Les marchés internationaux de l’énergie sont totalement déboussolés ces derniers mois, une incertitude qui entraîne évidemment des prix très élevés, surtout dans le chef des consommateurs. Depuis plusieurs mois, rares sont les personnes dont la situation financière n’est pas affectée par cette situation : les factures de gaz et d’électricité ont doublé voire triplé tandis que faire le plein de son automobile coûte aussi presque deux fois plus cher que précédemment. Et tout ceci sans compter l’inflation qui touche aussi les autres produits de consommation, à commencer par l’alimentation.
Les causes de cette situation sont largement connues : il y a d’une part la trop forte reprise économique post-covid qui a généré des pénuries (mais qui est en train de fléchir en raison de l’inflation ainsi que des nouveaux arrêts ou confinements en Chine qui pratique une tolérance zéro pour la covid) et, d’autre part, le conflit en Ukraine qui vient exacerber toutes ces tensions. Enfin, et c’est nouveau, le taux de change euro/dollar est désormais défavorable à l’Europe qui va devoir payer ses produits d’importation nettement plus cher. En bout de chaîne, c’est évidemment à nouveau le consommateur qui sera le plus impacté par cette situation.
40% de revenus en plus pour la Russie
L’effet inattendu et difficile à avaler de cette situation est que les finances de la Russie se portent actuellement très bien grâce à ses ventes de pétrole. Pour le quidam, la situation est d’autant plus incompréhensible que les pays occidentaux ont décidé de boycotter le pétrole russe en imposant un embargo. Très bien, mais ce que montrent les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), c’est que la Russie a engrangé 20,4 milliards de dollars (20,3 milliards d’euros) sur le seul mois de juin 2022 grâce à ses exportations d’hydrocarbures. Pire : selon l’AIE, ce montant serait même de 40% supérieur à la moyenne mensuelle de l’année 2021.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Grâce aux prix élevés pratiqués sur les marchés, la Russie a ainsi gagné 700 millions de dollars (697 millions d’euros) de plus avec ses exportations de pétrole de juin 2022 par rapport au mois de mai 2022 rapporte l’AIE. C’est donc le jackpot et d’autant plus que le volume de pétrole exporté quotidiennement a diminué de 250.000 barils, à 7,4 millions de barils. Voilà qui en dit long sur l’augmentation des prix. Les exportations de pétrole russe sont tombées à leur niveau le plus bas depuis août 2021. Certes, les pays occidentaux achètent de moins en moins à la Russie – l’objectif est même d’arriver à zéro –, mais les Russes parviennent à rediriger la part de cette production vers les pays du Moyen-Orient et de l’Asie.
Poutine qui rit…
Dans ce contexte, on imagine que Poutine doit bien se moquer des sanctions occidentales, car, malgré le boycott, le secteur pétrolier russe réalise actuellement des bénéfices historiques. Le plus pénible dans cette situation, c’est que ce sont principalement les citoyens occidentaux qui sont victimes de ces sanctions dont l’objectif était de mettre à genoux la Russie. Et il ne faut pas espérer une détente prochaine des marchés du pétrole, car l’OPEP prévoit une demande encore accrue pour le brut dans les semaines et mois qui viennent. Les prix ont donc toutes les chances de grimper une nouvelle fois.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be