Avec une prime de 5.000 euros (voitures neuves) et de 3.000 euros (voitures d’occasion), l’ancienne ministre de la Mobilité, Lydia Peeters (Open Vld), souhaitait accompagner la transition et encourager les particuliers à aussi acheter une voiture électrique. Mais les élections du 9 juin dernier ont vu un changement du paysage politique au nord du pays. L’Open Vld a enregistré un tel recul qu’il risque désormais de se retrouver dans l’opposition. Et ses mesures avec lui.
Actuellement, c’est la N-VA, le CD&V et Vooruit qui négocient la formation d’une nouvelle coalition. Et le sujet de la prime pour les voitures électriques va d’office arriver sur la table. On ne donne pas cher d’elle, car les trois partis sont opposés à cette mesure qui coûte beaucoup trop d’argent alors que la situation budgétaire est déjà délicate. Cette réalité va donc probablement avoir des conséquences pour ceux qui envisagent d’acheter une voiture électrique dans les mois à venir.
Stopper maintenant ?
« Nous ne sommes pas liés par la décision du gouvernement précédent », a déclaré une source des négociations flamandes auprès du journal Het Nieuwsblad. En d’autres termes, la prime pourrait être supprimée plus tôt que prévu, bien que cela ne soit pas encore décidé officiellement. En théorie, la prime est censée être octroyée à tous les acheteurs qui entrent dans les critères jusqu’à la fin de l’année 2024.
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Jusqu’à aujourd’hui, la Flandre a déjà versé 18,4 millions d’euros de primes. Et il faut se souvenir qu’au départ, c’est un budget de 20 millions d’euros qui avait été ait prévu pour l’ensemble de l’année. Ce budget a d’ores et déjà été complété avec 6 millions d’euros supplémentaires provenant du fonds climatique et encore avec 4 millions d’euros de plus provenant, eux, du budget du cabinet de la Mobilité. Soit un total de 30 millions d’euros. Mais cette enveloppe sera-t-elle suffisante ? Il y a déjà eu 7.461 demandes, ce qui fait un sacré paquet, même si parmi elles, il y a sans doute des cas non recevables.
Un simple calcul nous montre que 7.000 primes de 5.000 euros pour des voitures électriques neuves nécessiteraient déjà un budget 35 millions d’euros. Si ce scénario se confirme, ça signifie que le nouveau gouvernement devrait déjà trouver 5 millions d’euros de plus. Mais ce sera selon le bon vouloir du nouveau gouvernement. « Il s’agit d’un compromis » détaillait Het Nieuwsblad. « Pour les personnes qui envisagent encore acheter une voiture électrique cette année et qui comptent sur la prime, la situation est donc très incertaine. »
« De l’abus de confiance »
Sans vouloir faire des raccourcis simplistes, la situation ressemble dès lors à la saga des panneaux photovoltaïques, lorsque les citoyens flamands n’avaient finalement pas obtenu le soutien promis par le gouvernement. Pour Lydia Peeters, c’est clair : « le gouvernement flamand a décidé que la prime serait effective jusqu’à la fin de l’année. Si un nouveau gouvernement devait réduire cette prime plus tôt, il s’agirait d’une violation du principe de confiance. »
Réussir
Les chiffres de la fédération de la Mobilité Traxio montrent que la prime possède un effet positif. Au cours du premier semestre 2024, la part des nouvelles voitures électriques achetées par des particuliers en Belgique a presque doublé : +107,4% (de 4.507 à 9.347 unités). Et cette augmentation est bien due à la prime flamande, puisque 81,2% des nouvelles voitures électriques sont immatriculés en Flandre.
Sur le marché des véhicules électriques d’occasion, c’est le même scénario : les immatriculations ont augmenté de +87,3% pour atteindre 10.112 voitures. Le ratio entre entreprises (51%) et particuliers (49%) est désormais pratiquement le même. Ceci est dû à la forte croissance des achats chez les particuliers (4.970, +135%) grâce à la prime flamande. Car ici aussi, 76% des voitures électriques d’occasion ont été immatriculés en Flandre.
Vers un effondrement ?
Toute la question est donc de savoir quel sera l’effet de l’arrêt de la prime si le gouvernement flamand le décide. On a déjà pu constater qu’à l’étranger, ce type de décision avait eu un impact majeur sur les acheteurs de voitures. Ainsi, les ventes de voitures électriques en Allemagne ont fortement chuté depuis que le gouvernement a brutalement décidé de supprimer les mesures de soutien à la fin de l’année 2023. Et les Pays-Bas constituent un autre exemple de ce phénomène de retournement. Attendons donc de voir, c’est pour bientôt…
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