Jusqu’il y a peu, Elon Musk n’avait cessé de promettre l’arrivée d’une Tesla abordable. L’homme n’avait même pas eu peur d’annoncer son prix (de base) : 25.000 dollars. Ce devait être l’« Elektroauto des Volkes » pour faire référence à Volkswagen. Ou la voiture électrique pour tous. L’objectif : inonder le marché avec un modèle suffisamment performant et bon marché. Ce devait être ce qu’on supposait être le Model 2.
Oui, mais voilà : il y a quelques semaines, Elon Musk a – une fois de plus serions-nous tentés de dire – fait une totale marche arrière en annonçant l’abandon de ce projet (qui semblait pourtant déjà bien engagé) et son remplacement par le robotaxi autonome, le Cybercab, présenté récemment.
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L’explication
On se demande ce qui a pris à Elon Musk d’annuler ce projet prometteur puisqu’on constate aujourd’hui que tous les autres constructeurs viennent à cette formule à 25.000 dollars (Citroën avec l’ë-C3, Renault avec la R5, Fiat avec la Grande Panda, etc.). Et bien, l’explication de ce revirement spectaculaire a été donnée par Elon Musk lui-même lors d’une conférence portant sur les résultats de Tesla. Un actionnaire lui a posé la question de savoir quand on pouvait attendre l’arrivée d’une voiture ordinaire non robotisée à 25.000 dollars.
Et la réponse a fusé : pour Musk, la proposition d’une Tesla « à conduire » à 25.000 dollars est devenue « inutile ». « Fondamentalement, je pense qu'il est inutile d'avoir un modèle ordinaire à 25.000 dollars. Ce serait idiot », a répliqué le milliardaire à son interlocuteur. Parce que pour Musk, l’avenir est autonome et cette voiture doit donc l’être impérativement. D’où le robotaxi ou Cybercab.
En 2026
Elon Musk a réitéré son projet de produire et de commercialiser le Cybercab dès 2026, après le déploiement des versions 100% autonomes des Model 3 et Y au Texas et en Californie l'année prochaine. Mais peut-on y croire ? Car ces promesses de voitures totalement autonomes sont récurrentes depuis une décennie maintenant. Et jusqu’ici, l’autonomie totale reste un échec.
La crédibilité de Tesla (ou plutôt de ses dirigeants) est souvent mise en doute. Pendant plusieurs années, Tesla a promis de produire 20 millions de voitures par an en 2030, soit plus du double de Toyota et dix fois plus que le niveau de vente actuel qui a déjà été hyper compliqué à atteindre. Signe de cette mégalomanie : Tesla a abandonné cet objectif des 20 millions dans son dernier « rapport d'impact ». Et il en est allé de même avec le Model 2 qui assurerait une nouvelle grande « vague de croissance » pour la marque avec, à la clé, des technologies révolutionnaires comme le gigacasting... qui est déjà abandonné.
La dure réalité
Pour ce qui concerne le Model 2, la réalité est probablement la suivante : Tesla s’est rendu compte un peu tard de son retard face à la concurrence chinoise. Et la marque a choisi de modifier sa stratégie plutôt que construite un véhicule moins rentable que ceux de ses concurrents. En attendant, l’action de Tesla a baissé de -9% quand les investisseurs ont jugé que le projet du Cybercab manquait cruellement de détails. Et on peut les comprendre, car la cible du Cybercab reste encore aujourd’hui très floue, tout comme les autorisations dont devrait faire preuve le véhicule pour circuler. En outre, pour une voiture forcément partagée, l’approche du 2 portes-2 places a surpris plus d’un observateur, car cette configuration a été abandonnée depuis belle lurette par le marché. À suivre donc. Une chose est sûre : Tesla est parvenu à donner une image positive à la voiture électrique et ses véhicules actuels sont réellement très performants. Mais il faudra aussi que Tesla fasse preuve de plus de transparence et d’honnêteté. Mais Elon Musk en est-il capable ?
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