois (pour en avoir eux-mêmes bénéficié ?).
Quelles suites ?
Pour Shi Yonghong, la Chine n’est pas déloyale et ses constructeurs fabriquent tout simplement des voitures différentes qui se rattachent à d’autres segments que ceux exploités par les constructeurs européens, rappelant au passage que la Chine importe de nombreuses voitures européennes. Last but not least, l’organisme chinois a rappelé que BMW et Mercedes avaient demandé à l’Europe de stopper son enquête. Pourquoi ? Tout simplement, parce que ces deux-là ont beaucoup à perdre puisque, comme Dacia, nombreux de leurs véhicules électriques sont construits en Chine puis réacheminés vers l’Europe. Pour ceux-là, il y aurait donc un retour de bâton…
Enfin, la Chine pointe aussi la politique « deux poids, deux mesures » de l’Union qui n’a rien fait contre l’Inflation Reduction Act (IRA) américain qui a prévu près de 400 milliards de dollars de subsides aux entreprises ayant des activités vertes à travers le pays. L’Europe s’est défendue de cette vision. À voir sur quoi tout cela débouchera…
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