Jusqu’ici, c’est plutôt d’inflation qu’on parlait, surtout pour l’automobile et plus encore pour les voitures électriques dont la production est plus énergivore et gourmande en matières premières. Dans ce contexte, on sait que les marques chinoises partent gagnantes, car, outre le fait d’être à la source des matières premières (notamment pour le lithium), celles-ci maîtrisent parfaitement le processus de production, ce qui leur a permis de basculer vers un modèle de production de masse qui a l’avantage de permettre de baisser fortement le prix de revient.
Dans cette nouvelle logique concurrentielle, Tesla vient de frapper un grand coup en baisser drastiquement les prix de ses deux modèles phare : la berline Model 3 et le SUV compact Model Y. La réduction atteint les 15% et elle vaut autant pour les États-Unis et pour l’Europe. Jusqu’ici, le constructeur n’avait baissé ses tarifs qu’en Chine pour des raisons de concurrence locale pensait-on. Il semble que cette stratégie soit finalement étendue au reste du monde, dont la Belgique.
Désormais, le prix de la Model 3 d’entrée de gamme (491 km d’autonomie WLTP, 225 km/h en pointe et 6,1 s pour le 0-100 km/h) est fixé à 44.990 euros contre 52.990 euros précédemment. Pour le Model Y (455 km WLTP, 217 km/h et 6,9 s pour le 0-100 km/h) qui se négociait déjà sous les 50.000 euros (49.990 euros), le prix demandé est aujourd’hui de 46.990 euros, ce qui correspond à une réduction de 6%.
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Quelles raisons de la baisse des prix ?
Elon Musk aurait-il donc décidé de positionner Tesla comme la voiture électrique du peuple ? Pas vraiment. L’entreprise de Musk doit actuellement faire face à la concurrence chinoise ainsi qu’à une baisse importante de ses ventes ces derniers mois même si la marque signe un nouveau record de production (sur les 8 premiers mois surtout). Oui, mais voilà : les acheteurs découvrent aujourd’hui des produits chinois plutôt bien réalisés et nettement moins chers.
Cela dit, il n’y a pas que la menace chinoise qui plane comme une épée de Damoclès sur Tesla. En effet, la baisse des ventes de ces derniers mois est aussi imputable aux fantaisies d’Elon Musk qui s’est surtout occupé de son « nouveau jouet », le réseau social Twitter. Si cela freine de plus en plus d’investisseurs qui perdent confiance dans l’entreprise – l’action a d’ailleurs perdu la moitié de sa valeur en 2022 –, cela freine aussi les acheteurs qui se disent gênés du comportement du milliardaire et donc gênés d’acheter et de rouler en Tesla. Tout cela mis ensemble rend donc la situation délicate et il est clair que stratégiquement cette baisse de prix vise probablement à réconcilier la marque avec acheteurs et investisseurs.
Ce nouveau positionnement est en tous cas fort pour Tesla qui peut entrer directement en concurrence avec des modèles chinois comme la BYD Atto 3 (l’équivalent du Model Y) affichée à 45.990 euros. Notons que la Model 3 devrait par ailleurs connaître de grands changements en 2023, notamment au niveau de la batterie ou des liaisons au sol.
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