À partir de 2025, l’Union européenne a décidé de taxer les constructeurs qui vendent trop de voitures thermiques. En particulier, les voitures neuves vendues à partir de 2025 doivent respecter une moyenne d’émissions de 94 g/km de CO2 contre... 116 g/km en 2024. Un gouffre ! Cela signifie donc que les dépassements vont entraîner des amendes pouvant aller jusqu'à 95 euros par gramme excédentaire et par véhicule vendu. Au total, les constructeurs européens pourraient payer jusqu’à 15 milliards d’euros d’amende à l’Union.
Cela dit, il existe des méthodes pour contourner – ou tout le moins atténuer – ces mesures de rétorsion. Comme mettre sa flotte en commun avec celle d’un constructeur full électrique. Et c’est exactement ce qui va se passer avec Tesla qui va mettre en commun sa flotte de véhicules avec cinq autres constructeurs, dont Stellantis, Toyota, Ford, Mazda et Subaru, selon des informations rapportées par Automotive News Europe. Ceci signifie donc que Tesla permettra de réduire les émissions de ces constructeurs. Tesla se fait évidemment payer en contrepartie. Et ça risque de faire beaucoup d’argent.
1 milliard d’euros ?
Or, selon les analystes d’UBS, la compensation de Tesla pourrait dépasser 1 milliard d'euros. Une somme colossale, mais des revenus auxquels Tesla est habitué. Car ces tractations autour des quotas de CO2 ne datent pas d’hier. Depuis 2019, les revenus de Tesla sont en effet passés de 2,2 milliards d’euros annuels à plus de 10 (au global) grâce à ce seul commerce. Le « pool » de Tesla reste ouvert jusqu’au 5 février pour tout constructeur qui souhaiterait encore le rejoindre. Les candidats adhérents doivent signer une clause de confidentialité et fournir à Tesla des données concernant leurs émissions, afin que le constructeur puisse évaluer tout risque que le pool n'atteigne pas ses objectifs. Autrement dit, les autres constructeurs sont attelés à Tesla ou à leur « sauveur ».
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Le fait est que dès qu’un constructeur commercialise une voiture électrique, il est en mesure de commercialiser ses émissions de CO2 – nulles ici. Dernier exemple en date : grâce à sa EX30 qui se vend très bien, Volvo va pouvoir générer 300 millions d’euros de revenus. Et Mercedes a déjà signé !
Des changements de stratégie ?
Jusqu’ici, les constructeurs européens ont appelé l’Union européenne à assouplir sa législation afin de ne pas encore un peu plus enfoncer les clous dans le cercueil de l’industrie automobile européenne déjà chancelante. Mais jusqu’ici, les appels sont restés lettre morte. D’où la nécessité pour les constructeurs de s’allier à d’autres pour payer moins cher. Mais les options sont limitées et, selon les analystes, Renault et Volkswagen seraient particulièrement exposés aux amendes – ce qui explique aussi les sorties régulières de Luca de Meo, PDG de Renault, sur le sujet.
Cette situation pourrait amener ces deux constructeurs (et d’autres peut-être) à revoir leur stratégie et à mettre l’accent sur les voitures électriques avec des prix cassés, mais qui leur permettraient de perdre moins d’argent qu’en s’acquittant des amendes. Mais là aussi, ce serait contreproductif, car ça représenterait une perte de valeur importante et de long terme, ce que personne ne veut – le client perdrait aussi en valeur résiduelle. En clair, le marché serait complètement dérégulé, soit exactement le contraire de ce que l’Europe veut faire. Encore une fois l’Europe est à côté de la plaque. Mais pourquoi diable ne peut-on pas vivre une transition en douceur ?
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