Le contexte actuel force les prises de position. En effet, la crise énergétique renforcée par la guerre en Ukraine fait craindre pour l’approvisionnement énergétique, spécifique en Europe qui souffre des dommages collatéraux des sanctions prises à l’égard de Moscou. Dans ce contexte, le gaz est évidemment au centre de tous les débats, mais pas uniquement. Car la production d’électricité est elle aussi en délicatesse notamment avec la perspective de fermeture des centrales qui est repoussée compte tenu de l’incertitude qui plane autour de la construction de nouvelles centrales au gaz. Ce serait en effet une ineptie.
Alors que le gouvernement prend ses quartiers d’été, le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), a fait l’objet d’une longue interview dans les colonnes du journal La Dernière Heure. L’homme, qui est aussi Vice-Premier ministre, indique qu’il a toujours été préoccupé par l’indépendance énergétique de notre pays et que, pour lui, cette question est devenue un enjeu géostratégique.
Renoncer à la dépendance
Pour Gilkinet, nous ne pouvons plus être dépendant des pays producteurs de gaz, de pétrole ou d’uranium, car « ils ne sont pas les plus grandes démocraties du monde. » Le Vice-Premier indique que Poutine peut fermer le robinet de gaz et qu’il faut donc continuer à développer les énergies renouvelables. Le ministre parle surtout de libérer de l’espace pour l’éolien, mais il précise aussi qu’il n’abandonne pas la piste de nouvelles centrales gaz vapeur qui, selon lui, sont beaucoup plus efficaces. On l’espère, mais cela ne nous sort pas du gaz et, surtout, des griffes des traders qui font la pluie et le beau temps sur les marchés.
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La voiture, productrice d’électricité ?
Pour Georges Gilkinet, l’énergie de demain, c’est donc l’électricité. Et il faut mettre le paquet sur les moyens de production, mais aussi sur le développement de moyens pérennes de stockage.
Pour l’avenir énergétique du pays, Georges Gilkinet est en phase avec sa collègue de Groen, Tinne Van der Straeten, la ministre fédérale de l’Énergie et tous deux défendent une approche raisonnée de la demande. Ce qui ne risque pas d’arriver en fait si les chauffages des habitations passent tous à l’électricité et que le parc automobile devient 100% électrique.
Mais Georges Gilkinet a une réponse : pour lui, il faut lisser la demande aux moments critiques, c’est-à-dire aux pics de consommation (12h et 19h). C’est bien dans cette démarche de smart grid ou de gestion intelligente des réseaux que Gilkinet inscrit la voiture électrique qui pourrait, grâce à ses batteries, faire office de tampon : elle se rechargerait lorsque l’électricité est la plus disponible et accepterait de délivrer de l’électricité vers le réseau aux moments où la demande est plus forte pour éviter de devoir mobiliser d’autres outils de production d’électricité, comme les centrales au gaz justement – qui sont facilement modulables, ce que les centrales nucléaires ne sont absolument pas.
C’est évidemment une technique qui a déjà été mise en avant à de nombreuses reprises, mais qui, semble-t-il, est seulement découverte aujourd’hui par nos politiques. Surprenant ! En outre, il n’y a pas que les voitures électriques qui pourraient jouer un rôle dans la production et le stockage d’énergie : l’hydrogène est aussi une solution et, même si l’Europe pousse cette technologie dans le dos (elle fait partie du fameux plan de relance), on se demande pourquoi elle est si rarement abordée. M’enfin, ne boudons pas notre plaisir, la réflexion avant. Lentement, mais sûrement…
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