Au mois de juin 2024, les constructeurs chinois ont donc franchi une nouvelle étape dans leur conquête du marché automobile du vieux continent : ceux-ci se sont adjugé 11% des ventes de voitures électriques. C’est un record, et ce alors que la Commission européenne a levé des droits de douane sur les voitures chinoises.
Au total, ce sont plus de 23.000 véhicules de marques chinoises qui ont été immatriculés. Par rapport au mois précédent, c’est une augmentation de 72% ! Et manifestement, ce sont les produits du groupe SAIC qui ont le plus séduit. En effet, selon les données du consultant spécialisé Dataforce, MG a manifestement convaincu les acheteurs puisqu’il s’en est écoulé 13.366 unités. Cette marque devance nettement ses concurrents puisque BYD ne score qu’avec 3.958 unités, GreatWall 563 unités, XPeng 412 unités et Hongqi 162 unités pour le top 5.
De la triche ?
Les automobilistes européens ont-ils vraiment le béguin pour les voitures chinoises et pour les MG en particulier ? En fait, pas tout à fait. Car Dataforce souligne que 40% des MG4 immatriculées en juin étaient des immatriculations effectuées par les concessionnaires de la marque. « Une croissance pas très saine » souligne donc les spécialistes du consultant. Car les voitures immatriculées avant le 5 juillet 2024 ont pu être vendues aux clients sans être soumises aux droits de douane supplémentaires tandis que les concessionnaires ont probablement aussi reçu l’ordre de stocker des véhicules « zéro kilomètre » dans le but d’éluder ces nouveaux droits de douane. Pour rappel, SAIC (MG) est particulièrement touché par ces droits de douane supplémentaires (+38%). BYD ne paiera, elle, qu’un supplément de +17% en plus des droits de 10% déjà existants.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Photo :YouTube
Cela dit, même si les chiffres sont probablement un peu artificiels, la percée des voitures électriques chinoises se poursuit néanmoins. Car il faut noter que l’Allemagne enregistre un repli (-18%) alors que l’Italie connaît une explosion des ventes (+117%) en raison de l’instauration d’aides à l’achat par le gouvernement Meloni.
Il faudra donc voir si ces bons chiffres se confirment dans les mois qui viennent – à partir de septembre, car juillet et août sont logiquement calmes – et si les droits de douane européens n’impactent pas les ventes des marques chinoises. Cela dit, si impact il y a, il sera de courte durée, car les industriels asiatiques se sont déjà organisés pour assembler leurs véhicules en Europe, ce qui leur permettra d’échapper totalement à ces nouvelles taxes. Leapmotor assemble déjà chez Stellantis en Pologne, BYD va construire deux usines tandis que Chery s’installera en Espagne dans une ancienne usine de Nissan. Et ce n’est évidemment pas fini…
Quoi qu’il en soit, les automobiles chinoises continuent de conquérir le monde. Car au cours de premier semestre 2024, l’empire du Milieu a été le premier pays exportateur de voitures, devant le Japon. Au total, ce sont ainsi 2,79 millions de véhicules qui ont été exportés, soit 2,34 millions voitures de tourisme et environ 454.000 véhicules utilitaires.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be