Si la transition vers la voiture électrique a commencé, on ne peut pas dire que l’Europe joue actuellement aux avant-postes de cette révolution. En effet, la Chine principalement a pris une sérieuse avance. On peut dire que les constructeurs de l’Empire du Milieu possèdent même une solide avance, car ils maîtrisent aujourd’hui 50% de la valeur totale d’une voiture électrique. Et c’est normal : le pays est à la fois producteur et raffineur des matières premières (pour les batteries notamment) tandis que la production à grande échelle a déjà commencé, ce qui permet de réduire fortement les coûts.
Hormis dans quelques pays, l’Europe n’a jamais soutenu massivement le passage à la voiture à batterie et il n’y a donc pas ou peu de subventions qui existent aujourd’hui – surtout en Belgique. Une situation qui contraste nettement avec celle de la Chine (qui a toutefois réduit ses aides ces dernières années), mais aussi avec les États-Unis qui ont décidé de subventionner massivement les voitures électriques en tout cas celles qui sont construites sur le territoire national ou au Canada. Car pour l’administration Biden, il s’agit de jouer la carte du local ainsi que de préserver l’emploi et l’industrie américaine. Les USA ont provisionné 400 milliards de dollars pour soutenir cette transition avec des crédits d’impôt qui vont jusque 7.500 dollars. Ce n’est évidemment pas rien.
Levée de boucliers
Dans ce contexte, l’Europe fait donc figure de maillon faible. Car chez nous, rien n’a été prévu pour ce volet. Or, les observateurs se rendent compte qu’aujourd’hui, 20% des voitures électriques vendues sont chinoises, notamment en raison des tarifs nettement meilleurs marché que pour des modèles européens. Un comble qui ne va évidemment pas dans le sens d’une préservation de notre industrie.
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Alors, est-elle condamnée à terme ? Tout dépend en fait des décisions qui seront prises prochainement. Pour éviter une concurrence déloyale (les voitures chinoises ne sont taxées à l’entrée qu’à 10% chez nous alors que les voitures européennes sont taxées à 25% en Chine), le Président français, Emmanuel Macron, s’est entretenu avec son homologue allemand, Olaf Scholz, afin de mettre au point une stratégie visant à renforcer la compétitivité de l’industrie automobile européenne face à ses concurrents chinois et américains. En clair, il s’agit aussi d’envisager des mesures protectionnistes pour parer à la faillite d’un secteur qui emploie des millions de personnes sur notre continent.
Dès lors, l’Europe pourrait rapidement adopter la même posture que la Chine et les États-Unis, en réservant par exemple les primes à l’achat (dans les pays qui les pratiquent) uniquement aux voitures électriques fabriquées localement, ou en tout cas qui peuvent revendiquer d’un pourcentage significatif de pièces produites en Europe. Ce type de décision pourrait donc directement affecter les ventes de MG, Polestar, BYD ou même de certaines Tesla.
On a évidemment envie de dire « enfin ». Car il est temps que l’Europe cesse de se laisser mener par le bout du nez au risque de continuer à s’appauvrir et amplifier son état de dépendance vis-à-vis de l’extérieur. De telles mesures sont donc nécessaires, même si pour l’acheteur belge, ça ne changera pas grand-chose puisqu’il n’y a plus aucune prime. Cela dit, avec un peu d’ambition, la formule pourrait aussi être appliquée à la déductibilité des voitures électriques pour les professionnels. Si on veut pousser la logique jusqu’au bout, pourquoi pas ?
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