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ESSAI Fiat 124 Spider: rien à voir!

Si vous pensez encore que les voitures qui partagent une même plateforme ne peuvent se différentier que par le look, ceci va vous mettre à jour. Car non, la Fiat 124 Spider n'est pas une MX-5 en robe Versace. En fait, elle porte aussi des dessous La Perla…

Laurent Zilli Laurent Zilli | Publié le 22 août 2016 | Temps de lecture : 12 min

Honnêtement, tout le monde, y compris nous, craignions en effet que les différences entre la Mazda et la Fiat se limitent au design et au moteur. Bien sûr, nous savons que les politiques de plateforme commune ne sont plus une limite à la différenciation, comme le prouvent par exemple la Jaguar F-Pace et la XE, mais sachant que Fiat surveille toujours de très près ses finances, il n'était pas insensé d'imaginer que le constructeur italien limiterait les frais. Nous sommes très heureux de nous être trompés !

L'autre Fiat universelle

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Commençons par un petit regard vers le passé, incontournable quand on ressuscite un nom comme “124 Spider”. Ce nom est apparu pour la première fois en 1964 pour désigner une voiture qui est peut-être la Fiat la plus célèbre à travers le monde après la 500. La 124 Spider a en effet été sur tous les continents. Au cours de ses presque 20 ans de carrière, la 124 Spider est devenue une sorte de symbole de l'art de vivre à l'italienne, dans la vraie vie comme dans ses quelques 200 rôles au cinéma et à la télévision. Les plus jeunes ne s'en rendent peut-être pas compte, mais la Fiat 124 Spider est vraiment une icône. Or tenter de faire revivre une icône est toujours un peu risqué. Mais là, ça se passe plutôt bien.

Bella

Les bonnes nouvelles commencent dès le premier contact, avec un look vraiment plus différent de celui de la MX-5 que ne le laissent soupçonner les images. Lorsqu'on est face à la 124, on n'identifie pas de points communs esthétiques avec la Japonaise, hormis des détails, comme les poignées de porte où les arceaux de sécurité. Sinon, pas un seul panneau de carrosserie n'est commun. La Fiat semble moins compacte, d'abord parce qu'elle l'est (9 cm de plus en longueur) et parce que ses lignes sont plus horizontales, moins plongeantes. Cela donne donc une voiture moins agressive. Puis le travail en détail des formes – les bosselages de capot, les ailes joliment galbées – ajoutent la touche de féminité qui sied à une voiture (sans vouloir faire de parallèle sexiste et scabreux) dédiée au plaisir. Et on peut déjà y voir un indice. Car là où les formes affûtées de la MX-5 annoncent sans mensonge son caractère gentiment mais réellement sportif, l'allure glamour de la Fiat semble annoncer une expérience de conduite très différente. Comme l'écrirait Jean de La Fontaine : nous l'allons montrer tout à l'heure.

Il faut le dire, l'histoire est différente dans la voiture, où tout ou presque est rigoureusement identique à ce que l'on trouve dans la Mazda. Fiat a tout de même apporté sa touche avec une couronne de volant un rien plus épaisse, avec des sièges plus confortables, et en revêtant la planche de bord ainsi que les garnissages de portes de cuir fauve en effet plus sympa que le tout au noir de la Mazda. Alors oui, l'atmosphère à bord s'en trouve enrichie, mais ça ne sent tout de même pas très fort l'Italie. Bon, ça ne “dérangera” que ceux qui connaissent la Mazda.

Enfin, Fiat a évidemment conservé encore une chose de la MX-5 : l'ouverture- fermeture manuelle de la capote en un temps record. On déverrouille au sommet du pare-brise, on pousse en arrière d'un geste désinvolte, on se retourne pour pousser la capote vers le bas histoire de la bloquer en position ouverte, et roulez jeunesse  ! Si avec ça on ne passe pas entre les gouttes…

La touriste

La Fiat 124 Spider n'est proposée qu'avec un moteur, à savoir l'essence turbo 1.4 MultiAir. Avec ses 140 chevaux, il se situe entre les deux moteurs de la MX-5. Mais avec ses 240 Nm lâchés dès 2.250 tours, il surclasse même le 2 litres Mazda. Et voilà une donnée qui, sur papier, indique déjà une évidente différence de personnalité. De fait, la Fiat est beaucoup plus souple, plus à l'aise à bas régime. Sous 1.500 tours, le moteur est élastique et n'oblige pas à rétrograder mais il est vrai que pour des reprises digne de ce nom, il faut attendre l'approche des 2.000 tours. Et quand on pousse plus haut encore, on se rend compte que Fiat ne s'est pas trompé en choisissant ce moteur pour ce type de voiture. Car le 1.4 MultiAir n'est pas un modèle d'allonge, de punch à haut régime. Ce qui veut dire qu'on a le choix : soit on veut se balader tout en souplesse sans trop changer de rapports, soit on a envie d'attaquer, et puisque c'est entre 2.000 et 4.500 que le moteur est le plus brillant, on va avoir le plaisir de manipuler sans cesse le petit levier à course courte de la boîte 6. Mécaniquement déjà, la 124 est très cohérente. Mais nous n'avons pas encore parlé châssis.

En fait, c'est bien le châssis qui définit la personnalité de la voiture et nous le disions plus haut, les ingénieurs italiens ont vraiment fait leur travail. Là où la MX-5 se définit comme une vraie petite voiture de sport incisive, la Fiat cherche à vous faire vivre la Dolce Vita, à vous emmener flâner sous le soleil le coude à la portière. En clair, les réglages sont plus typés confort que ceux de la Mazda. Mais le compromis n'oublie pas qu'une Italienne doit aussi avoir le sang chaud, donc il reste très largement assez de tranchant au train avant pour les moments où la balade se fait dynamique, et le comportement “rentre-dedans” de la propulsion est toujours bien là, même si le train arrière est un peu moins mobile que celui de la nipponne. Disons que cette dernière a une façon de faire sportive à la Nürburgring, tandis que la Fiat est plutôt sportive grand tourisme. Et à notre avis, il y plus de clients potentiels pour la seconde approche. Il y a peut-être moins d'intensité dans le plaisir de conduite proposé par 124 Spider, mais la gamme des plaisirs est plus vaste.

Conclusion

Pour la seconde fois en quelques semaines, Fiat revient brillamment à ses fondamentaux. Après la Tipo, familiale généreuse et pas chère, voici la petite voiture plaisir, sexy et pas chère. Et merci à Mazda pour l'excellente base de travail !

+

Lignes pleines de charme

Souplesse

Compromis sportivité/confort bien choisi

Large palettes des plaisirs

Différentiation avec la Mazda indiscutable

Coffre très réduit

Planche de bord identique à la MX-5

Espaces de rangement peu nombreux et peu pratiques

La Fiat 124 Spider en quelques chiffres 

Moteur : 4 cyl. essence turbo, 1.368cc; 140ch à 5.000tr/min; 240Nm à 2.250tr/min.

Transmission : aux roues arrière

Boîte : manuelle 6 rapports

L/l/h (mm) : 4.054/1.740/1.233

Poids à vide (kg) : 1.050

Volume du coffre (l) : 140 litres

Réservoir : 45

0 à 100 km/h (sec.) : 7,5

Prix : 26.388 € TVAC

Puissance : 140 ch

V-max : 215 km/h

Conso. mixte : 6,4 l/100km

CO2 : 148 g/km

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