« La voiture électrique, c’est maintenant » ne cessent d’asséner nos dirigeants. Comme ses voisins européens, la Belgique doit embrasser la transition vers la voiture électrique. Et celle-ci promet d’être rapide puisque dès le 1er janvier 2035 (2029 en Flandre), plus aucune vente de voiture thermique neuve ne sera permise en Europe.
Bien entendu, ce type de transition ne s’improvise pas et il y a un colossal travail de fond à mener, à la fois pour changer les mentalités, mais aussi pour rendre l’usage de la voiture électrique viable. Or, sur ce dernier point, il y a encore du travail et notamment pour ce qui concerne le réseau de bornes de recharge qui est largement sous-développé. Pourtant, les besoins sont énormes et nécessaires à très court terme, car la fiscalité contraint les entreprises à se tourner vers la voiture électrique au plus tard pour 2026, voire avant si celles-ci souhaitent pouvoir profiter d’une déduction optimale.
Un désintérêt total ?
Or, la réalité a de quoi surprendre, car il semble que les grands pétroliers se désintéressent de cette transition. Selon une enquête menée par La Dernière Heure, seule une soixantaine de stations-service belges seraient équipées de bornes de recharge et, plus étonnant encore, 41 d’entre elles seraient étiquetées TotalEnergies. Et les autres ? Rien ou pas grand-chose puisque chez Q8, on compte 14 stations de recharge dont 4 sont équipées par Ionity.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Pour poursuivre ce tour des marques, Shell n’en compterait que trois, tandis qu’Esso, Lukoil, Texaco n’ont tout simplement rien à proposer. Cette situation est particulièrement inquiétante, car cela signifie que les automobilistes qui adoptent la transition électrique ne peuvent en réalité recharger que chez eux ou au bureau, mais pas du tout dans une station-service – ou presque.
L’un des trois gros freins
Interrogée par La Dernière Heure, l’association Touring rappelle que le réseau de recharge figure parmi les trois plus gros freins à l’adoption de la voiture électrique, les deux autres restant le prix d’achat et l’autonomie. Pour l’organisme, il faut donc rompre avec ce cercle vicieux qui empêche l’achat d’une voiture électrique, avouant aussi qu’on s’attend à une adaptation rapide des stations-service et que celle-ci ne vient pas, les principales grandes initiatives étant prises dans d’autres pays.
Pourtant, économiquement, les stations-service devraient voir un intérêt à placer des bornes, car faire le plein avec une électrique prend plusieurs dizaines de minutes. C’est donc un moyen de faire vivre les magasins de ces stations qui peuvent offrir un repas, un en-cas ou un café, même s’il est vrai que ce modèle économique concerne davantage les stations-service situées sur les autoroutes.
Ne pas forcer la main
Du côté politique, la Dernière Heure relève que l’heure n’est pas à l’imposition, mais plutôt à l’incitation. Du côté du cabinet du ministre de la Mobilité wallon, Philippe Henry (Ecolo), on est conscient du problème, mais on indique qu’il y a souvent aussi des problèmes d’ordre technique à l’installation de ces bornes, notamment au niveau de la puissance du réseau. Or, il faut des bornes rapides dont la puissance dépasse les 22 kW.
La Sofico, qui gère les routes et autoroutes en Wallonie, intègre toutefois le critère des carburants alternatifs pour le renouvellement des concessions sur les aires d’autoroute et elle espère que d’ici 2026, plus de 2.000 sites seront équipés avec 12.000 bornes de recharge. Il faudra bien cela, car la Flandre semble, elle, prendre les devants avec l’installation d’ici la mi-2024, de 49 stations de chargeurs ultra rapides d’une puissance de 150 kW, soit un total de 2.195 bornes de recharge.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be