Dans l’édifice de la voiture électrique, la batterie constitue incontestablement le socle ou la pièce maîtresse. Car c’est elle qui détermine l’autonomie de la voiture, mais aussi la vitesse (ou le temps) de recharge ainsi que le tarif puisque le pack électrique pèse en effet pour 40% du prix d’une voiture électrique.
Or, jusqu’à présent, les chercheurs et les fabricants n’ont rien trouvé de mieux que cette technologie lithium-ion. Certes, il existe plusieurs chimies de cathodes principales (NCA, NMC, LFP, etc.), mais ce minerai reste toujours l’élément principal dans la construction des cellules de ladite batterie.
Or, il n’aura échappé à personne que la disponibilité de cette ressource est problématique, car la demande dépasse (et c’est parti pour durer) de loin les capacités de production. Le lithium n’est pas rare en soi, mais il faudra des années pour ouvrir de nouvelles mines et de nouvelles usines de traitement. Une situation qui fait évidemment grimper les prix et qui entraînera peut-être des pénuries, comme le craint Carlos Tavares, PDG de Stellantis.
Le sodium bientôt adopté ?
Il y a quelque temps, certains fabricants de batteries – dont le Chinois CATL qui n’est pas un débutant – a annoncé travailler sur la technologie sodium à côté du lithium. Certes, le sodium est plus abondant et il présente des avantages en termes de sécurité par rapport au lithium (échauffement), mais sa densité énergétique est aussi nettement inférieure à celle du lithium. Pour le consommateur, une utilisation du sodium semblait donc inenvisageable.
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Photo: Sehol
Cela dit, des avancées semblent avoir été faites dans le domaine de la batterie au sodium. Et ce n’est pas CATL qui en a la paternité. C’est son concurrent JAC qui vient de dévoiler une version test de sa voiture électrique Sehol E10X et qui utilise des cellules sodium-ion fournies par HiNa Battery Technologies, une autre jeune entreprise chinoise, qui amène aujourd’hui le monde automobile à reconsidérer le potentiel des chimies d’ions sodium.
BloombergNEF ainsi que d’autres sociétés versées dans la recherche prévoient que les voitures électriques pourraient être alimentées par des batteries au sodium, car celles-ci pourraient utiliser les mêmes procédés de fabrication que l’industrie du lithium-ion. Si les recherches se poursuivent, l’industrie pourrait réaliser des économies de matériaux, mais aussi améliorer la densité énergétique ce qui permettrait aux cellules sodium-ion de coûter moitié moins cher que les cellules phosphate fer-lithium. Si on calcule bien, la batterie pourrait ne plus coûter « que » 20% du prix de la voiture électrique, ce qui ferait une sacrée différence pour le consommateur.
Une densité énergétique à travailler
Actuellement, les cellules tests au sodium présentent une densité énergétique de 120 Wh/kg, une valeur 25% inférieure à celle des batteries LFP actuelles. Il y a donc encore du travail. Mais il y a d’autres avantages. Car le sodium se trouve partout sur le globe, ce qui rend les régions plus autonomes du point de vue de la ressource tandis que cette technologie résiste aussi mieux au froid et qu’elle est ininflammable, ce qui résoudrait les problèmes de sécurité si souvent rencontrés.
Cette technologie n’est donc pas à négliger, car elle pourrait si pas remplacer au moins soulager la demande de lithium, ce qui aurait pour effet de diminuer la pression sur les prix. La plus grande maturité de la technologie sodium explique probablement qu’il n’y a pas aujourd’hui que HiNa ou CATL qui s’y intéressent. En effet, selon Automotive News Europe, d’autres entreprises développent aussi ce type de cellules dans le plus grand secret, comme le Britannique Faradion, le suédois Altris, le français Tiamat ou l’américain Natron. À suivre donc. Et de très près !
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