Après les droits de douane à l’encontre des véhicules importés de Chine (en raison des énormes subsides octroyés par Pékin et qui vont à l’encontre des règles mondiales de commerce), est-on à l’aube d’une nouvelle guerre entre Bruxelles et Pékin au sujet de la chose automobile ? La question se pose réellement, car l’Union européenne pense sérieusement à lever de nouvelles taxes sur les producteurs chinois de puces électroniques, particulièrement destinées au secteur automobile.
La Commission européenne a en effet demandé aux producteurs européens de puces à destination des voitures de tenir l’Europe au courant de si et comment les rivaux chinois pouvaient leur nuire, selon Automotive News Europe.
Une spécialité européenne
Ces questions de Bruxelles ont été en particulier adressées à l’Allemand Infineon, au Néerlandais NXP et au Franco-Italien STMicro qui figurent parmi trois des cinq plus grands fournisseurs sur le marché des semi-conducteurs automobiles. Car, selon les dernières informations, le gouvernement chinois subventionnerait aussi ce secteur, ce qui pose à nouveau la question d’une juste concurrence dans ce secteur.
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Souvent, les puces automobiles sont de faible technicité et il s’agit donc de savoir si la Chine soutient actuellement un secteur capable de mettre à terre les manufacturiers européens.
Aux USA aussi
Les autorités européennes ne sont pas les seules à s’inquiéter de la situation. Aux États-Unis aussi, on s’inquiète de cette concurrence chinoise qui se lève. Et qui pourrait s’imposer à court terme. Ce secteur qui est stratégique pour l’Union et les USA qui ont d’ailleurs déterminé des programmes d’investissement d’envergure (l’European Chips Act va mobiliser 42 milliards d’euros). « Nous savons que le gouvernement chinois subventionne massivement ce secteur, ce qui pourrait entraîner une énorme distorsion du marché », a déclaré récemment la secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo. Et les deux régions d’envisager de collaborer pour réduire cet effet potentiel de distorsion du marché.
À l’issue de cette réunion, les États-Unis et l’Union européenne ont déclaré qu’ils pourraient prendre des « mesures de coopération pour remédier aux effets de distorsion » dans la chaîne d’approvisionnement des puces anciennes. Il ne fait pas oublier à quel point l’Europe et les États-Unis se sont trouvés en situation de faiblesse lors de la crise de la Covid et après, étant attelé au bon vouloir des industriels asiatiques.
Il faudra voir quelle est l’issue de l’enquête menée par l’Europe sur cette matière. Elle devrait aboutir déjà à la fin de cet été et il est probable que son issue ne soit pas très différente de celle concernant les voitures électriques…
Mais l’Europe ne va-t-elle pas un peu vite en besogne ? C’est l’avis de certains manufacturiers de puces qui soutiennent avoir besoin des producteurs chinois de puces techniquement « simples », tout simplement parce que l’Europe ne pourrait même pas répondre à la moitié de sa propre demande. Et cela concerne tout le monde, constructeurs français et italiens comme allemands. L’Europe entend se réindustrialiser, mais il ne faudrait pas le faire n’importe comment. On sait que les puces destinées aux automobiles se complexifieront tôt ou tard, notamment avec les besoins en conduite autonome. Alors, pourquoi ne pas plutôt miser sur l’innovation ? Mais ça aussi, ça demande une politique européenne. La Commission est-elle prête pour cela ?
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