Ces dernières semaines, les automobilistes ont souffert de prix à la pompe historiquement élevés. C’est le fait de la reprise économique trop forte, mais aussi de la guerre en Ukraine dont les conséquences se répercutent partout dans le monde et dans tous les secteurs. Cela dit, depuis deux ou trois semaines, les choses semblent se calmer sur les marchés des hydrocarbures avec un effet à la pompe : le prix du litre de Diesel par exemple est repassé sous la barre des 2 euros. Une bonne nouvelle alors que l’inflation atteint près de 10% sur un an en Belgique.
Cela dit, rien n’indique que cette accalmie va rester. Car de nombreux analystes estiment qu’une décrue sur les marchés pétroliers n’est pas à l’ordre du jour et que les prix ont toutes les chances de repartir à la hausse, ou, dans le meilleur des cas, de stagner. Pourquoi ?
L’incertitude reste
Le fait est que le contexte reste nettement incertain. En effet, rien n’indique qu’une issue favorable à la guerre en Ukraine sera trouvée rapidement. Au contraire. Une situation qui a donc pour effet d’entretenir des tensions sur les marchés, surtout dans un contexte de sanctions économiques occidentales.
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Le baril a toutefois fortement chuté alors que personne ne pensait qu’il repasserait sous la barre fatidique des 100 dollars. Mais c’était sans compter sur une autre incertitude : le spectre d’une récession (c’est-à-dire un ralentissement prolongé et significatif de l’activité économique). Cette réduction des performances économiques est visible en Europe et aux États-Unis, mais aussi – et de manière plus inattendue – en Chine qui est aussi confrontée à une crise à la fois due à la politique menée contre le coronavirus, mais aussi en raison de la sécheresse qui réduit la capacité électrique du pays et, bien entendu, de la réduction de la demande mondiale, la Chine restant plus que jamais l’atelier du monde. L’empire du Milieu a réagi à la situation en baissant ses taux directeurs pour relancer la machine.
Moins de pétrole
Cette situation qui tend vers la récession implique naturellement que la demande en pétrole baisse, ce qui contribue évidemment à faire baisser les cours sur les marchés internationaux. Cela dit, cette détente est aussi le fruit d’autres évolutions comme l’amélioration des relations avec l’Iran. Quel rapport ? Et bien en relançant le dossier du nucléaire iranien et en trouvant des solutions, le pays pourrait voir se lever les sanctions prises à son encontre, ce qui lui permettrait de revenir sur le marché des pays producteurs de pétrole au bénéfice du renforcement de la diversification de l’offre.
Faut-il dans ce contexte tabler sur une baisse des prix à long terme ? Cela reste difficile à dire, mais c’est aussi peu probable, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement parce que la hausse des prix du gaz n’est pas terminée, ce qui pourrait contraindre nombre d’opérateurs industriels à remplacer le gaz par le pétrole, ce qui ferait à nouveau monter les prix.
Deuxièmement parce que le ralentissement chinois ne sera que passager et que ce pays compte pour un sixième de la consommation de pétrole. Dès lors, là aussi, si la machine repart, les prix augmenteront, exactement comme cela a été le cas après la crise de la Covid-19 il y a quelques mois.
Troisièmement enfin, il y a lieu de tenir compte des cycles des marchés pétroliers. En effet, il y a 6 ans lorsque les prix étaient bas, les pétroliers ont limité leurs investissements ce qui signifie qu’on se situe aujourd’hui plutôt autour du plafond de production. Ce qui signifie donc qu’une (petite) reprise aura pour effet de ne pas permettre de répondre à la demande.
On comprend donc que les marchés peuvent se retourner du tout au tout en un rien de temps. Les consommateurs et les automobilistes sont donc plus que jamais exposés à ces variations qui seront, comme le climat, probablement de plus en plus violentes. Car il est entendu que les pétroliers qui connaissent actuellement une période faste en termes de revenus ne risquent pas de tuer la poule aux œufs d’or. Dès lors, les pays producteurs ont toutes les chances de ne pas jouer sur les volumes de production – ou très peu – afin de maintenir des prix élevés.
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