Électrique

Tesla et les constructeurs chinois construisent-ils des packs de batterie non réparables ?

Selon une analyse de Mobivia, Tesla et la majorité des marques chinoises de voitures électriques concevraient des batteries irréparables pour économiser sur les coûts de fabrication. Les constructeurs européens seraient plus vertueux en laissant la possibilité de réparer les batteries. Mais cela influe naturellement sur leur compétitivité.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 23 nov. 2023 | Temps de lecture : 7 min

C’est une étude qui va probablement faire du bruit : Mobivia (groupe Norauto, Midas, Vroomly…) a analysé le degré de réparabilité des batteries de la majorité des constructeurs de voitures électriques. Et le constat est alarmant : alors que cet organe pèse pour 30 à 40% du coût d’une voiture électrique, certaines marques rendent les packs tout simplement irréparables pour économiser sur les coûts de fabrication.

Ce serait particulièrement vrai pour Tesla et la majorité des marques chinoises. Et ça le serait un peu moins (50%) pour les marques occidentales qui essaient de conserver un certain niveau de réparabilité pour les batteries.

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Des éléments collés

Pour réduire les coûts de production (les temps d’assemblage en fait), de nombreux constructeurs ont tendance à coller les éléments, ce qui empêche logiquement la séparation des pièces et donc aboutit à leur destruction pure et simple en cas de tentative de réparation. Parmi les modèles pointés du doigt, il y a la MG4 (au prix imbattable), mais aussi plusieurs modèles du géant BYD ainsi que le Tesla Model Y qui n’est autre que la voiture électrique la plus vendue au monde – ainsi qu’en Belgique.

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Pour aboutir à cette conclusion, la firme d’ingénierie A2Mac1 a démonté des packs de batterie et elle a découvert que jusqu’à la fin 2022, Tesla projetait sur ses packs pas moins de 29 kg de mousse polyuréthane rose (depuis, ce procédé a été remplacé par une projection de 4 kg de mousse blanche) en une seule opération. Ce qui interdisait évidemment l’accès au pack et donc évinçait toute possibilité de réparation.

Plus cher quand c’est réparable

Interrogé par le journal Les Échos, A2Mac1 explique que les constructeurs font aujourd’hui un choix entre réparabilité et coûts de construction. Dès lors, plus une batterie sera réparable, plus elle sera chère à assembler. Dans ce contexte, le choix est, pour la durabilité, assez vite fait dans un contexte de forte concurrence dans le secteur de la voiture électrique.

L’étude va plus loin encore et elle épingle aussi les bons élèves. Parmi ceux-ci, Renault et Volkswagen seraient les plus vertueux, car ces marques visseraient les différents éléments de la batterie, ce qui facilite (et rend même possible) le démontage et donc la réparation. Et A2Mac1 illustre la chose avec la batterie de la Mégane E-Tech dont la batterie est composée de 12 modules, tous démontables et remplaçables le cas échéant. Pour le client, cette réparation serait 10 fois moins chère que s’il fallait remplacer le pack, comparativement avec une BYD Seal, par exemple.

E-tech

Les assureurs attentifs

Cette étude n’a évidemment pas échappé aux assureurs qui sont particulièrement attentifs aux coûts des réparations que certains d’entre eux jugent déjà prohibitifs. Pour eux, comme pour les garagistes, les batteries, comme les systèmes de gestion et les contrôleurs de puissance doivent pouvoir être réparables ou échangeables. Bien sûr, il faut encore évaluer à partir de quel moment la batterie doit ou non être remplacée d’office (c’est le cas en général, lorsque les airbags se sont déployés).

De ce fait, les assureurs se joignent à d’autres acteurs et souhaitent la mise en place de normes universelles qui permettraient de déterminer à quel point un pack est réparable ou non. À ce titre, des travaux sont en cours avec une norme ISO qui devrait être finalisée d’ici à 2025. De son côté, la Commission européenne entend aussi légiférer sur le sujet en établissant les conditions dans lesquelles une batterie est réparable ou non et comment la réparer. Et à ce titre, c’est un bras de fer qui s’engage entre les constructeurs qui veulent garder la main sur les données stockées dans les batteries. Et sans celles-ci, aucun assureur ou garagiste ne pourra procéder à un diagnostic, ce qui rend une réparation inenvisageable.

En attendant la mise en place de normes, c’est le consommateur final qui risque de payer la facture des réparations ou des remplacements. Voir des diagnostics, comme chez Tesla qui exige 1.000 euros pour cette opération. Voilà donc (encore) un aspect qui devrait être pris en considération par les acheteurs de voitures électriques. Comme quoi, une voiture électrique abordable ne sera pas nécessairement une bonne affaire, même si, rappelons-le, les problèmes de batterie restent généralement rares.

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