Carlos Tavares n’est pas un patron qui a sa langue en poche. L’homme s’est déjà largement insurgé contre la marche forcée vers l’électrique qu’impose l’Europe à l’industrie automobile européenne et il a déjà prédit que cette obligation menaçait la compétitivité et l’emploi. Le message est on ne peut plus clair.
Cette fois, le PDG s’en est à nouveau pris aux instances européennes, mais au sujet de la future norme Euro 7 applicable dès 2025. L’homme fort de Stellantis s’insurge notamment sur les nouvelles limites imposées pour les rejets polluants tels que les oxydes d’azote ou le monoxyde de carbone. Il estime que ces règles d’émission n’ont tout simplement « aucun sens ».
Pas d’impact environnemental
Carlos Tavares a déclaré en substance à l’agence Reuter que « ce n’est pas utile, c’est coûteux et cela n’apporte pas d’avantages aux clients ni d’avantages environnementaux. La partie émissions ICE est quelque chose qui n’a tout simplement aucun sens. »
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Pour Tavares, la norme Euro 7 impose des délais trop courts pour parvenir à la mise en conformité des moteurs thermiques, car les homologations ne seraient pas tenables endéans ce laps de temps. La norme Euro 7 serait donc une perte de temps. Et d’argent, car elle oblige les constructeurs à investir dans des pots catalytiques et des filtres à particules ou encore dans des gestions électroniques coûteuses et complexes qui seront de tout façon interdits dès 2035. Pourtant les analyses européennes revendiquent une réduction de ces agents polluants : les émissions de NOx des voitures particulières et des camionnettes devraient être réduites de -35% et de -56% pour les bus et les camions.
Par ailleurs, la norme Euro 7 constituerait aussi un frein à la production des véhicules électriques que tout le monde attend : ceux qui seront enfin abordables. Pourquoi ? Tout simplement parce que les ressources humaines et financières consacrées à la norme Euro 7 sont autant de forces vives qui ne peuvent pas être utilisées au développement de ces voitures électriques. Tout ceci ne fait donc qu’aller contre l’intérêt des clients (et aussi un peu des industriels) qui devront encore attendre avant de pouvoir disposer d’automobiles à batteries abordables.
Un progrès malgré tout
Cela dit, si Carlos Tavares flingue à tout va, il reconnaît toutefois que la norme Euro 7 marque une avancée : celle relative à la limitation et à la filtration des particules fines émises par les pneumatiques et les freins. Car, cette source de pollution reste importante et elles concernent aussi les véhicules électriques qui pourront eux aussi bénéficier de cette nouvelle régulation. Selon l’Europe encore, la norme Euro 7 devrait permettre de réduire les particules émises par les freins de -27%. Voilà au moins une bonne nouvelle…
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