Peut-on vraiment croire à la batterie nucléaire ?

Une société chinoise annonce avoir conçu une batterie nucléaire stable et à la densité énergétique 10 fois plus élevée que les batteries lithium-ion actuelles. Elle pourrait fonctionner sans être rechargée pendant 50 ans. L’avenir pour l’automobile ?

Publié le 24 janvier 2024
Temps de lecture : 3 min

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Peut-on vraiment croire à la batterie nucléaire ?

Une batterie qui dure 50 ans sans devoir être rechargée. Peut-on vraiment y croire ? La question est entière après que la société chinoise Betavolt vient d’annoncer la mise au point d’une batterie dite nucléaire. Cette nouvelle pile serait parfaitement stable et elle serait capable de se régénérer pendant des années sans avoir besoin du moindre apport externe d’énergie. Si l’annonce est sérieuse, elle pourrait représenter un rêve, non seulement pour les téléphones portables ou les ordinateurs, mais aussi pour l’automobile où les batteries des voitures électriques actuelles sont encore complexes et peu satisfaisantes sur l’aspect de l’autonomie, du poids, etc.

Le principe sur lequel se fonde Betavolt New Energy Technology est une batterie à radio-isotopes qui utilise la désintégration de l’isotope nucléaire nickel-63 et un semi-conducteur en diamant. Bon, dit, comme ça, pour des personnes qui n’ont pas fait ingénierie quantique, c’est un peu complexe à saisir… Non ?

Concrètement, les batteries nucléaires convertissent l’énergie libérée par la désintégration des isotopes nucléaires en énergie électrique par l’intermédiaire d’un convertisseur semi-conducteur. Ce n’est pas vraiment une nouvelle technologie puisque les Américains et les Russes y travaillent depuis les années 1960. Et elles sont utilisées, mais ce sont jusqu’ici des accumulateurs de grande taille, d’un poids considérable et à l’intérieur duquel les températures sont très élevées. Là où Betavolt innove, c’est dans la miniaturisation des composants et dans la juxtaposition de minuscules modules, ce qui modifie considérablement les performances et la capacité qui est ici 10 fois supérieure à celle d’une batterie lithium-ion.

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À maturité

L’idée première de Betavolt était d’utiliser cette batterie nucléaire pour l’industrie aérospatiale, mais aussi pour des applications de nouvelle génération liées à l’intelligence artificielle et aux appareils médicaux. Car pour ces applicatifs, recharger est un problème. Cela dit, l’automobile est une autre application qui pourrait être intéressante. Et l’entreprise chinoise le sait (compte tenu de l’importance de la voiture électrique dans cette région du monde). Elle annonce même que cela sera possible, car la maturité n’est pas loin. Il faudra simplement trouver le moyen de produire à grande échelle ce type de batterie, ce qui ne semble pas être une sinécure. Mais il y a de l’espoir puisque cette technologie est déjà entrée dans sa phase pilote de test. Ce n’est donc plus qu’une idée sur un papier.

On reste malgré tout circonspect sur l’annonce. Quid en effet de l’aspect environnemental ? Bethavolt a réponse à cela : il n’y a ni radiation ni déchets, car à la fin de sa vie, l’isotope de nickel-63 se désintègre en cuivre avec une demi-vie d’environ 100 ans. Et si ça brûle ? Pas de réponse (encore) par contre… On verra donc si ce type de batterie qui semble tout droit sorti d’un film de science-fiction pourra aboutir de manière probante. Pas sûr même si, depuis les années 1980 et Retour vers le Futur, on rêve tous de rouler avec une voiture nucléaire

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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