L’envolée des prix de toutes les énergies et de l’électricité en particulier entraîne des changements radicaux des comportements. En effet, désormais, l’heure est aux économies pour de nombreux foyers belges et certains se lancent évidemment dans des investissements afin de réduire leur consommation et, partant, leur dépendance énergétique. Les personnes intéressées par l’installation de panneaux photovoltaïques sont évidemment de plus en plus nombreuses à tel point qu’il faut aujourd’hui attendre près d’un an pour disposer de son installation.
Certains qui disposent d’un peu plus de budgets poussent encore la démarche plus loin et ils envisagent d’acquérir une batterie domestique qui permet de stocker l’électricité produite en journée pour la réutiliser le soir, lorsqu’ils sont présents à la maison et qu’ils consomment de l’électricité (cuisine, eau chaude, etc.) La bonne idée ? Selon les experts, oui, car une batterie domestique permettrait sur le papier de faire grimper le niveau d’autoconsommation de 30 à près de 70% !
Une offre pléthorique
Il faut dire que ces dernières années, les acteurs dans le domaine des batteries domestiques se sont multipliés. Il y a évidemment Tesla, mais pas que. SolaX, Huawei, LG Chem, Solar Watt, Sonnen et même Ikea qui propose un produit à prix plancher (4.130 euros, mais sans onduleur, c’est-à-dire l’appareillage qui transforme le courant continu de la batterie en courant alternatif, compatible avec le réseau domestique).
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Bien entendu, le contexte actuel (avec la rareté des matières premières) a tendance à faire grimper les prix. Globalement, ceux-ci oscillent autour de 4.000 euros pour une batterie d’une capacité de 3 ou 4 kWh, entre 5.000 et 8.000 euros pour un pack de 8 kWh et un peu plus de 10.000 euros pour une batterie capable de fournir jusque 14 kWh. Cela dit, au prix actuel du kWh sur la majorité des contrats (redevenus variables) on se situe à 0,6 euro, ce qui rend déjà une installation photovoltaïque rentable en moins de 5 ans. Et pour une batterie ?
La région, critère de décision
En réalité, le choix ou non d’installer une batterie domestique dépend surtout de la région où on réside. Et là, c’est clairement la Flandre où l’investissement s’avère pour l’heure le plus rentable. Pourquoi ? Tout simplement parce que celui qui produit de l’électricité paie pour la réinjecter dans le réseau public. Disposer d’une batterie est donc plus intéressant et c’est d’autant plus le cas que la Région flamande offre une prime à l’achat d’une batterie domestique. Selon certains experts, une installation mixte (panneaux + batterie) serait amortie en 7 ans au nord du pays. À Bruxelles, le principe de l’injecteur-payeur est aussi d’application depuis 2021. Ceux qui disposent d’une installation ont donc aussi intérêt à consommer leur production avec une rentabilité estimée après 6 ans. Dans un article, le journal Le Soir a toutefois interrogé Test Achat qui indique qu’il n’est pas d’accord avec ce calcul et qu’il faudrait, selon l’organisme, plutôt autour de 12 ans pour rentabiliser l’investissement (en Flandre aussi). Cela viendrait du fait que la batterie se dégraderait trop rapidement au fil du temps. À confirmer, car si tel est le cas, la batterie apparaîtrait moins intéressante que prévu.
En Wallonie par contre, l’injection n’est pas encore taxée. Elle le sera, mais de manière assez faible à terme avec un tarif calculé en fait non pas sur le nombre de kWh réinjecté, mais sur la puissance de l’installation. Acquérir une batterie en Wallonie est donc inutile pour l’instant et d’autant plus que ceux qui installe des panneaux avant le 1er janvier 2024 verront toujours leur compteur tourner à l’envers jusqu’en 2031. Ce ne sera plus le cas après cette date, car les gestionnaires de réseau contraindront à l’installation d’un compteur intelligent qui ne permettra plus ce bienfait. Il faudra voir par la suite si l’achat d’une batterie fera sens. Patience donc.
Quelle puissance choisir ?
Une batterie domestique fonctionne désormais avec la technologie lithium-ion et sa durée de vie est estimée entre 10 et 12 ans. Pour la taille, il est par contre inutile de se tourner vers la batterie de plus forte capacité, car cette batterie vient en soutien au réseau domestique et elle ne le remplace donc pas. Chez Engie par exemple, on estime le besoin d’un ménage moyen à 5,8 kWh en soirée ou pendant la nuit, partant d’un calcul d’une production équivalente à 10 kWh/jour et d’une autoconsommation en journée de 3 kWh. Ce qui est peu.
Car, en été, une installation de 4 kWc (environ 4.500 kWh produits par an) génère un peu plus de 20 kWh les belles journées. En outre, on sait que les besoins en électricité vont croître dans les années qui viennent en raison des équipements domestiques (pompes à chaleur notamment), mais aussi de la transition vers la voiture électrique. Il n’est donc pas du tout certain que dans 5 ans cette estimation soit encore réaliste, bien au contraire serait-on tenté de dire. Quoi qu’il en soit, l’avantage aujourd’hui est que les batteries sont modulaires, ce qui permet d’accroître facilement leur capacité au fil de l’évolution des besoins.
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