La situation ne s’améliore pas sur le plan de l’énergie et ce que l’été est traditionnellement une période de demande moindre (gaz et électricité surtout). Malheureusement, les incertitudes sur le plan international (guerre en Ukraine notamment et les menaces sur Taïwan), mais aussi les perspectives économiques très incertaines – l’économe chinoise tousse à nouveau – ne sont pas de nature à calmer les marchés sur lesquels les prix du gaz et de l’électricité ont à nouveau atteint des sommets ces dernières semaines.
Or pour plusieurs analystes, la situation est encore loin d’être à son comble. Damien Ernst par exemple, professeur spécialisé en énergie à l’ULiège, s’exprimait dans La Libre Belgique et il expliquait que la facture mensuelle d’énergie des ménages belges s’apparenterait bientôt à celle d’un loyer !
Jusque 7.500 euros par an ?
Il y a 15 jours, Damien Ernst prédisait une facture énergétique annuelle de 6.500 euros. Mais il avoue que ce sera en fait bien plus que cela, car le prix du MWh de gaz par exemple est encore monté. Il se situe aujourd’hui autour des 240 euros/MWh, ce qui pour un ménage de 4 personnes à la consommation moyenne déboucherait sur une facture de 5.000 euros par an si on comptabilise aussi les frais de réseau (base de consommation de 17,5 MWh par an). Le gaz est largement utilisé pour le chauffage domestique. Le coût serait un peu inférieur pour ceux qui se chauffent au mazout puisqu’il faudrait compter au prix actuel (1,2 euro/litre) sur une facture de presque 4.000 euros pour une consommation de 3.000 litres par an.
Bien entendu, il faut encore ajouter la consommation d’électricité à ce calcul. Et là aussi, les prix flambent. Le MWh est désormais à 450 euros. En comptant 3.500 kWh de consommation annuelle, la facture s’élèvera donc à près de 2.500 euros si on comptabilise les frais de réseau, les taxes, les frais de rééquilibrage et la marge du fournisseur.
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Faites le compte, ceux qui fonctionnent au gaz et à l’électricité arriveront à un montant de 7.500 euros et ceux qui fonctionnent au mazout à une facture de 6.500 euros, soit respectivement 625 ou 540 euros par mois. C’est tout simplement intenable pour nombre de consommateurs.
Relever les acomptes
Pour éviter les (très) mauvaises surprises et pour beaucoup un risque d’endettement, il y a donc lieu de relever le montant des acomptes qui sont actuellement versés. Car la situation ne risque pas de s’améliorer avec des Européens qui tentent par tous les moyens de remplir leurs réserves à la veille de l’hiver et une Russie qui ne cesse de réduire – voire de couper – ses livraisons.
Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de constater une hausse des demandes de la part des consommateurs pour des plans d’apurement auprès des opérateurs. Et il n’est pas non plus étonnant de constater que les gens mettent tout en œuvre pour économiser. Sur les 4 premiers mois de 2022, la consommation de gaz des ménages belges a diminué de 17%, ce qui n’est assurément pas rien.
Selon plusieurs prévisionnistes, si rien n’est écrit, tous les modèles montrent actuellement que les prix devraient se maintenir à ces niveaux élevés en 2023, probablement autour des 440 euros/MWh pour l’électricité et de 210 euros/MWh pour le gaz. De quoi bloquer la facture autour des 7.000 euros pour ceux qui se chauffent au gaz et autour des 6.000 euros pour ceux qui ont choisi le mazout. La situation devient donc intenable, sachant que, pourtant, la TVA a été réduite à 6% sur les produits énergétiques.
Cela dit, il faudrait que les autorités consentent à prendre encore des mesures supplémentaires même si la marge de manœuvre est réduite. C’est nécessaire pour protéger le consommateur, éviter les défauts de paiement et la précarisation rapide de toute une partie de la population qui aura les pires difficultés pour inverser la situation, surtout avec un litre d’essence ou de Diesel qui tourne toujours autour des 2 euros…
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