Si l’échéance du 1er janvier 2035 et l’interdiction de vente des nouvelles voitures à moteur à combustion dans l’Union européenne semblent encore lointaines, la décision intervenue récemment continue de susciter l’inquiétude, la panique et même les protestations à tous les niveaux. Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, n’a cessé d’expliquer qu’en raison de leur prix élevé, les voitures électriques seront à l’origine d’une nouvelle fracture sociale, car de nombreuses personnes ne pourront tout simplement plus s’acheter de véhicule. Dans un autre style, l’ACEA, la Fédération de l’Industrie automobile, a quant à elle prévenu de nombreuses pertes d’emplois que générera le passage à la voiture électrique. Que des prévisions pessimistes donc.
Italie : un scénario irréaliste
Certains pays ont également déjà manifesté leur opposition à cette décision d’interdiction. Le Premier ministre italien, Giorgio Meloni, a déjà expliqué que cette interdiction n’aura pas cours en 2035 sur son territoire, car « ce scénario est tout simplement irréaliste et fera perdre leur emploi à de nombreuses personnes ». En Italie, l’industrie automobile emploie plus de 250.000 individus et représente environ 8,5% de l’activité économique. Et, manifestement, il n’a pas fallu attendre très longtemps : le groupe Stellantis vient d’annoncer qu’il allait bientôt licencier plus de 2.000 travailleurs dans le cadre d’une restructuration visant à électrifier la gamme de véhicules.
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Allemagne : des carburants synthétiques neutres en CO2
Aujourd’hui, c’est l’Allemagne qui montre au créneau. Le ministre des Transports, Volker Wissing, a en effet déclaré qu’il n’approuvait pas la proposition de l’UE et qu’il suivrait donc l’Italie, la Hongrie et la Pologne dans le refus de cette obligation. L’homme a indiqué qu’après 2035, « les véhicules à moteur à combustion pourront toujours être immatriculés à condition qu’ils fonctionnent avec des carburants synthétiques neutres en CO2. Car, finalement, il ne s’agit pas de lutter contre la voiture ou contre des technologies spécifiques, mais de parvenir à long terme à des transports et à une société neutre sur le plan climatique. » Pour Wissing, il ne faut pas se concentrer uniquement sur la voiture électrique, mais il faut aussi autoriser l’usage des carburants synthétiques, car ils permettent d’arriver à une solution véritablement propre. » Certes, la production de carburants synthétiques a déjà commencé, mais ceux-ci restent encore très chers. Il faudra donc voir comment les choses évoluent et si des économies d’échelle sont possibles.
Crainte de licenciements massifs dans l’industrie allemande
La prise de position de Volker Wissing a été largement appréciée par l’industrie automobile allemande qui craint devoir procéder à des licenciements massifs en raison de l’électrification des véhicules, et ce tant chez les constructeurs que chez les équipementiers ou les sous-traitants. Une vision qui n’est pas infondée, car Ford a récemment annoncé se séparer de plus de 3.800 travailleurs en raison du processus d’électrification. Et 2.300 employés sont concernés rien qu’en Allemagne…
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