On le sait, le PDG de Stellantis, Carlos Tavares, n’a pas sa langue en poche et il est souvent le premier à défendre l’industrie automobile. C’est notamment lui qui a été l’un des premiers à avertir l’Europe de l’irréalisme de la transition vers la voiture électrique en 2035 tout comme de la nouvelle norme Euro 7 qui est beaucoup trop ambitieuse pour trop peu de temps d’application.
Invité lors du premier forum « Freedom of Mobility », l’homme s’est exprimé sur la récente acceptation de la Commission européenne de revoir son plan de sortie du moteur thermique et, sous pression de l’Allemagne, d’y introduire une clause d’utilisation des carburants synthétiques neutres en carbone.
Pas de modification de la trajectoire
Carlos Tavares s’est exprimé au nom des industriels. Et, selon lui, la décision prise ne changera pas « significativement » la trajectoire de l’industrie automobile. « Nous sommes en bonne voie pour fournir l’électrification attendue par l’UE », a déclaré Tavares.
Pour Tavares, ces revirements constants constituent de très mauvais signaux pour les industriels qui, quoi qu’il en soit, ont déjà posé leurs choix. Et ils ne reviendront pas dessus. Parlant de Stellantis justement, il a indiqué que les décisions concernant l’électrification avaient été prises en 2014-2015, peu après qu’il soit devenu PDG du Groupe PSA. Il est donc trop tard pour changer de cap et de remettre près d’une décennie d’investissements en question.
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Tavares pas convaincu par les e-fuels
Pour rappel, l’Allemagne a obtenu gain de cause auprès de la Commission qui a accepté de faire une proposition (d’ici l’automne 2024) pour continuer à utiliser les moteurs thermiques à condition que ceux-ci brûlent des carburants de synthèse ou e-fuels neutres en carbone.
Cela dit, alors qu’on imaginait que Tavares aurait pu être satisfait de cette négociation qui lui donnerait un peu de mou dans la transition, celui-ci n’est en fait pas du tout convaincu par les carburants synthétiques. S’il est d’accord que « les e-carburants seront une autre orientation technologique qui sera développée », Tavares explique aussi que « l’industrie devra démontrer qu’elle est neutre en carbone, qu’il s’agisse de la capture du carbone d’un côté ou des émissions de carbone du moteur de l’autre. »
Plutôt alléger les voitures électriques
Plutôt que de se précipiter dans une technologie où il faut à nouveau tout construire, Tavares est plutôt d’avis de se concentrer sur l’avenir des voitures électriques. Il faut en effet que le législateur continue de soutenir le développement de l’infrastructure de recharge et la recherche et le développement de nouvelles chimies pour les batteries afin de faire baisser le poids, mais aussi le coût des voitures électriques.
« L’un des principaux moyens pour rendre la mobilité propre abordable est de rendre les voitures électriques plus légères, ce qui implique de trouver de meilleures compositions chimiques pour les batteries, d’utiliser des matériaux alternatifs et de disposer d’une infrastructure publique qui permette de réduire l’autonomie », a déclaré Carlos Tavares. Car, rappelle-t-il « si l’autonomie est plus faible, le poids est plus faible ; si le poids est plus faible, le coût est plus faible. »
Enfin, Tavares a expliqué qu’il fallait éviter que « les politiques relatives au changement climatique ne soient des armes pour rétablir la compétitivité dans le cadre d’une approche commerciale mondiale ». Avec cette phrase, il vise évidemment le fameux plan américain de 369 milliards de dollars conçu par le gouvernement et qui vise à attirer toutes les entreprises versées dans la transition énergétique. Pour l’heure, on attend d’ailleurs toujours les mesures de l’Europe pour répondre au Réduction Inflation Act américain…
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